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Doit-on renoncer au bonheur ?

Publié le 26/08/2005

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Or "Tout désir naît d'un manque, d'un état qui ne nous satisfait pas ; donc il est souffrance, tant qu'il n'est pas satisfait. Or, nulle satisfaction n'est de durée ; elle n'est que le point de départ d'un désir nouveau. " (Schopenhauer, Le monde comme représentation et comme volonté) Le bonheur est donc aussi pour ce philosophe une illusion et l'homme qui cherche à être heureux ne fait que désirer davantage et souffre donc d'autant plus. C'est pour cela que Schopenhauer dit dans "L'art d'être heureux" que "bonheur et jouissance sont de pures chimères qu'une illusion nous indique au loin." Donc la recherche du bonheur épuise l'individu dans mille combats et ne lui apporte que peu de satisfaction. De plus, chercher sans cesse le bonheur, c'est aussi s'empêcher de vivre dans le présent et de profiter de ce que nous apporte la vie ici et maintenant. La poursuite du bonheur est égoïste -De plus, rechercher le bonheur, c'est rechercher la satisfaction de ses désirs, essayer de persévérer dans son être. Comme nous l'avons vu, pour Aristote, il faut que l'homme pour être heureux exerce une activité spécifique et que certaines conditions de vie soient réunies. Or , nous sommes en compétition permanente avec autrui que ce soit pour un travail, pour la meilleure place dans le bus ou à un concert. Autrui semble plutôt être une menace pour moi et m'empêche de jouir pleinement du monde.

 

 

La poursuite du bonheur  constitue une fin universelle de la nature humaine. C'est ce que Pascal a vu très tôt dans ses Pensées : "Tous les hommes recherchent d'être heureux. Cela est sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient."Aristote disait déjà aussi que le bonheur est le but de toutes nos actions. ."Tous les hommes aspirent à la vie heureuse et au bonheur, c'est là une chose manifeste." Aristote, La Politique Pourtant définir le bonheur et les moyens pour y parvenir est chose complexe. Il s’agit ici de savoir s’il faut rechercher le bonheur ou si au contraire il faut abandonner sa quête parce que ses conséquences sont fâcheuses. Or le bonheur défini comme état durable de sérénité et de tranquillité semble être une illusion. Comment dès lors, ne pas épuiser ses forces dans la recherche d'un bonheur, que l'on n'arrive pas à définir et impossible à atteindre? Ne vaut-il mieux profiter de ce que nous offre le présent? N’y-t-il pas d’autres valeurs à mettre en avant que la recherche égoïste de la satisfaction ? 

 

« Pour Schopenhauer, l'existence humaine, comme manifestation de la Volonté,n'est que désir.

Or "Tout désir naît d'un manque, d'un état qui ne noussatisfait pas ; donc il est souffrance, tant qu'il n'est pas satisfait.

Or, nullesatisfaction n'est de durée ; elle n'est que le point de départ d'un désirnouveau.

" (Schopenhauer, Le monde comme représentation et commevolonté) Le bonheur est donc aussi pour ce philosophe une illusion et l'hommequi cherche à être heureux ne fait que désirer davantage et souffre doncd'autant plus.

C'est pour cela que Schopenhauer dit dans "L'art d'êtreheureux" que "bonheur et jouissance sont de pures chimères qu'une illusionnous indique au loin."Donc la recherche du bonheur épuise l'individu dans mille combats et ne luiapporte que peu de satisfaction.

De plus, chercher sans cesse le bonheur,c'est aussi s'empêcher de vivre dans le présent et de profiter de ce que nousapporte la vie ici et maintenant. La poursuite du bonheur est égoïste -De plus, rechercher le bonheur, c'est rechercher la satisfaction de sesdésirs, essayer de persévérer dans son être.Comme nous l'avons vu, pour Aristote, il faut que l'homme pour être heureuxexerce une activité spécifique et que certaines conditions de vie soientréunies.

Or , nous sommes en compétition permanente avec autrui que ce soit pour un travail, pour la meilleureplace dans le bus ou à un concert.

Autrui semble plutôt être une menace pour moi et m'empêche de jouir pleinementdu monde.

Dès lors, Rousseau affirme que "on fait souvent ce qui déplaît à autrui" pour contribuer à son proprebonheur.- Ainsi, rechercher le bonheur, c'est se comporter souvent de manière égoïste en ne considérant que son proprepoint de vue.

Pour Schopenhauer, la majorité des hommes qui court après le bonheur sont persuadés d'être lecentre du monde et ne voit pas qu'autrui est leur semblable.- Pour Kant, le bonheur n'est pas la plus haute valeur.

Selon lui, le devoir de tout être humain est d'écouter la voixde la raison pure, à savoir l'impératif catégorique présent chez tous les hommes.

Mais en même temps, même s'il estprésent chez tous, il est possible de ne pas le suivre.

Pour Kant, exercer sa justice, son sens moral, c'est choisird'être libre, c'est en effet choisir de ne pas se laisser diriger que par ces propres intérêts et désirs. Dans la Critique de la raison pratique, Kant montre que le bonheur individuel, recherché par tout un chacun suivantses propres penchants, ne peut être une finalité morale.

La recherche du bonheur peut fournir des maximespersonnelles d'action, mais non des lois à la volonté, même si l'on prend pour finalité le bonheur de tous.

Ladéfinition générale du bonheur est subjective, donc variable et changeante.

On pourrait au mieux en tirer des règlesgénérales, mais jamais des règles universelles (valables toujours et nécessairement), car la base en est l'expérienceet ce que l'on en ressent.

La recherche du bonheur ne peut donc aboutir à une éthique comportant des règlespratiques communes à tout être raisonnable.A la différence de ces éthiques eudémonistes (eudaimonia : bonheur) qui s'en remettent à la subjectivité de chacunpour apprécier le bonheur, la loi morale doit être valable pour toute volonté raisonnable.

La morale repose sur deslois universelles et nécessaires (valables pour tous et que l'on ale devoir de respecter).

A la question que dois-jefaire ?, la morale répond : le devoir, et uniquement le devoir.

Le souverain bien n'est pas le bonheur, mais la bonnevolonté, c'est-à-dire la bonne intention, désintéressée, l'intention de faire le bien pour le bien, ou encore de faire lebien par devoir.

Elle repose sur un impératif catégorique ("tu dois parce que tu dois") et non hypothétique ("si tuveux obtenir tel résultat, fais ainsi").

Sans condition, il ne repose sur rien de sensible.

L'action n'est pas bonnesuivant ses résultats, mais bonne en soi quand elle est faite par devoir.

"Agis uniquement d'après la maxime qui faitque tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle." Par ailleurs, le devoir commande le respectde la personne, de l'être raisonnable en tant que valeur absolue : l'humanité, que ce soit la sienne ou celle d'autrui,doit toujours être respectée comme une fin absolue, et jamais traitée simplement comme moyen.

Seule cettevolonté morale est autonome dans le sens où elle répond à la loi de raison qu'elle trouve en elle (et qui exige denous plier à l'universalité), et non à des exigences sensibles, naturelles et empiriques, qui nous rendent dépendants,hétéronomes : en ce cas, c'est l'expérience qui commande et non la volonté rationnelle. Renoncer à la quête du bonheur, c'est se condamner à errer Pourtant, il ne faut pas tomber dans un désespoir sans fond qui immobiliserait l'homme, lui enlevant tout motif à sonaction.

En effet, la recherche du bonheur est ce qui motive l'homme à l'action, à l'invention.- Le bonheur comme la quête de la justice passe en définitive par la connaissance de soi-même.

En effet, lebonheur est beaucoup moins lié aux événements extérieurs qu'à notre personnalité, qu'à l'accord de nos actes avecnous-mêmes.

C'est pour cela que Schopenhauer affirme que "La souffrance et le bien-être qu'on ressent ne seraientdonc pas du tout déterminés de l'extérieur", car ""le monde dans lequel chacun vit dépend de la façon de leconcevoir." L'homme a donc comme devoir d'apprendre à se connaître et à connaître le monde extérieur pourcomprendre les actions qui lui permettront d'être en accord avec lui-même et de se perfectionner.

Et la recherchedu bonheur n'est rien d'autre que cette réflexion.. »

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