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Doit-on le respect au vivant ?

Publié le 25/08/2005

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Bien que décrété de manière unilatérale, le respect peut-il fonder une communauté de tous les êtres vivants avec ce seul critère comme lien de solidarité ? Certains penseurs, notamment dans le monde anglo-saxon, ontreproché à la morale traditionnelle d'être trop centrée sur l'espèce humaine et ont tenté de formuler ce que pourraient être les droits des animaux.

* Quelle serait la portée de ce respect?La question est cependant épineuse car il est difficile de tracer une limite nette entre les actes qui sont à interdire clairement (les traitements cruels envers les animaux) et ceux qu'il serait absurde de condamner (consommer des plantes). Le respect pour les animaux implique-t-il, par exemple, la généralisation du végétarisme ? Ou seulement la mise en place de certaines normes dans le domaine de l'élevage ou de l'expérimentation biologique à des fins médicales? 

Troisième partie: quelles peuvent être les limites de l'action humaine sur le vivant ?

En ce qui concerne le travail sur l'embryon humain, il est difficile de dire à quel moment un amas de cellules devient véritablement un être humain; comme tout embryon peut devenir une personne, une protection spécifique est nécessaire afin d'éviter des abus en termes de manipulations voire de commerce. C'est pourquoi un statut de l'embryon a été formulé pour encadrer la pratique scientifique et médicale.De même, des débats vigoureux sont en cours pour que ne prévalent pas les seuls intérêts économiques dans le développement d'organismes transgéniques: face au manque de visibilité pour les conséquences à long terme de ces transformations la simple prudence incite à ralentir le développement de ces cultures.

Alors que la morale traditionnelle est centrée sur le respect dû à la personne humaine, de plus en plus souvent de nos jours des voix s'élèvent pour réclamer une extension de cette notion à l'ensemble du vivant, afin d'imposer une stricte limitation des interventions humaines aussi bien sur les animaux que sur la vie humaine à son commencement. Doit-on véritablement le respect au vivant ? Nous étudierons dans un premier temps les raisons pour lesquelles le respect s'adresse habituellement à la personne humaine, puis nous envisagerons les motifs qui poussent à une extension de cette notion; nous nous demanderons enfin si, sans aller jusqu'à un effacement de la spécificité humaine, la dignité de l'homme n'est pas de savoir limiter son action à l'égard du vivant.

« La personne humaine se signale par sa liberté.

Respecter la personne c'est promouvoir cette liberté: or unetelle liberté ne se trouve chez aucun animal, elle constitue un trait propre de la nature humaine. Le respect s'accompagne de la capacité à dialoguer plutôt qu'à s'affronter.

Le respect fait partie des marquesd'une communauté de relation dans laquelle la reconnaissance est réciproque: j'attends d'autrui qu'il merespecte autant que je le respecte.

Une telle réciprocité n'aurait pas de sens entre les hommes et le reste duvivant.

II.

Mais ne doit-on pas étendre le respect à l'ensemble du vivant ? L'accroissement massif des interventions humaines sur le monde animal mais aussi sur l'embryon humain dans lespremiers stades de son développement semble pourtant imposer une interrogation sur les limites de l'action légitime. • Un principe de sauvegardeLa question se pose d'abord comme une question de sauvegarde contre des menaces directes : l'action de l'hommeà l'égard du vivant provoque la disparition massive d'espèces végétales et animales; la notion de respect mettrait envaleur l'aspect précieux car fragile et non renouvelable à volonté de la vie sur terre. • Une communauté réelle?Bien que décrété de manière unilatérale, le respect peut-il fonder une communauté de tous les êtres vivants avecce seul critère comme lien de solidarité ? Certains penseurs, notamment dans le monde anglo-saxon, ontreproché à la morale traditionnelle d'être trop centrée sur l'espèce humaine et ont tenté de formuler ce quepourraient être les droits des animaux. • Quelle serait la portée de ce respect?La question est cependant épineuse car il est difficile de tracer une limite nette entre les actes qui sont à interdireclairement (les traitements cruels envers les animaux) et ceux qu'il serait absurde de condamner (consommer desplantes).

Le respect pour les animaux implique-t-il, par exemple, la généralisation du végétarisme ? Ou seulement lamise en place de certaines normes dans le domaine de l'élevage ou de l'expérimentation biologique à des fins médicales? Troisième partie: quelles peuvent être les limites de l'action humaine sur le vivant ? En ce qui concerne le travail sur l'embryon humain, il est difficile de dire à quel moment un amas de cellules devientvéritablement un être humain; comme tout embryon peut devenir une personne, une protection spécifique estnécessaire afin d'éviter des abus en termes de manipulations voire de commerce.

C'est pourquoi un statut del'embryon a été formulé pour encadrer la pratique scientifique et médicale.De même, des débats vigoureux sont en cours pour que ne prévalent pas les seuls intérêts économiques dans ledéveloppement d'organismes transgéniques: face au manque de visibilité pour les conséquences à long terme de cestransformations la simple prudence incite à ralentir le développement de ces cultures.On peut enfin se demander si toutes ces normes ne seraient pas l'expression du respect que l'homme doit à l'hommeet notamment aux générations futures.

La notion même de respect implique la capacité à renoncer à une dominationinfinie, la capacité à laisser être ce qui est.

Sans aller jusqu'à attribuer un statut de personne à tous les organismesvivants, une réflexion sur ce qu'est la nature normale de chaque espèce peut permettre de trouver à l'égard duvivant un analogue du respect que nous portons aux hommes.ConclusionIl serait sans doute dommageable de niveler totalement le statut de la personne humaine et celui du vivant engénéral; mais la question mérite d'être posée afin que les hommes prennent conscience de la portée de leurs acteset ne rabaissent pas tout le vivant, et à terme l'être humain lui-même, au rang de pur matériau exploitable ettransformable à l'infini.

Si le respect envers l'homme doit demeurer une attitude spécifique, une réflexion normative àpropos de notre rapport au vivant s'impose de façon urgente. Conclusion Il serait sans doute dommageable de niveler totalement le statut de la personne humaine et celui du vivant engénéral; mais la question mérite d'être posée afin que les hommes prennent conscience de la portée de leurs acteset ne rabaissent pas tout le vivant, et à terme l'être humain lui-même, au rang de pur matériau exploitable ettransformable à l'infini.

Si le respect envers l'homme doit demeurer une attitude spécifique, une réflexion normative àpropos de notre rapport au vivant s'impose de façon urgente.. »

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