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Doit-on satisfaire tous ses désirs ?

Publié le 01/03/2004

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Le désir est donc une disposition naturelle, et tout désir est en soi légitime. Cependant ce que l'homme désire parce qu'il le juge comme lui étant utile n'est pas nécessairement ce qui lui est vraiment utile. C'est que communément « chacun juge selon son propre sentiment ce qui est bon, ce qui est mauvais «, non selon sa droite raison. Or le sentiment, en tant que passion de l'âme, est une « idée inadéquate «, c'est-à-dire mutilée et confuse, et qui est donc cause d'erreur et de fausseté. C'est pourquoi les hommes, en croyant observer leur intérêt, désirent souvent comme utile ce qui leur est en fait nuisible. Quoiqu'il en soit, un homme sans désirs ne serait plus un homme. L'élan de la vie nous pousse à désirer sans cesse. Même lorsque nous avons obtenu une chose que nous voulions, nous tournons nos voeux vers autre chose. Renoncer à satisfaire ses désirs, c'est vouloir mourir. La jouissance est le but de la vie J'ai peur que tout désir, toute énergie que je n'aurais pas satisfaits durant ma vie, pour leur survie ne me tourmentent«, dit André Gide dans Les Nourritures terrestres.
  • THESE: Ne pas réaliser nous rend frustré et malheureux. Le désir est la substance même de la vie. L'homme ne peut donc s'épanouir que s'il rejette la morale sociale et religieuse, et, réalise tous ses désirs.
  • ANTITHESE: Il y a des désirs superflus auxquels on peut aisément renoncer. La vie sociale exige que nous nous abstenions de satisfaire tous nos instincts. Certains désirs sont illusoires.

« Comme l'a découvert Freud, le refoulement des désirs est la cause desnévroses.

Renoncer à ses désirs est donc vain.

Il faut soit lessatisfaire, soit les sublimer dans des activités intellectuelles créatrices. La sublimation désigne ce processus psychologique inconscient parlequel certaines pulsions sexuelles ou agressives sont détachées de leurobjet et déplacées vers d'autres objets ayant une valeur socialepositive, comme les activités artistiques, intellectuelles ou altruiste.

Lasublimation est un cas particulier du déplacement puisque le but despulsions n'est plus la réalisation des pulsions mais la réalisation dessymboles sociaux à valeur intellectuelle.

C'est un mécanisme de défenseefficace, il a une grande valeur pour l'adaptation.

Les pulsionsinacceptables sont transformées et orientées vers des buts valoriséssocialement. Herbert Marcuse, l'un des maîtres à penser du mouvement de mai 68,condamne la répression sociale du désir et invite la jeunesse à jouirsans entraves.

Se voulant à la fois disciple de Freud et de Marx,Herbert Marcuse développe dans son « Éros et civilisation » (1963), lathèse selon laquelle le principe de réalité, dans lequel Freud a vu labase du développement culturel de l'humanité, devient, dans la sociétéindustrielle, sous l'autorité de la classe dominante, un principe d'auto- frustration des Individus.

Une ère de travail mécanisé pourrait libérer les forces de l'énergie pulsionnelle.

Lasublimation ne cesserait pas, la société ne tomberait pas dans un pansexualisme.

Mais l'énergie érotiquelibérée deviendrait une force créatrice de culture.

[L'homme n'est pas un animal.

La vie sociale exige qu'il renonce à satisfaire tous ses désirs.

D'ailleurs comme le note Schopenhauer, le désir véhicule souffrance et illusion.] On doit renoncer aux désirs superflus,Ainsi pour Épicure, le plaisir ou la satisfaction du désir est un bien.

Maiss'il affirme que l'homme doit s'employer à rechercher le plaisir pour êtreheureux, il ne doit pas en faire la visée ultime ou le but de toutes sesactions.

Le plaisir ne doit pas être recherché pour lui-même, maisseulement pour éviter la souffrance et avoir la paix de l'âme.

Lebonheur n'est pas le fruit de la luxure : « Ce ne sont pas les beuverieset les orgies continuelles, les jouissances des jeunes garçons et desfemmes, les poissons et autres mets qu'offrent une table de luxueusequi engendrent une vie heureuse, mais la raison vigilante qui rechercheminutieusement les motifs de ce qu'il faut choisir et de ce qu'il fautéviter et qui rejette les vaines opinions, grâce auxquelles le plus grandetrouble s'empare des âmes » (« Lettre à Ménécée »).Aussi Épicure distingue-t-il :• Les désirs naturels et nécessaires au bien-être du corps et de l'âme,qui s'appliquent aux objets susceptibles de supprimer la douleur, tels laboisson qui étanche la soif ou la pain qui calme la faim.• Les désirs naturels et non nécessaires.

Les objets de ces dernierssont, par exemple, les mets délicats qui permettent de varier le plaisir.Ces désirs ne sont naturels que pour autant qu'ils ne se transformentpas en débauche.

Ainsi, le désir sexuel est naturel à condition qu'il nedevienne pas « un appétit violent des plaisirs sexuels assorti de fureuret de tourment ».• Les désirs ni naturels ni nécessaires qu'il faut refouler si l'on veut connaître la sérénité (désirs de gloire, derichesse, d'immortalité, ambition...).

Ces désirs sont de « vaines opinions » qui trouvent leur origine dans lacrainte de la mort, notamment.Épicure nous invite donc à mettre fin à tous les plaisirs non naturels et non nécessaires qui occasionnent leplus souvent des désagréments, des frustrations, qui freinent l'accès à l'ataraxie (absence de trouble ou de douleur). Seuls les sauvages ne se restreignent pasL'animal, qui est sans conscience morale, s'efforce de satisfaire tous ses instincts.

L'enfant-roi refuse toute. »

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