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Ne doit-on tenir pour vraie une proposition que si elle est contrôlable par une expérience ?

Publié le 27/08/2004

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b) La métaphysique cartésienne.  Descartes, mathématicien lui-même, admire « ces longues chaînes de raison, toutes simples et faciles, dont les géomètres ont coutume de se servir pour parvenir à leurs plus difficiles démonstrations «. Il conçoit donc sa philosophie (au sens large de science ou connaissance de la réalité) sur le modèle d'une pensée essentiellement démonstrative. Mais les propositions que sa raison enchaîne de façon déductive tiennent d'abord leur vérité d'une expérience originaire qui donne à la première proposition, dans l'ordre de la connaissance, une valeur de vérité « évidente «, indubitable. Le cogito (je doute, je pense, je suis) n'est pas une proposition comme les autres : en elle, je fais l'expérience de ma propre réalité, de la nature de ma conscience ; et de cette expérience inaugurale, je peux déduire des propositions qui, ainsi fondées en vérité, seront nécessairement vraies, même si elles ne sont pas toutes directement contrôlables par des expériences. c) La critique kantienne. En contestant la vérité du premier principe de la philosophie cartésienne (« la conscience de soi-même n'est pas encore, il s'en faut, une connaissance de soi-même «),  Kant tient la métaphysique cartésienne pour une construction purement rationnelle qui ne peut être tenue pour vraie : à une telle construction, la raison peut toujours opposer d'autres constructions qui la contredisent. D'où « l'embarras « de la métaphysique, cette « connaissance spéculative de la raison tout à fait isolée et qui s'élève au- dessus de l'expérience par de simples concepts « (Préface de la seconde éd. de la Critique de la raison pure). L'histoire de la philosophie est une véritable « arène « où nul ne l'emporte jamais.

Prestige des sciences expérimentales et du type de vérité qu'elles semblent définir : des hypothèses vérifiées par l'expérience. Mais ne doit-on tenir pour vraie une proposition que si elle est contrôlable par une expérience ?  

 

  • Première partie : Analyse du sujet
  • Deuxième partie : Des vérités sans expérience ?

   a) Les « vérités « mathématiques.    b) La métaphysique cartésienne.    c) La critique kantienne.

 

  • Troisième partie : Les vérités expérimentales

« b) La métaphysique cartésienne.

Descartes, mathématicien lui-même, admire« ces longues chaînes de raison, toutes simples et faciles, dont les géomètresont coutume de se servir pour parvenir à leurs plus difficiles démonstrations ».Il conçoit donc sa philosophie (au sens large de science ou connaissance dela réalité) sur le modèle d'une pensée essentiellement démonstrative. DESCARTES: «Ces longues chaînes de raison, si simples et faciles...» La raison doit permettre à l'homme de connaître l'univers entier sur unmode démonstratif. «Ces longues chaînes de raison, si simples et faciles, dont les géomètres ontcoutume de se servir pour parvenir à leurs plus difficiles démonstrations,m'avaient donné occasion de m'imaginer que toutes les choses qui peuventtomber sous la connaissance des hommes s'entresuivent en même façon.»Descartes, Discours de la méthode (1637). • Descartes a eu, dès sa jeunesse, l'idée d'une mathesis universalis, ouscience universelle, qui étendrait le caractère démonstratif desmathématiques à l'ensemble des objets de connaissance possible (le mondephysique en particulier: • Ce discours démonstratif est défini par la cohérence de ses raisonnements, et par l'évidence des principes surlesquels il repose (voir fiche Descartes").

Ainsi, si l'on part d'une vérité absolument claire et distincte, et que l'on endéduit de manière rationnelle les conséquences, on arrive forcément à d'autres vérités, et ainsi de suite.• Rien ne devait pour Descartes, échapper à ce modèle, c'est pourquoi, il propose aussi un traité Les Passions del'âme, dans lequel il traite de l'âme humaine en «physicien» et géomètre (deux termes presque synonymes pour lui). Mais les propositions que sa raison enchaîne de façon déductive tiennent d'abord leur vérité d'une expérienceoriginaire qui donne à la première proposition, dans l'ordre de la connaissance, une valeur de vérité « évidente »,indubitable.

Le cogito (je doute, je pense, je suis) n'est pas une proposition comme les autres : en elle, je faisl'expérience de ma propre réalité, de la nature de ma conscience ; et de cette expérience inaugurale, je peuxdéduire des propositions qui, ainsi fondées en vérité, seront nécessairement vraies, même si elles ne sont pas toutesdirectement contrôlables par des expériences. c) La critique kantienne.

En contestant la vérité du premier principe de la philosophie cartésienne (« la consciencede soi-même n'est pas encore, il s'en faut, une connaissance de soi-même »), Kant tient la métaphysiquecartésienne pour une construction purement rationnelle qui ne peut être tenue pour vraie : à une telle construction,la raison peut toujours opposer d'autres constructions qui la contredisent.

D'où « l'embarras » de la métaphysique,cette « connaissance spéculative de la raison tout à fait isolée et qui s'élève au- dessus de l'expérience par desimples concepts » (Préface de la seconde éd.

de la Critique de la raison pure).

L'histoire de la philosophie est unevéritable « arène » où nul ne l'emporte jamais. Nécessité et universalité, ces « deux marques sûres d'une connaissance véritable », ne caractérisent donc pas lespropositions d'une raison qui spécule en dehors des bornes de l'expérience et qui, par conséquent, « divague ».Pourtant, certains jugements indémontrables et invérifiables, selon Kant, peuvent être tenus pour vrais.

Ce sont lespostulats de la Raison pratique (affirmation de la liberté, de l'existence de Dieu, etc.) qui rendent possible l'actionmorale.

Dire « je suis libre », c'est tenir pour vrai un jugement en sachant qu'il n'est pas l'objet d'une vérificationexpérimentale.

Il est en effet possible de penser ce qu'on ne peut connaître.

« J'ai dû, dit Kant, supprimer le savoirpour y substituer la croyance » (Ib.) : une foi rationnelle, consciente d'être telle, tient pour vraies des propositionsnon contrôlables par l'expérience. N.B.

Toute croyance n'a pas ce statut : cf.

le Dieu de Pascal, « sensible au coeur », et donc atteint par une facultéspécifique, le coeur, qui en donne l'intuition, l'expérience interne.. »

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