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Doit-on toujours obéir aux lois ?

Publié le 26/08/2005

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Tous les grands noms de la pensée politique (Locke, Rousseau, Kant, Hegel) s'inspireront de Hobbes. Le point de départ pourra être différent. Ainsi Rousseau estime qu'en évoquant une situation de guerre perpétuelle où l'homme est un loup pour l'homme, Hobbes ne décrit pas l'état de nature, mais les rapports entre les hommes tels qu'ils existent dans la vie en société. Pour lui, Hobbes a le tort de présenter comme une situation initiale ce qui n'est qu'un aboutissement. De même, si le contrat, pour lui aussi, comporte l'accord de chacun avec chacun. Rousseau retient des thèses combattues par Hobbes l'idée d'une convention gouvernants-gouvernés, convention de ce fait révocable. Enfin les partisans du contrat social vont défendre un système aux antipodes de la monarchie absolue. Mais il demeure cette idée que, par le contrat, l'homme devient sujet de droit. Les institutions politiques ne viennent ni du ciel ni même de la nature. Elles sont une création artificielle.

« L'anarchie est la mère de tous les vices.

L'ordre doit être maintenu à tout prix.

Le désordre social est l'ouvertureaux pires maux.

Tout doit concourir au maintien de l'ordre.

Kant écrit dans la Métaphysique des moeurs (dans lesfondements du droit) que rien ne permet de justifier une remise en cause de l'application de la loi : même si elle estinjuste, arbitraire et non recevable, elle doit être respectée.

En aucun cas nous ne devons la transgresser, refuserde s'y soumettre.

Pour Spinoza de même le respect de l'ordre et la soumission à la loi est une règle fondamentale etaucun cas de force majeure ne peut permettre sa violation.

Le souci premier est de tout faire pour éviter la guerrecivile, entre les membres d'une même communauté.

Hobbes avait déjà montré que sans lois, l'homme est un louppour l'homme et l'état de nature, une guerre de tous contre tous. Hobbes vit dans une Angleterre troublée par une guerre civile dont les causes sont à la fois religieuses et politiques.

Le principe même de lamonarchie est critiqué et le roi atteint dans sa personne.

En Angleterre,Charles Ier est exécuté en 1649 et Jacques II doit s'enfuir en 1688. Hobbes va s'atteler à une tâche à la fois pratique et théorique.

Il s'agit de soutenir la monarchie au pouvoir ; ce soutien prend la forme d'unouvrage théorique qui justifie l ‘autorité quasi absolue du pouvoir en place. L'oeuvre de Hobbes est axée sur le concept de souveraineté (autorité politique, puissance de l'Etat, pouvoir de commander) dont il affirme qu'elleest indivisible et quasi absolue. Avant d'expliquer ce qui fait la spécificité de la pensée de Hobbes , exprimée principalement dans le « Léviathan » (1651), il est nécessaire de préciser quelques points de vocabulaire. Ø « République » (« Common-Wealth ») correspond à ce que nous appelons l' « Etat ».

Hobbes lui-même donne le mot « Stade » comme un équivalent. Ø « Souveraineté » (ou souverain) est un mot qui, comme chez Bodin , désigne l'âme de la République, en ce sens qu'il exprime l'autorité de l'Etat, telle qu'elle existeindépendamment des individus.

Le mot « souverain » peut donc, comme le mot « personne » étudié ci- après, se rapporter à plusieurs individus. Ø « Personne » est employé dans le sens moderne de « personne morale ».

Cette personne qui détient la souveraineté peut être un individu, une assemblée ou la totalité du peuple.

Quant Hobbes dit que la souveraineté ne peut pas être divisé et doit être détenue par une « personne unique », il envisage ces trois situations (un seul, une assemblée, la totalité du peuple).

Le fait que ses préférences aillent à lamonarchie dont le roi détient effectivement le pouvoir (qui s'oppose à la monarchie parlementaire où leparlement détient une part de la souveraineté) ne l'empêche pas de penser que, dans les trois cas, lasouveraineté doit être quasi absolue et indivisible. Enfin, dans l'exposé qui précède, nous avons parlé de l' Angleterre , alors qu'en toute rigueur, il aurait fallu parler du Royaume-Uni .

Nous avons suivi en cela, et continuerons à suivre, l'usage populaire.

A strictement parler, le mot Grande-Bretagne convient mieux parce qu'en 1603, Jacques VI Stuart , roi d' Ecosse , devient Jacques I er d'Angleterre .

Même s'il faudra attendre 1707 pour qu'ait lieu la fusion des couronnes, on date de 1603 le début du Royaume-Uni . Si l'on devait résumer en une seule phrase l'oeuvre politique de Hobbes , la phrase étudiée ici, qui figure au chapitre 13 du « Léviathan », est certainement celle qui conviendrait le mieux : « Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition quise nomme guerre, et cette guerre est la guerre de chacun contre chacun. » Les éléments fondamentaux sont mis en place : · parce que l'homme est poussé par un insatiable appétit de domination et qu'il cherche aussi à se protéger contre les agressions d'autrui par des actions préventives, la situation (« état de nature ») qui précède la vie en société se ramène à une guerre perpétuelle ; · la paix entre les hommes ne peut être obtenue que si tout le monde se soumet à une autorité (« un pouvoir commun ») qui contraint (« les tient en respect ») les hommes à ne plus attenter à la vie d'autrui. Le passage de l'état de nature à la société se présente comme le remplacement d'une crainte par une autre.

Dansl'état de nature, l'homme craint son semblable qui peut à chaque instant le tuer ou le déposséder.

Dans la vie ensociété, l'individu craint un pouvoir fort qui garantit sa sécurité mais qui lui demande une obéissance quasi absolue. Pour que ce passage de l'état de nature à la société puisse avoir lieu, il est donc nécessaire que soit mis fin à « la guerre de chacun contre chacun » par un contrat « de chacun avec chacun ». Dans le système de Hobbes , comme cela se trouve chez certains prédécesseurs de Hobbes ou comme. »

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