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dom juan

Publié le 21/02/2013

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DOM JUAN Acte3 scène1 Comment les maladresses du valet mettent-elles en valeur les idées du maître ? SGANARELLE. - Je veux savoir un peu vos pensées à fond. Est-il possible que vous ne croyiez point du tout au Ciel ? DOM JUAN. - Laissons cela. SGANARELLE. - C'est-à-dire que non. Et à l'Enfer ? DOM JUAN. - Eh! SGANARELLE. - Tout de même. Et au diable, s'il vous plaît ? DOM JUAN. - Oui, Oui. SGANARELLE. - Aussi peu. Ne croyez-vous point l'autre vie ? DOM JUAN. - Ah! ah! ah! SGANARELLE. - Voilà un homme que j'aurai bien de la peine à convertir. Et dites-moi un peu, le Moine bourru, qu'en croyez-vous, eh! DOM JUAN. - La peste soit du fat! SGANARELLE. - Et voilà ce que je ne puis souffrir, car il n'y a rien de plus vrai que le Moine bourru, et je me ferais pendre pour celui-là. Mais encore faut-il croire quelque chose dans le monde : qu'est-ce donc que vous croyez ? DOM JUAN. - Ce que je crois ? SGANARELLE. - Oui. DOM JUAN. - Je crois que deux et deux sont quatre, Sganarelle, et que quatre et quatre sont huit. SGANARELLE. - La belle croyance et les beaux articles de foi que voilà! Votre religion, à ce que je vois, est donc l'arithmétique ? Il faut avouer qu'il se met d'étranges folies dans la tête des hommes, et que pour avoir bien étudié on est bien moins sage le plus souvent. Pour moi, Monsieur, je n'ai point étudié comme vous, Dieu merci, et personne ne saurait se vanter de m'avoir jamais rien appris; mais avec mon petit sens, mon petit jugement, je vois les choses mieux que tous les livres, et je comprends fort bien que ce m...
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« au piège.

En fait, le débat atteint ici une première étape: le «Et voilà» marque le constat, la mise en évidence de l’incroyable incrédulité du maître. La réponse de Dom Juan sur le moine bourru s’est faite sous la forme d’une exclamative au subjonctif, donc un souhait, une malédiction lancée plus à l’encontre de ceux qui croient qu’au personnage de légende lui- même.

La réponse est plus violente que les précédentes, c’est la marque d’une désapprobation plus forte.

Dom Juan méprise les croyances populaires car elles représentent tout ce qu’il déteste (naïveté, bêtise, soumission). Le verbe "croire" revient quatre fois : Dom Juan reprend notamment la question de Sganarelle "Ce que je crois ?" afin de créer un effet d'attente et donner plus de force à sa déclaration.

Phrase brève, sèche, froidement équilibrée, qui claque comme une gifle lancée à la figure du crédule.

Dom Juan s'affirme matérialiste, rationaliste.

Tout est selon lui déterminé par la physique et non par la volonté divine.

La première partie de cette discussion met surtout en évidence les théories de Dom Juan , dont la force réside dans un quasi mutisme. A l’opposé Sganarelle s'enthousiasme, se scandalise comme le montre le début de sa tirade. L'argumentation maladroite du valet Une exclamative, marque de l'indignation, ouvre la tirade suivie d'une interrogation .

(c'est aussi le schéma d'ouverture de la tirade de l'inconstance).C'est dans une parodie de démonstration que se lance Sganarelle.

Il s'appuie dans un premier temps sur des vérités générales "Il faut...des hommes...On..."Il oppose le bon sens populaire aux folies des gens cultivées ( donc lui et son maître),le centre de sa démonstration va reposer sur son expérience personnelle alors qu’il revendique dans un premier temps son ignorance, double négation :"personne ne...jamais rien", manifestant une fausse humilité (reprise de "petit") qui cache mal une prétention soulignée par le superlatif "mieux que".

Sganarelle, comme tous les imbéciles, a une haute opinion de lui-même. L'argument auquel il recourt est pourtant pertinent, c'est celui des causes finales ( pas de création sans créateur)mais la métaphore qu'il utilise ("champignon") crée un effet burlesque.

Il choisit deux exemples , la nature et l'homme, utilise les procédés de l'énumération et de l'implication du destinataire ("vous" ;"vos")mais la remarque triviale est inconvenante.(le verbe "engrosser" montre la grossièreté du personnage et par là même celle de sa démonstration.)Les énumérations qui pourraient avoir un pouvoir de conviction donnent plutôt l'impression d'un flot de paroles.

Il s'embrouille : les points de suspension traduisent les hésitations et un dernier terme incongru ("ingrédients")qui transfert l'anatomique dans le culinaire achève et discrédite définitivement le discours.

Une exclamation marque son exaspération et signe le triomphe de son interlocuteur.

Il avoue ainsi son échec. CONCLUSION Pour Dom Juan, Sganarelle représente ici un moyen de mesurer son pouvoir, il n'a pas besoin de parler, son mutisme et sa sérénité contraste avec l'excitation verbale et physique de son valet.

Celui-ci , dans sa chute finale semble vouloir se désintéresser du sort de son maître, mais c'est surtout par dépit.. »

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