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Le don

Publié le 29/04/2013

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LE DON EN ANTHROPOLOGIE SOCIALE   Dans Essai sur le don Marcel Mauss établit une distinction fondamentale entre deux types d’échanges : l’échange marchand et le don. Le don établit un double rapport entre celui qui donne (donateur) et celui qui reçoit (donataire) : le don rapproche, crée un lien social entre les partenaires le don crée des obligations chez celui qui l’accepte, et instaure une dissymétrie, une hiérarchie entre celui qui donne et celui qui reçoit.    Trois obligations comprises dans le don : pour le donateur, obligation de donner, pour ne pas déroger à son rang, pour obéir à une injonction sociale à la générosité. pour le donataire, obligation d’accepter le don, pour ne pas offenser le donateur, car refuser un don équivaut à entrer en conflit. pour le donataire, obligation de donner à son tour, selon Mauss parce que l’objet donné a en lui une force magique qui oblige le donataire à donner à son tour : contredon.    Un don ne peut être étudié isolément, il s’intègre à un ensemble de rapports sociaux qui se nouent entre les partenaires. Ces rapports peuvent être de divers ordres :    lors de la création d’un lien social, le don s’intègre à des échanges : dons non agonistiques, mettant en oeuvre une logique de réciprocité, d’équivalence et de complémentarité. Marcel Mauss ne s’y intéresse pas, mais au Quai Branly, cas du mariage dans les civilisations océaniques : échange de femmes entre deux clans, échange de biens pour sceller l’alliance matrimoniale, où chaque lignage apporte un type de bien spécifique, complémentaire de celui qu’apporte l’autre lignage (tapa / cochons).   lorsque le don crée des obligations génératrices de dissymétrie, rapports de dominations. Dons agonistiques, mettant en oeuvre une logique de rivalité et de surenchère. Marcel Mauss se centre sur ce type de dons, qu’il nomme selon la langue Chinook le potlatch. Un souverain x fait un don somptueux à un souverain y, qui répond par un contredon encore plus somptueux etc, l’enjeu étant d’écraser son rival par sa prodigalité et de ne pas perdre la face en cessant de « suivre le rythme «. Cas extrêmes : destruction ostentatoire de biens. Plus de logique de l’échange, mais rapports de force et violence.    Le don chez Pierre Bourdieu   Idée d’un enchantement du don. Pas de magie propre au don, mais plutôt le fait que l’idéologie du don apporte avec elle un discours destiné à en atténuer la potentielle violence. Le discours social met l’accent sur la générosité (largesse pour l’aristocratie médiévale, charité par les chrétiens). Ce discours tait cependant les rapports de force et de domination que le don établit. Tous les acteurs ont intérêt à ce que le don soit enchanté : le donateur qui peut légitimer le geste lui assurant la supériorité, le donataire qui admet la légitimité de ce geste et peut en louer le caractère généreux. L’idée de don désintéressé est une forme d’enchantement : elle nie le fondement du don qui est toujours intéressé (appelle toujours une contrepartie). La violence du don est ainsi plus symbolique que concrète.   Insistance sur les temps du don. Accent sur la ritualisation du temps du don (certaines dates du calendrier, dans le christianisme par exemple) & sur le rythme : le contredon est souvent séparé du don par un laps de temps + ou - important. Cette question s’intègre à celle de l’enchantement du don. Différer le contredon revient à en faire autre chose qu’un simple « prêté pour un rendu «, et à en faire bien plus qu’une contrepartie obligatoire. Grâce au délai qui le sépare du don, le contredon apparaît comme un nouvel acte de générosité, indépendant du don premier. Il est donc enchanté à son tour.    Le don chez Maurice Godelier   Un prolongement : idée que redonner, ce n’est pas rendre. Que se passe-t-il quand un lignage x donne une femme à un lignage y, puis que le lignage y donne à son tour une femme au lignage x ? Logiquement les dons réciproques devraient annuler les dettes, mais ce n’est pas le cas. Lorsqu’un lignage donne une femme à un autre lignage il crée une dette chez celui-ci & un rapport de supériorité. Mais quand il reçoit à son tour une femme il se trouve dans une situation de dettes & d’infériorité. Au terme de ces dons réciproques, chaque lignage se retrouve à la fois supérieur comme donateur et inférieur à l’autre comme donataire. Tous deux sont donc à égalité de statut. Les contredons n’annulent pas les dettes créées par les dons. Ils créent d’autres dettes qui viennent équilibrer et non annuler les premières.     Un ajout : certains objets ne sont ni vendus, ni donnés, mais conservés et transmis selon des conditions précises. Ces objets ne sont pas nécessairement beaux ni coûteux, mais ils matérialisent les composantes imaginaires et symboliques (objets sacrés, cadeaux des dieux). Eléments essentiels de l’identité des groupes et des individus qui ont reçu le dépôt. Souvent conservés par une partie restreinte de la société : chez les Baruya de Nouvelle Guinée, gardés en secret dans les maisons cérémonielles où se déroule l’initiation des garçons. Seuls quelques hommes peuvent les voir, les manipuler et seule l’initiation permet d’accéder à un savoir sur ces objets, d’apprendre quels pouvoirs ils détiennent et ce qu’ils représentent. Mais aussi dans les sociétés chrétiennes : répliques des saints détenus exclusivement par le clergé, porteurs d’une sacralité irréductible à leur valeur marchande. Royauté d’ancien régime : les insignes royaux ne peuvent être ni donnés ni vendus, mais sont destinés à être conservés et transmis au seul héritier du trône.   
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« partenaires.

Ces rapports peuvent être de divers ordres :    lors de la création d'un lien social, le don s'intègre à des échanges : dons non agonistiques, mettant en oeuvre une logique de réciprocité, d'équivalence et de complémentarité.

Marcel Mauss ne s'y intéresse pas, mais au Quai Branly, cas du mariage dans les civilisations océaniques : échange de femmes entre deux clans, échange de biens pour sceller l'alliance matrimoniale, où chaque lignage apporte un type de bien spécifique, complémentaire de celui qu'apporte l'autre lignage (tapa / cochons).   lorsque le don crée des obligations génératrices de dissymétrie, rapports de dominations.

Dons agonistiques, mettant en oeuvre une logique de rivalité et de surenchère.

Marcel Mauss se centre sur ce type de dons, qu'il nomme selon la langue Chinook le potlatch.

Un souverain x fait un don somptueux à un souverain y, qui répond par un contredon encore plus somptueux etc, l'enjeu étant d'écraser son rival par sa prodigalité et de ne pas perdre la face en cessant de « suivre le rythme ».

Cas extrêmes : destruction ostentatoire de biens.

Plus de logique de l'échange, mais rapports de force et violence.    Le don chez Pierre Bourdieu   Idée d'un enchantement du don.

Pas de magie propre au don, mais plutôt le fait que l'idéologie du don apporte avec elle un discours destiné à en atténuer la potentielle violence.

Le discours social met l'accent sur la. »

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