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le dormeur du val rimbaud

Publié le 17/09/2012

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rimbaud
« Le Dormeur du Val « de Rimbaud I) Une célébration de la nature et de la vie. 1) La nature est associée à une notion de chaleur et de lumière. Cela renforce la gaité de ce paysage plein de vie. La nature est un élément essentiel du poème. Elle est décrite avec précisions tout au long du quatrain, mais elle est présente tout au long du poème. Le soleil placé au vers 3 et 13 à la césure met en évidence la lumière qui est omniprésente dans ce sonnet. Elle est ainsi évoquée à travers les « reflets d'argent « au vers 3, ce dernier tome placé en position de rejet est mis en relief. Il en va de même du verbe « luire « placé qui débute le vers 4. La présence de « multiples rayons « à la fin du vers 4 baigne le paysage dans une atmosphère de fête que renforce le verbe « mousser «. De même, la dernière expression du deuxième quatrain « la lumière pleut « présente un paysage heureux inondé de lumière. Elle rappelle le pluriel du mot rayon. D'autres couleurs gaies animent le paysage : le complément du nom « verdure « souligne le caractère vivant de celui-ci ou de celui-là. L'adjectif « vert « au vers 8 confirme cette idée. L'expression « frais cresson bleu « au vers § confère une douceur et atmosphère de paisible irréalité au petit Val. La gaité de la nature est mimée par l'enjambement des vers 1 et 2 qui souligne la fluidité de la rivière. L'emploi du verbe « chanter « renforce l'atmosphère de fête et d'harmonie de cette rivière. 2) Tous les sens sont sollicités. La vue est sollicitée avec les couleurs, l'ouïe avec le chant de la rivière, l'odorat avec la présence des parfums. Curieusement, la nature semble dotée d'une conscience et fière de la vie qu'elle représente. Certains termes en effet caractérisent d'ordinaire les êtres humains. C'est le cas de l'adverbe « follement «, de l'adjectif « fier « qui qualifie la montagne, et du verbe chanter au vers 1. Au vers 11 d'ailleurs, la nature est interpelée par le poète comme une mère chargée de protéger son enfant : «  Nature, berce le chaudement «. Elle qui est si puissante puisqu'elle prend également au vers 3 la forme d'une montagne capable de se dresser au maximum comme l'indique l'adjectif «fier « est un véritable refuge où l'in peut trouver une protection. Le terme « trou « qui débute le poème désigne un endroit réconfortant et isolé. Le diminutif « Val « évoque également un endroit paisible dans lequel on se trouve à l'abri. II) Le soldat est un être qui devrait pouvoir profiter pleinement des dons de la nature. Or le poème nous conduit peu à peu vers l'annonce de sa mort. La dénonciation de la guerre en devient plus efficace. 1) Un être qui devrait profiter pleinement des bienfaits de la nature. La postposition de l'adjectif « jeune « insiste sur l'aptitude de cet être à vivre pleinement la vie dans les années à venir. Le fait qu'il est la tête nue insiste sur l'innocence du personnage car normalement les soldats sont casqués mais pas là. Seul l'aspect humain intéresse le poète. La répétition du mot « dans « montre l'osmose entre la nature et le personnage. ( dans le frais, dans son lit, dans le soleil). La béatitude du soldat au vers 5 avec les termes « bouche ouverte « laisse entendre que le jeune homme est parfaitement heureux. Le verbe « sourire « au vers 9 exprime le contentement et renforce le sentiment que tout va bien. L'on peut remarquer qu'il y a une répétition du verbe « dormir « aux vers 7 et 9 ce qui conforte le lecteur dans son sentiment de passibilité. De plus au vers 7, le verbe « dormir « est complété par le soleil ce qui souligne qu'il profitera des bienfaits de la nature. Cependant il n'en est rien, le poème montre que l'action de l'Homme détruit les bienfaits de la nature. 2) On apprend au fur et à mesure du poème que ce jeune homme est mort. La première description de l'humain est négative car c'est avec le terme « soldat « qu'il est définit, et ce mot dénote de la lutte et de la guerre. La description faite de ce soldat est immobilisée à l'aide de virgules. Cela montre la volonté qu'à l'auteur à ce que le soldat ne participe pas au mouvement joyeux et fluide de la rivière évoqué aux vers 1 à 3. Le participe passé étendu au vers 7 accentue l'immobilité et l'absence d'animation qui peut paraître inquiétante car un soldat étendu est un synonyme de défaite. De plus l'horizontalité de son corps s'oppose à la verticalité de la nature... Le fait qu'il est les pieds dans les glaïeuls est aussi inquiétant car c'est une fleur funéraire qui dans son étymologie latine veut dire « petit glaive «. Le soldat semble donc vaincu. La nature est vivante, lui est dans un sommeil profond et passif. Sa pâleur rappelle la fragilité et la maladie, d'où la comparaison avec « l'enfant malade « au vers 10. Cela nous mène progressivement vers sa mort, d'où l'utilisation du conditionnel qui rappelle l'irréalité. La précision « il a froid « insiste sur le fait que le personnage n'est pas en état de profiter de la lumière et de la chaleur de la nature. C'est le deuxième tercet qui est une révélation progressive sous forme d'euphémisme de la mort du soldat. Le vers 12 rappelle les sensations agréables que peuvent procurer la nature (les parfums font frissonner). L'emploi de la négation « ne font pas frissonner les narines « soulignée par les nasales montre ... E rejet du dernier vers et de l'expression qui suit annonce de manière atténuée la mort du soldat. Le mot tranquille n'est pas en relation avec la suite du dernier vers mais plutôt avec le terme « poitrine «, d'où l'absence de virgule entre ces deux mots. On constate au dernier vers que deux simples trous causés par des balles suffisaient à ôter la vie et à empêcher le jeune soldat de profiter du fabuleux spectacle que lui offre la nature. II) Parvenu au terme du poème, le lecteur comprend une situation dont il n'avait pas la moindre idée à la première lecture. Il découvre donc que les mots peuvent être trompeurs car Rimbaud peut faire croire que les choses sont belles alors que ce n'est pas le cas. Par l'art, le poète suggère sa conception de la poésie. Celle-ci ne doit pas se borner à décrire une douce conception de la réalité mais doit aussi dénoncer les scandales et il est intéressant de constater des termes qui constituaient des indices de la mort du soldat, mais qui dans la première lecture se fondent dans le décor. Le terme « trou « désignait un endroit paisible isolé et réconfortant. Or à la lumière de la situation décrite au dernier vers, il deviendra une tombe. On remarque au vers 2 que le terme « haillons « pouvait déjà avoir une connotation négative, mais à laquelle le lecteur n'a pas prit garde. Ainsi de nombreux indices sont distillés, et entouré d'un beau cadre, ils sont estompés. Par exemple la couleur argent est ambiguë car froide et peut blesser l'oeil. De plus, l'expression « bouche ouverte « laissait croire à la béatitude du jeune homme alors que l'on comprend clairement au cours de la deuxième lecture qu'elle évoque la mort du soldat. La position étendue décrite au vers 7 n'en est que plus claire dans ce nouveau contexte. Enfin, l'expression « sous la nue « a une tournure inquiétante ainsi que « la lumière pleut « car la proximité des sonorités de cette expression fait songer à « la lumière pleure «. Le poème est une dénonciation de la guerre, mais Rimbaud utilise une manière originale pour exprimer sa révolte. Au lieu de déplorer, il joue sur le registre pathétique pour prendre par les sentiments le lecteur. La nature est pleine de vie mais l'homme ne peut en profiter car il la détruit. De surcroît l'on comprend que les mots sont extrêmement trompeurs et peuvent déformer la réalité.

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