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Dossier sur Les Fleurs du Mal

Publié le 25/04/2011

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Parues en 1857, Les Fleurs du Mal sont considérées comme une des œuvres les plus importantes de la poésie dite moderne.  Le titre repose sur le paradoxe que Baudelaire a tenu à entretenir durant toute sa vie littéraire. Au départ, le poète souhaitait appeler son ouvrage « Les Limbes « ou « Les Lesbiennes «. C’est sur le conseil d’un ami – et aussi parce qu’un autre poète utilise ce titre – qu’il adoptera le titre définitif, qui reflète davantage les pensées profondes de Baudelaire.  En effet, celui-ci considère la Nature comme laide par définition et il voit la beauté comme artificielle. Cette même beauté est vue comme de nature provocatrice et tentatrice et pouvant donc entraîner l’Homme vers le péché car il ne peut lui résister. Les Fleurs du Mal représentent cette allégorie.  De plus, le titre interpelle par la force symbolique qui s’en dégage. Il est paradoxal car le mal ne donne généralement pas naissance à la beauté. Mais pour Baudelaire, ces fleurs issues de la souffrance sont une désignation métaphorique de ses poèmes. C’est ce que le poète veut dire lorsqu’il écrit : « Tu m’as donné la boue et j’en ai fait de l’or «. Car de toute cette laideur , de toute cette souffrance, Baudelaire a su extraire la magnificence et la transformer pour en faire le bijou littéraire et indémodable que sont Les Fleurs du Mal.   

« souvent qu'un des ornements les plus vulgaires tandis que la Mélancolie en est l'illustre compagne. Si l'on prend « Spleen », il s'en dégage plus ou moins les mêmes caractéristiques :Le climat, l'idée d'enfermement, l'humeur maussade et désespérée et les éléments qui nous enferment : le ciel, laterre, l'eau.

Nos cerveaux sont pris au piège : c'est le mal du siècle.L'unique issue que propose Baudelaire est la mort.

L'espoir laisse place à l'angoisse, l'esprit n'est plus qu'un crâne.Comme une défaite, l'homme qui aspirait à s'élever est violemment ramené à sa condition première.Le spleen a gagné l'idéal. Pour Baudelaire, l'Idéal est l'opposé du Spleen.On pourrait dire le Bien, la Beauté, Dieu, peut-être, contre le mal, le laid, Satan.

En fait, Baudelaire sentait en luides aspirations contraires : il se sentait parfois porté vers le vice, le trouble, le découragement, était pris parl'Ennui, et cela provoquait les périodes de spleen.

Mais il entrevoyait parfois ce que pouvait être le contraire de toutcela, avait l'espoir que tout pouvait changer pour lui.

L'Idéal, c'est aussi l'Ailleurs, un Ailleurs abstrait, qu'ilconcrétise, par exemple, par l'image d'une île paradisiaque ("Parfum exotique").

On peut comprendre aussi l'Idéal enprenant l'image de l'albatros "grand oiseau des mers" aux "ailes de géant" : l'idéal est ici concrétisé par l'azur où volel'oiseau. Les femmes dans Les Fleurs du Mal Différentes réalités abstraites sont présentées sous les traits d'une femme, le plus souvent par l'utilisation de lamajuscule.

C'est le cas pour la nature « Du temps que la Nature en sa verve puissante » (xix), la mort « La Mortnous tient souvent par des liens subtils » (xl), la beauté « Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques »(xxi), la douleur « Sois sage, ô ma Douleur », l'élégance, la force « L'Élégance et la Force abondent, sœurs divines »(xx), la folie « Te pavaner aux lieux que la Folie encombre » (xxxvii), la nuit « Où, seul avec la Nuit, maussadehôtesse » (xxxviii-i), etc...Rappelons à ce propos que le premier titre que Baudelaire avait envisagé était les lesbiennes, bien qu'il le qualifiât de« titre pétard », c'est-à-dire de titre destiné à choquer le public.

On peut cependant se demander pourquoi rendrece thème éponyme, alors que les poèmes consacrés au saphisme ne sont que très peu nombreux dans les Fleurs duMal : il s'agit essentiellement de Lesbos et de deux poèmes deFemmes damnées : Delphine et Hippolyte et le Léthée.C'est que Baudelaire retrouve en elles l'expression de plusieurs thématiques qui lui sont chères.

Celles que le poèteen éternelle quête d'absolu appelle « chercheuses d'infini » sont, comme lui, mises au ban de la société, et commelui des êtres de souffrance.

D'autre part, l'impossibilité de l'acte sexuel renvoie à la beauté baudelairienne (voir infra.Mme Sabatier) : il ne s'agit pas de chercher le contentement, mais encore le désir, appelant par là l'infini etl'inconnu.

Cette beauté qui réside également, pour Baudelaire, dans le bizarre qui est inhérent aux lesbiennes.

Enoutre, on retrouve dans la description que fait le poète de l'antique île de Lesbos le thème du paradis perdu qu'ilexploite dans d'autres poèmes du même recueil.

Enfin, si la réponse est à chercher dans le réel plutôt que dansl'esthétique, on sait que certaines de ses maîtresses, à commencer par Jeanne Duval ont eu au moinsépisodiquement, des « amitiés » féminines.La partie des Fleurs du Mal que Baudelaire consacre aux femmes est située dans la section Spleen et Idéal et esthabituellement décomposée en plusieurs cycles, bien qu'on trouve des poèmes sur les femmes depuis TableauxParisiens jusqu'à la Mort.-Les poèmes xxii (parfum exotique) à xxxix constituent le cycle de Jeanne Duval, même si deux de ces poèmes ontété attribués à une prostituée surnommée « Sara la louchette » : le xxxii « Une nuit que j'étais près d'une affreuseJuive...

» et le xxv « Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle/Femme impure !...

» Elle était figurante dans un petitthéâtre et on pense qu'elle s'appelait en réalité Jeanne Lemer, mais elle aurait changé de nom à plusieurs reprisespour fuir ses créanciers : on sait par exemple qu'elle avait pris en 1864 celui de « Mlle Prosper ».

Au physique, elleavait une démarche triomphale, des cheveux noirs éclatants, de grands yeux bruns, des lèvres sensuelles, et ce queBaudelaire appelait des « seins aigus ».

De caractère, elle aurait été sournoise, menteuse, débauchée, dépensière,alcoolique, ignorante et stupide...

portrait peu flatteur, en vérité.

Mais il est vrai qu'il recommande des femmesbêtes aux jeunes littérateurs car, selon lui, « la bêtise est toujours la conservation de la Beauté, elle éloigne lesrides ; c'est un cosmétique divin qui préserve nos idoles des morsures que la pensée garde pour nous, vilainssavants que nous sommes ! » Sa liaison avec le poète fut sans cesse rompue et renouée.-Les poèmes xl (Semper Eadem) à XLVIII consacrent le cycle de Mme Apollonie Sabatier, surnommée « La Présidente».

Aussitôt écrits, la plupart des poèmes qui lui étaient adressés lui ont été envoyés anonymement : À celle qui esttrop gaie fut reçu le 10 décembre 1852.

Elle avait 30 ans, et à deux jours près un an de moins que Baudelaire.Richement entretenue par le fils d'un banquier, elle recevait chez elle (place Pigalle) de nombreuses compagniesd'artistes et d'écrivains.

Tous ceux qui l'ont connue s'accordent à dire que trois grâces rayonnaient d'elle : labeauté, la bonté et la joie.

En août 1857, elle cédera au poète et déchoira dès lors du piédestal sur lequel il l'avaitélevée, puisque celui-ci lui écrira peu après: « Il y a quelques jours, tu étais une divinité, ce qui est si commode, cequi est si beau, si inviolable.

Te voilà femme maintenant...

»– Les poèmes xlix (Le Poison) à LVIII forment le cycle de Marie Daubrun, actrice.

On sait peu de choses d'elle, si cen'est qu'elle est souvent surnommée « la femme aux yeux verts » et qu'il la fréquenta vers 1847.

Baudelaire semblechercher en elle l'oubli de ses précédents tourments amoureux.

Elle incarne plutôt le double, la sœur, que l'amante(cd.

« Mon enfant, ma sœur/ Songe à la douceur/ D'aller là-bas vivre ensemble ! »)– Vient ensuite le cycle des héroïnes secondaires, des poèmes lviii à lxiv.

Le lix a pour objet une amie de MmeSabatier nommée Élisa Neri dont la liberté de pensée et d'action avaient frappé Baudelaire ; le lxi (À une damecréole) fut le premier poème publié par Baudelaire, paru dans l'Artiste du 25 mai 1847.

En vérité, le texte figuraitdans une lettre adressée le 20 octobre 1841 à M.

Autard de Bragard, le mari de la dame, à l'île Bourbon : « Vous. »

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