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Le doute est il impuissance ou force de l'esprit?

Publié le 27/02/2005

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             La « Renaissance » du doute... -          Montaigne montre dans ses Essais que vouloir saisir l'être, c'est comme vouloir empoigner de l'eau. La raison n'est pas un honorable refuge, d'où une déconstruction de l'homme et de ses prétendues facultés, c'est ce qu'appelle Montaigne « la vanité et dénéantise de l'homme ». Il y a une vacuité ontologique de l'homme, alors que ce dernier croit le plus souvent fermement à sa raison, ou à son être. Avec Montaigne on peut douter sur tout, sauf sur la vanité de l'homme. Ainsi le stoïcien est vaniteux puisqu'il pense être maître de lui-même. Le doute exclut qu'on ne fasse jamais sienne une certaine présentation du moi, et c'est toute la présentation des Essais : « Je ne peins pas l'être, je peins le passage » (III, 2). Ainsi il n'y a pas avec Montaigne de résultat, que ce soit l'ataraxie sceptique, ou une certitude inébranlable ; de fait, pour cet humaniste, la vie humaine n'a pas de but, mais seulement « un bout » (Essai, III, 12). Ainsi le titre de cette oeuvre montre bien que l'homme est un essai permanent. -          Montaigne s'emploie aussi à une critique de tout dogmatisme en réhabilitant la croyance.

     Le doute peut se définir comme un état d’esprit qui suspend son jugement, ou diffère une décision, dans l’indétermination des raisons ou des motifs qui le pousse vers le vrai, le bien ou l’utile. On peut aussi distinguer deux formes du doute : le doute naturel (ou spontané) qui désigne une hésitation due à l’incertitude d’une affirmation ou à la non prépondérance des raisons d’agir, et le doute philosophique qui repose sur une résolution de douter, dans lequel sont inclus le doute sceptique (les Sceptiques grecs, Montaigne, etc.) et le doute méthodique (tel Descartes). On peut affirmer que le doute est au fondement de toute philosophie, puisqu’on met en doute ce qui est donné, les opinions, et ce afin de se faire une idée plus adéquate concernant la réalité. Cependant le doute peut tout aussi bien mener à un arrêt total du mouvement de la pensée, car on ne saurait déterminer au final le vrai du faux. C’est en ce sens que l’on peut comprendre le doute comme impuissance de l’esprit, dans l’incapacité de l’homme à se prononcer sur la vérité d’une chose. Toutefois, le doute peut être une force en ce qu’il permet de dépasser le rapport immédiat aux choses, et ainsi de réfléchir de manière plus global sur la chose. Dans cette mesure, le doute n’est qu’un moment dans le chemin du savoir, il est la condition de son propre dépassement vers un savoir plus vrai. En quoi l’esprit doit-il dompter le doute ? 

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« - Descartes quant à lui utilisera le doute une fois pour toutes afin de mettre en évidence des vérités inébranlables ( Discours de la méthode et Méditations Métaphysiques ).

Il cherche à établir, conformément à sa méthode, un point d'appui qu'on ne puisse pas mettre en doute.

Et c'est à laconscience de soi que mènera l'exercice du doute, car même dans le doute, la conscience de soi estprésente.

Le « Cogito ergo Sum » (« je pense donc je suis ») devient ainsi le fondement à partirduquel Descartes peut construire d'un seul tenant toute sa philosophie.

Le doute cartésien estspécifique car hyperbolique et provisoire.

Il se distingue du doute des Sceptiques (non provisoire) qu'ilconsidère comme l'attitude non philosophique par excellence. LA VÉRITÉ ET LE DOUTE "Pour examiner la vérité il est besoin une fois en sa vie, de mettre touteschoses en doute autant qu'il se peut." Descartes Comment puis-je savoir que ce que je pense est vrai ? Je crois détenir despreuves.

Pour approcher de la vérité de l'être, une réflexion sur le savoirsemble le meilleur moyen.

En soumettant son entendement à l'expérience dudoute hyperbolique, c'est-à-dire en suspendant son jugement sur l'ensemblede ses perceptions, sur l'existence même de ses sens, Descartes est conduità découvrir un critère certain de la connaissance. Cette phrase (« Je pense donc je suis ») apparaît au début de la quatrièmepartie du « Discours de la méthode », qui présente rapidement la métaphysique de Descartes .

On a donc tort de dire « Cogito ergo sum », puisque ce texte est le premier ouvrage philosophique important écrit enfrançais. Pour bien comprendre cette citation, il est nécessaire de restituer le contextedans lequel elle s'insère.

Le « Discours de la méthode » présente l'autobiographie intellectuelle de Descartes , qui se fait le porte-parole de sa génération.

Descartes y décrit une véritable crise de l'éducation, laquelle ne tient pas ses promesses ; faire « acquérir une connaissance claire & assurée de tout ce qui est utile à la vie ». En fait, Descartes est le contemporain & le promoteur d'une véritable révolution scientifique, inaugurée par Galilée , qui remet en cause tous les fondements du savoir et fait de la Terre, jusqu'ici considérée comme le centre d'ununivers fini, une planète comme les autres.

L'homme est désormais jeté dans un univers infini, sans repère fixe dansla nature, en proie au doute sur sa place et sa fonction dans un univers livré aux lois de la mécanique.

Or,Descartes va entreprendre à la fois de justifier la science nouvelle et révolutionnaire qu'il pratique, et de redéfinir la place de l'homme dans le monde. Pour accomplir cette tâche, il faut d'abord prendre la mesure des erreurs du passé, des erreurs enracinées en soi-même.

En clair, il faut remettre en cause le pseudo savoir dont on a hérité et commencer par le doute : « Je déracinais cependant de mon esprit toutes les erreurs qui avaient pu s'y glisser auparavant.

Non que j'imitasseen cela les sceptiques, qui ne doutent que pour douter ; car, au contraire, tout mon dessein ne tendait qu'àm'assurer, et à rejeter la terre mouvante & le sable, pour trouver le roc & l'argile.

» (« Discours de la méthode », 3ième partie). Ce qu'on appelle métaphysique est justement la discipline qui recherche les fondements du savoir & des choses, quitente de trouver « les premiers principes & les premières causes ».

Descartes , dans ce temps d'incertitude et de soupçon généralisé, cherche la vérité, quelque chose dont on ne puisse en aucun cas douter, qui résiste à l'examenle plus impitoyable.

Cherchant quelque chose d'’absolument certain, il va commencer par rejeter comme faux tout cequi peut paraître douteux. « Parce qu'alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensais qu'il fallait […] que je rejetassecomme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait pointaprès cela quelque chose […] qui fut entièrement indubitable. » Le doute de Descartes est provisoire et a pour but de trouver une certitude entière & irrécusable. Or il est sûr que les sens nous trompent parfois.

Les illusions d'optique en témoignent assez.

Je dois donc rejetercomme faux & illusoire tout ce que les sens me fournissent.

Le principe est aussi facile à comprendre que difficile àadmettre, car comment saurais-je alors que le monde existe, que les autres m'entourent, que j'ai un corps ? Entoute rigueur, je dois temporairement considérer tout cela comme faux. A ceux qui prétendent que cette attitude est pure folie, Descartes réplique par l'argument du rêve.

Pendant que je rêve, je suis persuadé que ce que je vois et sens est vrai & réel, et pourtant ce n'est qu'illusion.

Le sentiment quej'ai pendant la veille que tout ce qui m'entoure est vrai & réel n'est donc pas une preuve suffisante de la réalité du. »

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