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Le doute est il l'impuissance de la raison?

Publié le 13/01/2005

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-          Montaigne s'emploie aussi à une critique de tout dogmatisme en réhabilitant la croyance. Croyances et coutumes permettent de juger. On constate enfin que l'expérience du doute chez Montaigne aboutit à une présentation du jugement anti-cartésien (car avec Descartes on ne reçoit pas de chose pour vrai si on ne la connaît pas comme telle) et anti-kantien (où toute maxime de la volonté doit valoir comme principe de législation universelle). Le jugement avec Montaigne ne contredit pas le doute puisqu'il est toujours arrêt et mouvement. Il y a une communication constante entre la pensée et la vie. On pense la vie en vivant. Il met en valeur la contingence des croyances. Le jugement permet d'intercaler entre moi et mes croyances tout un tas d'autres coutumes me permettant d'apprécier le caractère relatif de ma croyance. Le but n'est pas de donner plus de poids à ma croyance. Le doute doit aider à cultiver en soi-même la diversité des croyances.

« - Aristote montrera le caractère positif de l'aporie (de ce qui n'a pas de résolution) en ce qu'elle est puissance de la raison, et non impuissance comme chez lessceptiques.

Aristote ( Topiques , I, livre I, 5) montre que l'aporie est un instrument de la dialectique (méthode pour laconnaissance du probable).

L'aporie permet de progresser dansla résolution de problèmes en leur apportant des argumentsdans les deux sens.

Elle est une mise en présence de deuxopinions contraires et également raisonnées, en réponse à unemême question.

L'aporie est donc issue d'un travail, et nond'une incapacité de la raison.

Elle révèle plutôt la puissance dela raison. - Avec Hegel , le mérite des sceptiques, c'est de vider la logique finie de l'entendement (qui a une attitude dogmatique)en éclairant les contradictions motrices du monde.

Maisl'aspect négatif est que le sceptique ne voit pas que lacontradiction est contradiction de quelque chose et qu'ainsielle se dépasse et se surpasse elle-même.

Le négatif devient iciune fin en soi et n'est plus pensé comme un moment.

PourHegel, la contradiction est cette puissance omniprésente dansla constitution de l'être et de la pensée, dans le savoirvéritable (préface Phénoménologie de l'Esprit ), et la déceler, c'est s'orienter vers une connaissance positive. - Descartes quant à lui utilisera le doute une fois pour toutes afin de mettre en évidence des vérités inébranlables ( Discours de la méthode et Méditations Métaphysiques ).

Il cherche à établir, conformément à sa méthode, un point d'appui qu'on ne puisse pas mettre en doute.

Et c'est à laconscience de soi que mènera l'exercice du doute, car même dans le doute, la conscience de soi estprésente.

Le « Cogito ergo Sum » (« je pense donc je suis ») devient ainsi le fondement à partirduquel Descartes peut construire d'un seul tenant toute sa philosophie.

Le doute cartésien estspécifique car hyperbolique et provisoire.

Il se distingue du doute des Sceptiques (non provisoire) qu'ilconsidère comme l'attitude non philosophique par excellence. III. La « Renaissance » du doute... - Montaigne montre dans ses Essais que vouloir saisir l'être, c'est comme vouloir empoigner de l'eau.

La raison n'est pas un honorable refuge, d'où une déconstruction de l'homme et de sesprétendues facultés, c'est ce qu'appelle Montaigne « la vanité et dénéantise de l'homme ».

Il y a unevacuité ontologique de l'homme, alors que ce dernier croit le plus souvent fermement à sa raison, ou àson être.

Avec Montaigne on peut douter sur tout, sauf sur la vanité de l'homme.

Ainsi le stoïcien estvaniteux puisqu'il pense être maître de lui-même.

Le doute exclut qu'on ne fasse jamais sienne unecertaine présentation du moi, et c'est toute la présentation des Essais : « Je ne peins pas l'être, je peins le passage » (III, 2).

Ainsi il n'y a pas avec Montaigne de résultat, que ce soit l'ataraxiesceptique, ou une certitude inébranlable ; de fait, pour cet humaniste, la vie humaine n'a pas de but,mais seulement « un bout » ( Essai , III, 12).

Ainsi le titre de cette œuvre montre bien que l'homme est un essai permanent. - Montaigne s'emploie aussi à une critique de tout dogmatisme en réhabilitant la croyance. Croyances et coutumes permettent de juger.

On constate enfin que l'expérience du doute chezMontaigne aboutit à une présentation du jugement anti-cartésien (car avec Descartes on ne reçoitpas de chose pour vrai si on ne la connaît pas comme telle) et anti-kantien (où toute maxime de lavolonté doit valoir comme principe de législation universelle).

Le jugement avec Montaigne necontredit pas le doute puisqu'il est toujours arrêt et mouvement.

Il y a une communication constanteentre la pensée et la vie.

On pense la vie en vivant.

Il met en valeur la contingence des croyances.Le jugement permet d'intercaler entre moi et mes croyances tout un tas d'autres coutumes mepermettant d'apprécier le caractère relatif de ma croyance.

Le but n'est pas de donner plus de poidsà ma croyance.

Le doute doit aider à cultiver en soi-même la diversité des croyances.

Il faut avoirune « âme à plusieurs étages ».

On doit croire avec la conscience de la relativité des croyances (III,3).

Pas de délimitation entre le définitif et le provisoire ; le doute de Montaigne n'est pas épisodiquecomme chez Descartes, mais c'est un enrôlement infini, une cyclicité perpétuelle.

Il n'y a pas chez luide progression linéaire à partir du doute. Conclusion Le doute est un exercice au quotidien permettant à l'homme de réfléchir sur les choses qui se présentent à lui etsur lui-même.

Sa fonction doit moins être un handicap pour l'esprit qu'une possibilité de s'ouvrir sur les différences.C'est avec Montaigne, qui donne une belle leçon de vie, qu'on considère le doute comme puissance d'élargir saconscience à toutes les formes de vie.

Cet instrumentalisation du doute oriente la pensée de l'homme vers unhumanisme, puisqu'on accepte les croyances d'autrui sans les dénigrer.

Sans le doute, deux possibilités s'offriraientà l'homme : soit il serait Dieu (connaissance absolue de toutes choses), soit il serait une sorte de tyran, obéissantet soumettant autrui à ses seules certitudes.

Ainsi l'esprit doit dompter le doute en vivant avec lui, condition pourqu'il n'entrave pas son pouvoir essentiel, la réflexion.. »

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