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Douter est-ce renoncer à la vérité?

Publié le 20/03/2005

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Transition : dans ces différentes formes de doute, l'idée de vérité est maintenue mais de manière négative, comme une réalité idéale à laquelle la raison n'a accès que partiellement. Mais renoncer, n'est-ce pas finalement renoncer à la vérité elle-même ?                  

II.      Renoncer à dire la vérité c'est renoncer à la vérité  

En effet,

1.      Il n'y a de vérité que dans le jugement c'est-à-dire le langage ; renoncer à dire la vérité, c'est renoncer à la vérité

2.      Renoncer à l'idéale de vérité, ce n'est pas douter ; c'est renoncé à rechercher la vérité, à penser, à s'interroger, à reconnaître la pensée rationnelle comme capable d'élaborer des vérités universelles.

■ Mots clés

• douter : être dans l'incertitude, hésiter, soupçonner. Le doute est un état d'incertitude qui se traduit par un refus d'affirmer ou de nier. On distingue plusieurs formes de doutes : - le doute scientifique : le savant met à l'épreuve ses hypothèses ; - le doute sceptique, radical, permanent ; - le doute méthodique, radical mais provisoire. L • renoncer : abandonner, ne plus espérer, renier. • vérité : ce à quoi l'esprit peut donner son assentiment, connaissance conforme au réel. Ce qui est vrai est certain, incontestable.

1 - Quand et par quoi le doute est-il justifié ? 2 - Douter, est-ce la même chose que nier ? 3 - Trouvez des exemples où douter consiste à renoncer à autre chose qu'à la vérité. 4 - Trouvez des exemples où l'on doute au nom de la vérité. Qu'appelle-t-on « vérité « dans ce cas ?

  • Le doute suspend le jugement. Mais, réserver son jugement signifie-t-il un arrêt définitif dans la recherche de la vérité ? N'y a-t-il pas une manière de douter qui conduit sur le chemin de la vérité ?

« [Introduction] L'homme ,est un animal doué de raison.

La célèbre phrase de Descartes qui ouvre le Discours de la méthode nous lerappelle : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ».

Bien avant Descartes, Cicéron affirmait Vivereest cogitare, « Vivre c'est penser ».

Cette raison cherche des certitudes.

Quel est alors le rôle du doute dans cettequête de la vérité ? L'exercice du doute construit-il ou fait-il renoncer à la vérité ? La recherche de la vérité peut-elle se passer du doute ? [I - Le doute sceptique : l'errance de la raison] Le scepticisme est défini par Lalande comme : « La doctrine d'après laquelle l'esprit humain ne peut atteindre aveccertitude aucune vérité ».

L'esprit se déclare incapable d'affirmer ou de nier quoi que ce soit. le scepticisme absolu des pyrrhoniens et de leurs disciples n'est pas un point de départ mais une conclusion –laconclusion d'échec- au terme de l'aventure du savoir.Enésidème avait groupé les arguments sous dix titres ou « tropes que Sexus Empiricus réduisit à cinq.

Il fautconnaître ces arguments qu'on retrouve chez Montaigne, chez Pascal et chez Anatole France. (a) La contradiction des opinions. Les sophistes grecs frappés par la contradiction des opinions des philosophes (par exemple : Héraclite disait que leréel n'est que changement, alors que Parménide niait le changement) aboutissent à la conclusion pessimiste que lavérité (qui devrait être universelle) est inaccessible.

Les sceptiques ont été parfois de grands voyageurs qui, à forced'avoir vu les gens les plus divers professer des opinions contradictoires, adopter des valeurs différentes, ne croientplus à rien.

Pyrrhon avait par exemple accompagné le conquérant Alexandre dans un grand nombre de sesexpéditions.

Montaigne avait visité l'Allemagne, l'Italie, mais avait surtout dans sa « librairie » voyagé parmi dessystèmes philosophiques innombrables et tous différents.

Pascal reprend les thèmes de Pyrrhon et de Montaigne : «Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà.

» (b) La régression à l'infini. Une vérité ne peut pas être acceptée sans preuves comme telle car il n'existe pas un signe du vrai « comparable àla marque imprimée sur le corps des esclaves et qui permet de les reconnaître quand ils sont en fuite.

» Mais si jepropose une preuve pour une affirmation, le sceptique me dira « Prouve ta preuve ».

ainsi la preuve qu'on apportepour garantir l'affirmation a besoin d'une autre preuve et celle-ci d'une autre à l'infini.Pour connaître la moindre chose je suis d'autre part contraint de remonter à l'infini, c'est-à-dire de mettre ce donnéen rapport avec une infinité d'autres faits.

Car chaque chose est relative à toutes les autres et pour connaître lemoindre objet il faudrait connaître son rapport avec tout l'univers.

Nous ne connaissons le tout de rien, ce quirevient à ne connaître rien du tout. (c) La nécessité d'accepter des postulats invérifiables. Ne pouvant remonter de preuve en preuve à l'infini, l'esprit accepte toujours sans démonstration un point de départqui est une simple supposition et dont la vérité n'est pas garantie. (d) Le diallèle (les uns par les autres). Il n'est pas possible de raisonner en évitant les « cercles vicieux ».

Ainsi, je démontre que a est vrai en supposant best vrai et je démontre que b est vrai en supposant que a est vrai.

Je commets un cercle vicieux en démontrant lesunes par les autres des propositions dont aucune n'est fondée a priori.

Le cercle vicieux par excellence est celle-ci :pour prouver la valeur de ma raison, il faut que je raisonne, donc précisément que je me serve de cette raison dontla valeur est en question ! Nous voilà, comme dit Montaigne, « au rouet ». (e) Toute opinion est relative. « L'homme est la mesure de toute choses » formule qu'Anatole France interprétait ainsi : « L'homme ne connaîtra de. »

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