Le droit, le devoir de vivre
Publié le 28/04/2011
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Il n'y aurait rien Pas un insecte bourdonnant Pas une feuille frissonnante Pas un animal léchant ou hurlant Rien de chaud rien de fleuri Rien de givré rien de brillant rien d'odorant Pas une ornière léchée par la fleur de l'été
Pas un arbre portant des fourrures de neige Pas une joue fardée par un baiser joyeux Pas une aile prudente ou hardie dans le vent Pas un coin de chair fine pas un bras chantant Rien de libre ni de gagner ni de gâcher Ni de s'éparpiller ni de se réunir Pour le bien et pour le mal Pas une nuit armée d'amour et de repos Pas une voix d'aplomb pas une bouche émue Pas un sein dévoilé pas une main ouverte Pas de misère et pas de satiété Rien d'opaque rien de visible Rien de lourd rien de léger Rien de mortel rien d'éternel. Il y aurait un homme N'importe quel homme Moi ou un autre Sinon il n'y aurait rien. Paul Eluard, Le livre ouvert, 1942. Vous ferez de ce poème un commentaire composé. Vous pourriez montrer par exemple que le mouvement, le rythme, les procédés d'expression concourent à la mise en valeur d'un hymne à la vie, et surtout à l'homme qui donne son sens à l'univers.
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