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Y a-t-il un droit à l'égalité ?

Publié le 27/01/2004

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Le juste est donc une égalité de proportion lorsqu'elle renvoie aux mérites. Dans la justice corrective, les parties sont traitées comme égales, et ont doit restaurer cette égalité initiale là où elle a été défaite. En ce sens, le droit à l'égalité, s'il existe, n'exclut pas une certaine inégalité des individus.   ·                      Transition : on présuppose ici que le droit ou la justice peut avoir un sens indépendamment d'une certaine égalité des individus. Mais ne faut-il pas cette égalité pour qu'ils puissent entrer en une relation de droit ?     2. Mais un droit à l'égalité est la condition de tout droit, dans la mesure où il n'y a droit qu'entre égaux.   ·                     Comme l'explique Rousseau dans le Contrat social, la force ne pouvant créer le droit, et aucun homme n'ayant autorité naturelle sur son semblable, la seule autorité légitime relève du contrat. Ors, aucune convention ne peut légitimer la perte de la liberté, aucun peuple s'aliéner à un despote, car donner sa liberté sans contrepartie est une folie et annule la validité de l'acte. La condition du contrat est donc l'égalité des individus entendus comme libertés susceptibles de contracter.
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« l'égalité des liberté.

Passage de l'état de nature à l'état civil substitue la justice à l'instinct et donne lamoralité à l'action.

On perd ainsi sa liberté naturelle et un droit à tout ce que l'on peut désirer et atteindre.On gagne la liberté civile et la propriété de tout ce que l'on possède.

La liberté naturelle a pour borne lesforces de l'individu, la liberté civile la volonté générale.

L'état civil nous fait de plus accéder à la libertémorale, l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite étant liberté, l'obéissance à l'appétit esclavage.

On voitdonc ici que le droit à l'égalité n'est que la reconnaissance de l'égalité des droits, donc des libertés.

En cesens, renoncer à un droit à l'égalité serait renoncer au droit d'être un homme, ou considéré comme tel. · La question devient alors celle de l'opposition des droits -libertés (les « pouvoirs d'agir » de chacun, opposables au Pouvoir de l'Etat dans une optique libérale, la sphère de libertés intouchable et sacré) et desdroits-créances (perspective socialisante de la Constitution de 1848, par exemple le droit au travail.

Il s'agitd'une dette dont tout membre de la société peut réclamer de l‘Etat qu‘il s‘acquitte envers lui, c'est-à-diredes devoirs de l‘Etat envers ses membres).

On passe ici des droits de au droits à, l'Etat étant considéré comme débiteur.

En effet, le droit à l'égalité renvoie à l'idée d'un droit à l'égalité des chances.

Et en effet, ilpeut paraître absurde de séparer les droits-libertés des droits-créances si l'on considère qu'une liberté doitpouvoir s'exercer pour être telle, et ne doit donc pas rester abstraite.

Autrement dit, s'en tenir à une égalitédes droits sans y inclure un droit à l'égalité revient à affirmer une liberté théorique sans y inclure une libertépratique (et en ce sens, la justice distributive doit inclure un droit à l'égalité des chances). · Transition : alors certes, il faut admettre que l'égalité est la condition de tout droit, et qu'elle en est aussi la fin.

Cette égalité peut continuer à recevoir un sens proortionnel lorsqu'elle porte sur la justicedistributive, mais doit recevoir un sens arithmétique lorsqu'elle porte sur les conditions initiales de l'exercicede la liberté.

C'est sur ce dernier point qu'il faut alors insister. 3.

Le droit à l'égalité est donc droit à l'égalité des chances, ce qui n'exclut pas une certaine inégalité.

· Ainsi, comme la montré Rawls ( Théorie de la justice ), si les individus doivent être considérés comme égaux, ce n'est pas au sens d'une identité logique ou d'une substituabilité.

L'égalité rend en effet impossiblela subordination d'un homme à un autre, elle permet donc la véritable liberté.

En outre, la conceptionméritocratique de l'égalité proportionnelle pose problème parce que le mérite dépend d'un système de valeur,lequel n'est pas forcément partagé par tous les sujets du droit.

Enfin, si inégalité il doit y avoir (et c'estinévitable), celle-ci doit aller dans le sens des plus défavorisés.

En effet, supposons que nous neconnaissions pas notre position sociale à notre naissance, alors nous serions tous d'accord, sous ce "voiled'ignorance", pour admettre cette règle. « Le voile d'ignorance » Neutralité des principes de justice. Sa théorie de la justice se situe dans le courant de pensée de l'individualisme libéral.

L'individu libéral estcelui qui se fixe librement ses objectifs et qui tente, selon un « calcul des plaisirs et des peines », de lesatteindre.

Cependant, contrairement au libéralisme téléologique dont l'utilitarisme est un bon exemple, lelibéralisme de Rawls est, à l'instar de celui de Kant, un libéralisme déontologique : il donne la priorité au juste sur le bien.

La société étant composée d'individus - chacun avec ses propres fins et ses propres intérêts -doit pouvoir être organisée selon des principes qui ne présupposent aucune conception particulière du bien.Ici, c'est le juste qui, défini d'une façon indépendante, va imposer des contraintes au bien et le limiter.

Laconduite de l'individu, si elle est régulée par des principes ne reposant sur aucune fin particulière, peutpoursuivre des objectifs particuliers tout en étant compatible avec les autres libertés individuelles.

Maiscomment est-il possible de dégager ainsi des principes de justice qui soient neutres sur un plan moral oumétaphysique?Pour le résoudre, Rawls modifie le problème posé par la recherche des principes de justice.

Il ne s'agit plus désormais d'analyser et de fonder les contenus de ces principes (tâche infinie) mais de décrire la situationqui préside au choix de ces principes.

Comme souvent, une bonne façon de résoudre une question difficileest de la reposer d'une autre manière.

Rawls opère ici une «révolution copernicienne»: l'analyse ne porte pas sur l'objet mais sur les sujets de la justice.

Que se passerait-il en effet si les individus étaient amenés àchoisir les principes de justice ordonnant la communauté en ignorant tout de leur position respective àl'intérieur de cette communauté? « La position originelle » Imaginons une situation dans laquelle les membres d'une société débattent sur les principes de justice quirégulent la structure sociale.

Si chacun se présente avec ses conditionnements sociaux et historiques, prêt àuser de force ou de ruse pour mieux profiter de la négociation, l'accord unanime est impossible.

Les individussont soumis à l'hétéronomie* de leur détermination sociale et n'agissent pas comme des êtres libres: ils sontenclins à défendre leurs intérêts privés.

Il faut donc imaginer une autre procédure qui les empêche de tournerle débat à leur profit.

Rawls imagine donc une «position originelle» hypothétique, dans laquelle chacun ignore tout de sa place dans la société. »

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