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Qu'ai-je le droit d'exiger des autres ?

Publié le 06/09/2004

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droit

Le sujet peut paraître surprenant : la morale se définit contre l'égocentrisme et définit non pas d'abord mes droits mais mes devoirs vis-à-vis d'autrui. En ce sens, autrui, tant que je le reconnais comme alter ego (comme un autre qui est un autre moi), est d'abord ce qui constitue une limite à mon droit naturel, qui consiste à utiliser toutes choses en vue de mon intérêt propre (formule de Kant : autrui est toujours une fin et jamais seulement comme un moyen). Autrui, c'est d'abord là où s'arrête mon droit et là où commencent mes devoirs. Je ne peux pas soumettre autrui à mes propres fins, car autrui a lui aussi des fins qui lui sont propres. Il est libre, et en tant que tel, il est une limite à l'exercice de mes exigences. Le sujet renverse cet ordre moral, en postulant que j'ai le droit d'avoir des exigences sur les autres, et en demandant lesquelles. Le droit positif, les textes de lois définissent des devoirs très précis que les autres me doivent dans certaines situations : les parents ont des devoirs vis-à-vis de leurs enfants (c'est prévu par la loi) ; les autres me doivent assistance dans une situation dangereuse, (sinon il y a un cas de non-assistance à personne en danger sanctionnée par la loi) ; la loi prévoit aussi un devoir d'hospitalité (pour les exilés politiques par exemple). Bien sûr, on ne peut pas se contenter d'énumérer ces divers droits ; il faut définir soit ce qui leur est commun à tous, soit chercher une autre piste que le droit positif ou la juridiction. Ce que je suis en droit d'exiger des autres, est-ce que c'est ce que la loi leur commande de faire ? Dans ce cas, c'est moins "moi" que la loi ou la société qui exige. Tout le problème est là : est-ce que c'est en tant que "moi" que j'ai le droit d'exiger quelque chose des autres ? ou en tant que citoyen ? ou en tant que personne ? Quelques références utiles : J. J. Rousseau, Émile ou de l'éducation, livre IV, pages 288-289, Garnier-Flammarion, et dans un esprit tout opposé Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, pages 148-149 de l'édition Delagrave.

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