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Est-on en droit de parler de beaux-arts ?

Publié le 21/02/2004

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droit
) au profit de ses qualités intellectuelles (proportions).Or ces qualités font partie intégrante de l'oeuvre d'art et de la beauté (cf.  Hegel). 2) On peut effectivement argumenter, donner les raisons de notre jugement de goût mais ces raisons paraissent toujours insuffisantes comme si du beau on ne pouvait rendre raison, comme si la raison était face à quelque chose quelle ne peut entièrement penser. Il existe « un je-ne-sais-quoi » (expression du père Bouhours) qui échappe à toute rationalisation. 3) L'esthétique classique elle-même n'a pas suivi les règles qu'elle dégageait.  Elle en cherchait de nouvelles, dérogeait aux anciennes. Par exemple  de Léonard de Vinci n'a respecté qu'en partie la règle du nombre d'or lorsqu'il a peint la Joconde. C'est alors que se pose le problème du jugement de goût. S'il est de goût, repose sur la sensibilité et non de connaissance, s'il ne repose pas sur la raison qui pense les belles qualités de l'objet, n'est-il pas seulement subjectif?

Il y a des beaux-arts car il y a des règles esthétiques et des canons de beauté établis. Mais, chaque artiste développe ses propres règles et canons de la beauté.

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« 5) La clarté .

Est beau ce qui est clair, se voit bien, à l'oeil et à l'esprit.

Est laid tout ce qui empêche de voir.

Tout ce que l'on perçoit mal (confusion des sons, des couleurs, des formes) est laid.

les règles del'harmonie musicale, particulièrement du contrepoint, donnent les moyen d'éviter le pire, la cacophonie.

Enpeinture, il est recommandé d'utiliser des couleurs lumineuses.

Sont belles les oeuvres claires et distinctes. 6) Conséquence, est beau ce qui est vrai , ce qui rend visible.

« Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable.

Il doit régner partout et même dans la fable » ( Boileau , « Art Poétique » ). [La création artistique n'est soumise à aucune règle. La notion de «beaux-arts» n'a pas de fondement.

Chaque artiste crée ses propres canons de la beauté.Rien ne permet de dire que telle création est plus belle qu'une autre.

L'art, qui exprime la liberté de l'esprit, ne supporte aucune forme d'académisme.] Les implications de l'esthétique classique Quelles sont les implications de cette définition du beau ? 1) L'esthétique classique donne une interprétation dite intellectualiste du beau.

Par conséquent, l'émotion esthétique est le retentissement dans la sensibilité humaine des belles propriétés de l'objet qui nepeuvent être saisies que par l'entendement.

Seule la raison peut appréhender l'harmonie des rapports car unrapport est par nature quelque chose d'intellectuel.

On ne sent pas un rapport, on le comprend et on ne croitle sentir que dans la mesure où on n'a pas clairement conscience de l'opération intellectuelle.

« Ainsi quand nous trouvons un bâtiment beau, c'est un jugement que nous faisons sur la justesse et la proportion de toutes les parties en les rapprochant les unes aux autres.

Il y a dans ce jugement un raisonnement caché quenous n'apercevons pas à cause qu'il se fait fort vite » ( Bossuet ).

Le jugement de goût est un jugement de connaissance.

Nous avons une connaissance des proportions de l'objet et cette connaissance ne doit rien à la sensibilité, ou plutôt, elle ne lui doit que la mise en présence de l'objet.

C'est la raison qui juge et le jugement de goût n'est pas par nature différent du jugement mathématique.

Donc, parce que le beau est unecertaine proportion, le jugement sur le beau est un jugement de connaissance effectué par la seule raison.

Ce n'est pas un jugement du type: « J'ai chaud », seulement subjectif, mais du type : « il fait 25 ° ». 2) L'art est un savoir-faire.

Un savoir (connaissance des règles) qui oriente un faire, une pratique supposant de l'habileté qui s'apprend par expérience. 3) L'art s'enseigne, fait partie des pratiques, humaines pouvant être transmises et apprises. 4) Le grand artiste n'est pas un génie, une personne exceptionnelle en vertu de dons mystérieux qu'elletiendrait de la nature ou de(s) Dieu(x).

Ce qu'on appelle inspiration est l'effet du travail et de laconnaissance.

Certes, certains individus peuvent être plus aptes à accomplir certaines tâches que d'autresmais il ne faut pas confondre aptitude et génie, talent et génie.

L'Idée que le grand artiste est un géniecommencera à poindre au XVIIIe et s'imposera au XIXe (cf.

le thème romantique des tourments de l'artisteinspiré, génie méconnu - nécessairement méconnu puisque génial! - par son siècle et condamné à la misère,)c'est à dire au moment où l'interprétation intellectualiste du beau et de la création artistique sera rejetée etoù on mettra l'accent sur la sensibilité et par suite sur l'individualité de l'artiste et l'originalité de son oeuvre.Valorisation de l'artiste et de l'originalité vont de pair et résultent de la critique de l'esthétique classiqueplatonicienne.

Nouvelle conception de l'art et du beau, nouvelles esthétiques ou manières de créer etnouveaux critères.

Et aujourd'hui encore nous considérons que l'originalité est le critère du beau(malheureusement ?). Pourquoi changer de critères ? Pourquoi avoir mis l'accent sur la sensibilité de l'artiste et du spectateur ? En quoi l'esthétique classique n'est-elle pas satisfaisante ? 1) Assimiler le jugement de goût à un jugement de connaissance c'est dépouiller l'oeuvre d'art de ses qualités. »

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