Devoir de Philosophie

A-t-on le droit de se taire quand on connaît la vérité ?

Publié le 13/08/2005

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Il s'agit, en définitive, de savoir s'il ne peut pas être plus moral de mentir. On dit ainsi souvent "j'ai menti pour son bien". Nietzsche a le premier remis en cause cette obligation à dire toute la vérité. Pour lui, la vérité n'est pas forcément la meilleure solution, la plus utile. Le mensonge peut être préférable, parce qu'il permet à l'homme de mieux agir et de valoriser la valeur humaine au détriment de la vérité. "L'inutilité et le danger de la "volonté de vérité", de "la vérité à tout prix" sont constamment montrés »( Le gai savoir) Ainsi, par exemple, si quelqu'un savait que la vérité est que la vie est suivie d'un enfer abominable et qu'il le révélait, cela n'entraînerait-il pas une panique et une peur absolue sur l'humanité ? Cela n'empêcherait-il pas les gens de profiter de la vie, d'agir pour rendre le monde meilleur ? De même, si quelqu'un cache des juifs, n'a-t-il pas le droit de taire la vérité pour leur sauver la vie ? - De plus, Foucault n'a eu de cesse tout au long de son oeuvre comment l'église avait développé cette obligation de tout dire pour asseoir son autorité sur le peuple. Pour le philosophe, cette volonté de vérité, de faire dire toute la vérité, relevait en fait à une volonté de pouvoir et qu'on avait appris aux gens que cacher des choses était immoral.

La vérité semble avoir préoccupé l’humanité depuis sa naissance. Les sciences et la philosophie ont toujours essayé de trouver et de dire la vérité. Elle semble être le bien suprême, la chose la plus importante. Tous les hommes semblent devoir chercher et dire la vérité. On apprend en effet aux enfants à dire la vérité, le mensonge est considéré comme mauvais, néfaste et constitue dans notre tradition un péché. Il y a sans doute l'influence de la religion dans cette idée, mais pas seulement. Pourquoi tant de gens se sentent honteux de mentir? Il s’agit ici de savoir si moralement nous pouvons taire la vérité. Le verbe « devoir « indique en effet une obligation morale et dans une moindre mesure, une obligation juridique. Le devoir moral ordonne en premier terme de respecter autrui et d'agir de manière à ce que notre maxime de notre action puisse être universalisable. Or si tous les hommes mentaient et se plaisaient dans l'erreur, le monde n'aurait plus de sens? Pourtant, il n'est pas sûr que la vérité ne soit pas la réponse à d'autres besoins humains? N'est-il pas possible que le mensonge soit plus moral que la vérité? Toutes les vérités sont-elles bonnes à dire?

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« 1.

Il vaut mieux parler ici de véracité que de vérité : la question n'est pas de savoir si on doit dire la vérité mais sion doit dire ce que l'on croit être la vérité.

Je puis me tromper ; mais puis-je tromper ? 2.

Or la véracité est un devoir universel, car elle est source du droit : ériger en principe la possibilité d'une faussedéclaration ou d'une fausse promesse ruinerait les engagements et les contrats réciproques entre les hommes. 3.

Le mensonge nuit donc toujours : sinon à un particulier, au moins à l'humanité en général.

Il faut bien comprendreici que pour Kant, les conséquences particulières d'une vérité dite relèvent du fait, et sont toujours, en bien commeen mal, imprévisibles et contingentes.

On ne saurait donc s'en autoriser pour une justification morale du mensonge.Celle-ci est, dans l'ordre du droit, impossible. D'autre part, pour bien agir, selon la morale, il faut pouvoir réfléchir sur ce que l'on fait, savoir si ce que l'on faitpeut agir favorablement sur le monde et prévoir les conséquences de cet acte.

Or, toutes ces opérations etréflexions ne peuvent absolument pas être réalisées si un souci de vérité sur soi-même et sur les choses guide notrepensée.- Enfin, taire la vérité, c'est refuser à l'humanité l'accès à une donnée essentielle, puisque la vérité est considéréedepuis longtemps comme le Souverain Bien.

C'est donc empêcher à l'humanité d'avancer spirituellement etscientifiquement.

Si Copernic en découvrant que c'est la terre qui tournait autour du soleil avait choisi de se taire,cela aurait pu avoir des conséquences et empêchait l'astronomie d'avancer. Dire toute la vérité pourrait être néfaste - Pourtant, le principe devoir morale est en effet le respect de la personne, ils'agit alors de savoir si certains vérités sont indispensables et ne peuvent pasdétruire des vies humaines et entraîner des situations inhumaines.Il s'agit, en définitive, de savoir s'il ne peut pas être plus moral de mentir.

Ondit ainsi souvent "j'ai menti pour son bien".

Nietzsche a le premier remis encause cette obligation à dire toute la vérité.

Pour lui, la vérité n'est pasforcément la meilleure solution, la plus utile.

Le mensonge peut êtrepréférable, parce qu'il permet à l'homme de mieux agir et de valoriser la valeurhumaine au détriment de la vérité.

"L'inutilité et le danger de la "volonté devérité", de "la vérité à tout prix" sont constamment montrés » (Le gai savoir)Ainsi, par exemple, si quelqu'un savait que la vérité est que la vie est suivied'un enfer abominable et qu'il le révélait, cela n'entraînerait-il pas une paniqueet une peur absolue sur l'humanité ? Cela n'empêcherait-il pas les gens deprofiter de la vie, d'agir pour rendre le monde meilleur ? De même, si quelqu'uncache des juifs, n'a-t-il pas le droit de taire la vérité pour leur sauver la vie ?- De plus, Foucault n'a eu de cesse tout au long de son œuvre commentl'église avait développé cette obligation de tout dire pour asseoir son autoritésur le peuple.

Pour le philosophe, cette volonté de vérité, de faire dire toutela vérité, relevait en fait à une volonté de pouvoir et qu'on avait appris auxgens que cacher des choses était immoral.- Jankélévitch affirme ainsi que toute vérité n'est pas bonne à dire et qu'ilfaut prendre en compte l'impact de sa réception.

Pour lui, les vérités ne sont pas éternelles, et répondent d'un certain contexte.

En fait, "La véridicité ou diction de la vérité est un événementhistorique.", c'est-à-dire qu' "il y a un temps pour chaque vérité, une loi d'opportunité qui est au principe même del'initiation ; avant il est trop tôt, après il est trop tard."Ainsi, par exemple, en psychanalyse, si le psychanalyste sait quelque chose et qu'il le dit au patient tout de suite,celui-ci peut refuser la vérité, la refouler et régresser.De plus, certaines vérités historiques peuvent être lourdes à porter.

Par exemple, le passé du peuple allemand apendant longtemps entraîné une certaine haine vis-à-vis des allemands, alors que les personnes à qui s'adressaientcette haine n'étaient même pas vivants lors de la seconde guerre.

Jankélévitch s'exclame alors « Malheur à ceux quimettent au-dessus de l'amour la vérité criminelle de la délation ! Malheur aux brutes qui disent toujours la vérité ! »(Traité des vertus) Qui peut décider de taire une vérité ? - Si donc la vérité n'est pas toujours bonne à dire, à qui revient le droit de décider s'il faut révéler ou non une vérité? Cela voudrait dire qu'une minorité de personne aurait le droit de décider pour l'humanité toute entière.

Celacomporte énormément de risques.

Certaines vérités essentielles pourraient être cachées.

Mais surtout le principeest mauvais à la base.

Que certains aient accès à la vérité et les autres non, c'est ne pas avoir les mêmes chances.L'obligation de vérité donne au moins la certitude que tout le monde puisse avoir accès aux mêmes informations.C'est un principe d'égalité.- De plus, peut-on être sûre d'une « vérité » tant que nous n'avons pas échangé, communiqué ce que nous croyonsêtre « la vérité ».

Le concept de vérité a en effet énormément évolué et même les vérités scientifiques ne sont plusconsidérées comme éternelles et évidentes.

Popper a ainsi reconnu qu'une vérité scientifique est mortelle et que ce. »

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