Devoir de Philosophie

Les droits de l'homme et les fonctions de l'Etat

Publié le 24/06/2004

Extrait du document

Position de la question. On a souvent opposé la puissance de l'État et la multiplication de ses fonctions dans les sociétés modernes aux droits de l'homme et à la liberté de l'individu. Que doit-on penser de cette opposition ? I. La menace de l'État. A. — L'État est une puissance redoutable. « Il n'est pas douteux, écrit Durkheim (Leçons de Sociologie, p. 68), que telle ait été, réellement, dans un très grand nombre de sociétés, la nature des fins poursuivies par l'État : accroître la puissance de l'État, rendre son nom plus glorieux... Les intérêts et les besoins [ajoutons : et les droits] de l'individu n'entraient pas en ligne de compte. « Ce caractère autoritaire et à peu près omnipotent de l'État s'accroissait encore, dans les sociétés non différenciées, du fait qu'il était une puissance religieuse en même temps qu'une puissance politique. Ceci était vrai même des cités antiques : « La personne humaine, dit Fustel de Coulanges (La Cité antique, liv. III, chap. XVIII), comptait pour bien peu de chose vis-à-vis de cette autorité sainte et presque divine qu'on appelait l'État. « Il n'y avait rien dans l'homme, précise-t-il, qui en fût indépendant : la vie privée même n'échappait pas à son omnipotence ; l'homme n'avait pas le libre choix de ses croyances ; l'éducation était tout entière entre les mains de l'État, et la vie même de l'homme n'était garantie par rien dès qu'il s'agissait de l'intérêt de celui-ci. — De nos jours, les États totalitaires ont, en grande partie, restauré cet état de choses. L'essence du totalitarisme est en effet de prétendre « saisir l'homme dans sa totalité «, et l'on sait assez qu'il existe aujourd'hui des sociétés qui, telles les cités antiques dont parlait Fustel, ne connaissent plus « ni la liberté de la vie privée, ni la liberté de l'éducation, ni la liberté religieuse «, c'est-à-dire que les « droits de l'homme « y sont foulés aux pieds.

Liens utiles