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La durée contre le temps ?

Publié le 07/02/2004

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LE TEMPS. Le temps est un milieu homogène où s'écoulent les phénomènes physiques. La notion de temps est une construction de la raison qui fait abstraction de ce qui dure dans les phénomènes du monde pour ne considérer que leur écoulement. Cette construction est analogue à celle que la raison élabore à partir de l'étendue pour se donner l'espace, avec cette différence que la notion de temps est moins simple, puisqu'elle résulte d'un compromis entre la durée pure et l'espace. A. - Le temps est succession, comme la durée. Par eux-mêmes, les êtres physiques sont étrangers à la notion de chancellement, puisqu'ils ne sont pas doués de conscience, et que la conscience est nécessaire pour qu'on ait le sens de l'écoulement. Il ne peut donc pas être question de durée, à proprement parler, pour les phénomènes, mais seulement de simultanéité dans l'espace. Comment sommes-nous donc amenés à la notion de temps ? A chaque moment de notre durée peut correspondre, dans le monde physique, une oscillation de pendule.
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« provoquée par la brûlure d'une allumette.

Mais, à ne considérer que la durée pure, et non la durée concrète, ilfaudrait dire plus encore, et affirmer qu'une telle sensation n'est pas plus grande, mais qu'elle est autre.En définitive, pour arriver à la notion d'une durée pure qui est succession organique et non pas émiettementd'éléments juxtaposés, multiplicité qualitative sans que la mesure ait aucune prise sur elle, il faut exorciser laconscience du démon Espace. II.

LE TEMPS. Le temps est un milieu homogène où s'écoulent les phénomènes physiques.

La notion de temps est uneconstruction de la raison qui fait abstraction de ce qui dure dans les phénomènes du monde pour ne considérerque leur écoulement.

Cette construction est analogue à celle que la raison élabore à partir de l'étendue pourse donner l'espace, avec cette différence que la notion de temps est moins simple, puisqu'elle résulte d'uncompromis entre la durée pure et l'espace. A.

— Le temps est succession, comme la durée.Par eux-mêmes, les êtres physiques sont étrangers à la notion de chancellement, puisqu'ils ne sont pas douésde conscience, et que la conscience est nécessaire pour qu'on ait le sens de l'écoulement.

Il ne peut donc pasêtre question de durée, à proprement parler, pour les phénomènes, mais seulement de simultanéité dansl'espace.

Comment sommes-nous donc amenés à la notion de temps ? A chaque moment de notre durée peutcorrespondre, dans le monde physique, une oscillation de pendule.

Par la mémoire, nous souvenant desbattements précédents du pendule, nous lui accordons de durer comme nous durons nous-mêmes.

Supprimonsau contraire la mémoire, et nous supprimons du même coup tout lien temporel entre les phénomènes. B.

— Le temps est un milieu homogène, comme l'espace.De ce qui précède, il ne faudrait pas conclure que le temps revêt tous les caractères de la durée.

Il neconserve en fait que le caractère de succession.

Si, contrairement à la durée, il est mesurable, c'est qu'ilemprunte ce caractère complémentaire à l'espace.

Mesurer le temps, c'est toujours mesurer l'espace — quel'on songe par exemple à l'invention des cadrans — mais dans la mesure du temps, on ne s'occupe pas de cequi remplit qualitativement les intervalles entre le début et la fin.

C'est ainsi que les astronomes prévoient leretour de telle comète ou annoncent telle éclipse, en ne tenant compte que des conjonctions, c'est-à-dire dessimultanéités dans l'espace.

Que la vitesse des phénomènes produits dans le monde croisse universellement etdevienne double ou triple, et rien ne sera changé à la mesure du temps.

La notion de temps est donc unenotion scientifique, fondée sur l'homogène et le quantitatif, et donc radicalement différente de la notion dedurée pure. III.

— LA DURÉE CONCRÈTE. Après avoir étudié les notions de durée pure et de temps, qui résultent toutes les deux d'une abstraction del'esprit, il faut maintenant revenir à la notion concrète de la durée vécue.

La durée concrète est celle d'uneconscience qui est associée intimement à un corps, de telle sorte qu'on trouvera en elle deux pôles. A.

— Le moi profond.Lorsque la conscience se recueille, loin de l'agitation des sens, elle a accès au « moi profond ».

Les étatspsychiques paraissent alors sous leur vrai jour.

Ce sont des états qualificatifs, où il est impossible d'introduirela mesure, et qui se fondent les uns dans les autres. B.

— Le moi superficiel.Mais un tel recueillement n'est pas fréquent.

L'image de l'espace envahit notre conscience.

Familiarisés avec lanotion d'étendue par le canal des sens, « nous juxtaposons nos états de conscience de manière à lesapercevoir, non plus l'un dans l'autre, mais l'un à côté de l'autre ».

(Données immédiates.) Fascinés par lessens, nous risquons dès lors de ne jamais approfondir la vie intérieure, pour nous répandre dans le monde desphénomènes physiques et sociaux.Le « moi profond » et le « moi superficiel » ne sont pourtant en réalité qu'une seule et même personne, mais laconscience oscille entre ces deux positions-limites, parce qu'elle hésite entre la durée et le temps. CONCLUSION. — Dans son étude magistrale, Bergson a souligné la valeur de la notion de durée pure, et son style montre clairement ses préférences pour le « moi profond » qui tente de rejoindre cette durée pure.

Lanotion de temps devient dès lors « un concept bâtard » qui « contamine » la durée pure.

La résonanceaffective de ces métaphores témoigne que, pour BERGSON, la question de la distinction entre le temps et ladurée pure n'était pas une distinction purement académique, mais qu'elle devait servir de fondement à unemétaphysique de la liberté et de justification, a une mystique Une multiplicité qualitative • Le temps mesurable des horloges et des calendriers est un temps homogène : une seconde est équivalente àune seconde, un jour est égal à un jour.

Supposons que quatre coups de cloche sonnent dans le lointain,comme nous invite à le faire Bergson* dans son Essai sur les données immédiates de la conscience.

Le nombre. »

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