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«L'Echo de ma hutte de Pierre Srour (analyse psychanalytique)

Publié le 30/12/2011

Extrait du document

echo

1

Oh maison de

2

mon enfance !

3

Oh mon berceau de lumière !

4

De par le temps tu t’enfonces

5

Dans un pays qui n’a guère

6

D’Existence

7

Sur la terre

8

Des Puissants.

 

 

9

L’Écho renvoie mes romances

10

Se repaître de chimères,

11

Et toi, ma hutte de ronces,

12

Solitaire, quitte à faire

13

Résistance

14

À la guerre

15

Du LIBAN.

 

 

16

Ma voix erre dans l’espace

17

Sourde-muette et sans ombre ;

18

Reflet d’une sacrée race

19

Qui s’entasse et s’encombre

20

Par ses traces

21

De pieds sombres

22

Dans le temps.

 

 

23

Cadmos passe et repasse

24

Avec sa baguette d’ambre.

25

Il est là, parmi vos masses,

26

Bien trahi par vos jeux d’hombre.

27

Se veut l’AS

28

De décombres

29

L’Occident.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                               Dr Pierre Srour

                               OLIBANS D’EXODE

1990

 

Ce poème intitulé «L’Echo de ma hutte« est extrait du recueil de poèmes de “Pierre Srour” “Olibans d’exode” paru en France, à Saint Avold  en 1990. En apparence, ce poème semble être un hymne national, mais derrière les coulisses de cet écrit poétique jaillissent un conflit et une révolte.

Si l’on se fonde sur les imagos maternelles, on peut en trouver: maison, berceau, hutte, terre… . D’autres images sonnent «viril« : pays, Liban, Cadmos, occident… . Cependant la corrélation entre les deux reproductions ne paraît pas prêter à une synchronisation ou une harmonie qui puisse inspirer équilibre, entente, paix et accord. Le tout se joue dans un aspect de brimade et d’oppression suite auxquelles un jeu de force s’établit entre ces deux figures et appelle à une résolution au niveau du psychisme du poète-enfant car ce dernier ne peut s’imposer, face à une telle situation, que par l’affirmation du «moi« et la régularisation du rouage qui opprime la condition de son existence.

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« Page | 2 Si l’on se fonde sur les imagos maternelles, on peut en trouver: maison, berceau, hutte, terre … .

D’autres images sonnent «viril » : pays, Liban, Cadmos, occident … .

Cependant la corrélation entre les deux reproductions ne paraît pas prêter à une synchronisation ou une harmonie qui puisse inspirer équilibre, entente, paix et accord.

Le tout se joue dans un aspect de brimade et d’ oppression suite auxquelles un jeu de force s’établit entre ces deux figures et appelle à une résolution au niveau du psychisme du poète -en fant car ce dernier ne peut s’imposer, face à une telle situation , que par l’affirmation du «moi » et la régularisat ion du rouage qui opprime la condition de son existence.

Il suffit de songer à cet enfoncement, comme dans une tombe, du berceau du poète -enfant pour que tous les éléments disparates du puzzle de cette descente en enfer se rétablissent et reprennent corps et âme.

On assiste donc à une naissance - mort, à un berceau (vers 3) et à un fossé (vers 4) à travers le verbe s’enfoncer .

Mais le poète nous renseigne -dans la 1 ère strophe - que c’est d’ un enfoncement de maison dans un pays qu’il s’agit et en termes psychanalytiques d’une mère (maison) absorbée par le père (pays) réduit à l’effacement total ( qui n’a plus d’existence ) et à l’impuissance (sur la terre des puissants ), donc à la neutralité et à la mort.

Ce qui voudrait bien dire aussi une fusion de la mère dans une image paternelle que le mot pays laisse entendre par sa double connotation féminine (pays -terre) et masculine en même temps (mot masculin et phallique par sa fertilité, sa fécondité et sa productivité).

D’où cette image phallique de la mère qui cherch e à réabsorber à son tour son enfant pour l’encastrer dans un utérus noir et morbide réduisant, par cette opération, le moi idéal ( le narcissisme) de son fils , mais aussi son idéal du moi (le père symbolique) à néant.

La problématique à résoudre, dans ce c as de figure, ne sera-t- elle pas la castration et l’affirmation de soi par la réappropriation de la symbolique du phallus perdu? La 1 ère castration ainsi envisagée est celle de l’angoisse de séparation de l’utérus maternel qui subit un échec au niveau de l’existence par une autre castration plus violente et plus terrible encore.

Cette castration poursuit son cours dans la 2 ème strophe.

Elle attaque, cette fois -ci les 1ères pulsions du poète ; ces pulsions par lesquelles il tente de s’exprimer au niveau libidinal .

Les 1ères romances appelant à l’abouchement du sein maternel, à l’ affection et à la manne nutritive attendue de la mère, ne trouvent pas leur écho (vers 9 et 10).

Un sevrage finit par donner forme à cette nouvelle castration.

Le sein, qui prend ici l’aspect du 1 er utérus, devient stérile ( une hutte de ronce ).

Plus phallique, plus épineuse, voire agressive et mauvaise.

Sa solitude accentue sa résistance donc sa phallocratie et son mal de vivre.

Le Liban ne peut donc incarner (au vers 15) que ce père belliqueux et querelleur.

Mauvais à son tour par la perte du rôle souverain dont la nature a doté en se faisant substi tuer, en tant que père symbolique , à un père imaginaire.

C e chef descend de son piédestal et balance le fils dans l’absence de la fonction paternelle symbolique.

Cette « forclusion du Nom -du- Père» ôte tout sens à ce qui relève de la signification phallique , dont la rencontre (comme nous le signale le Dictionnaire de la Psychanalyse) plonge le sujet dans le désarroi, le livrant au retour dans le réel, sous forme d’hallucinations, de ce qui fait défaut au niveau symbolique.

Le délire va suppléer à la métaphore paternelle défaillante, en construisant une «métaphore délirante», destinée à donner sens et cohésion à ce qui en est dépourvu (un Cadmos, un as de décombres et une machination par des jeux d’hombre, dans la dernière strophe), choses qui glissent, tout doucement, la réalité dans la fantaisie, l’invention et le mythe voire dans une image allégorique que l’hyperbole accentue et renforce.

Freud englobe, dans la paranoïa, le délire de la persécution auquel le poète fait allusion dans la 3 ème strophe en évoquant une race pareille à celle juive persécutée par le sort et le destin,. »

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