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Edo. 1 PRÉSENTATION Edo, ancien nom de la ville de Tokyo, utilisé entre

Publié le 18/04/2013

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Edo. 1 PRÉSENTATION Edo, ancien nom de la ville de Tokyo, utilisé entre le 2 XIIe siècle et 1868. UN SITE PROPICE À L'ÉTABLISSEMENT D'UNE VILLE Selon les recherches archéologiques menées récemment, le site de la ville d'Edo, situé au fond de la plus grande baie japonaise ouverte sur l'océan Pacifique, à l'embouchure de la Sumida, remonterait au moins à l'époque néolithique (périodes Jomon et Yayoi) ; des amas de coquillages (kaizuka), ainsi que des vestiges de céramiques caractéristiques de cette civilisation y ont été, en effet, mis au jour. Pendant la période de Nara (710-714) et au début de la période de Heian (794-1185), le site, dont les terres appartiennent alors à la famille impériale, connaît quelque fortune : l'empereur Shomu y fait notamment construire un important temple provincial, tandis que plusieurs voies commerciales, en particulier le Tokaido, sont ouvertes entre Nara et les provinces orientales. Subissant le déclin de l'autorité impériale centrale au Xe siècle, l'est du Japon devient une région sauvage et indépendante, habitée par de petits seigneurs guerriers, ou bushi (voir bushido), régnant en maîtres sur de vastes domaines (shoen). Leur montée en puissance et leur prise de pouvoir sur le Japon de l'Ouest à la fin du XIIe siècle permet l'émergence d'un nouveau gouvernement, le shogunat de Kamakura (1185-1333), installé dans la ville du même nom, située au sud du site de l'actuelle capitale du Japon. C'est sans doute de cette époque que date le nom du site, Edo, littéralement « porte de la baie «. 3 UN ESSOR TRÈS RAPIDE La ville d'Edo à proprement parler se développe au XVe siècle, lorsqu'un seigneur appartenant au clan Uesugi y fait construire un château. Mais la seigneurie est conquise, puis abandonnée par les Hojo. En 1590, Tokugawa Ieyasu reçoit de Toyotomi Hideyoshi un large fief dans les plaines de l'Est, en récompense de sa participation à la lutte contre les Hojo, et décide de faire d'Edo le siège de son gouvernement. De grands travaux d'urbanisation sont alors entrepris, et la ville se développe rapidement. Pendant les deux siècles suivants (période d'Edo), Edo devient la capitale du Japon. La prospérité de la ville doit beaucoup à la pratique de la « résidence alternée « (sankinkotai), décrétée en 1635, et qui contraint les daimyo provinciaux de laisser leur famille à Edo et d'y séjourner eux-mêmes une année sur deux. Le réseau routier se développe immédiatement, tandis que la construction rapide et massive de résidences de luxe sur les hauteurs de la ville attire une foule innombrable d'artisans, d'ouvriers et de commerçants. Ils établissent sur les bords du fleuve un quartier populaire (shitamachi) actif et vivant, à l'origine de la formation d'une nouvelle classe sociale, urbaine et bourgeoise (chonin). C'est là -- ainsi qu'à Osaka à la même époque -- que naît et s'épanouit une nouvelle culture, symbolisée par l'essor du théâtre kabuki, mais également par l'accueil favorable réservé aux poètes tels que Basho (1644-1694), aux écrivains tels que Ueda Akinari (1734-1809), Santo Kyoden (1761-1816) ou Bakin (1767-1848), ou aux maîtres de l'ukiyo-e, Utamaro (1753-1806), Hokusai (17601849) et Hiroshige (1797-1858). Rapidement, Edo devient la première ville du Japon, avec plus d'un million d'habitants dès le milieu du XVIIIe siècle. Malgré les incendies extrêmement fréquents, l'urbanisation se poursuit, ainsi que les travaux de mise en valeur des marécages, qui permettent de gagner des terres sur les eaux peu profondes de la baie. Les troubles qui accompagnent la période de la restauration de Meiji provoquent cependant son isolement au profit de la capitale impériale, Kyoto. La chute du shogunat aurait pu signer la fin de sa suprématie, mais, en 1868, le gouvernement impérial a décidé de faire d'Edo sa nouvelle capitale, la renommant Tokyo (littéralement, « capitale de l'Est «).

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