Est-ce l'égalité des droits qui assure l'égalité des hommes ?

« I Le droit comme égalité en surface Le droit possède une double justice pour Aristote: une distributive qui procure à chacun le mérité de sesactes et une corrective qui atténue les inégalités de la nature.

Ainsi, on considère que l'égalité des droits estattribuée aux hommes afin de conserver un ordre au sein de la société.

Cet ordre est :menacé par les inégalitésnaturelles qui attribueraient les privilèges aux plus forts. "Mais la nature elle même, selon moi, nous prouve qu'en bonne justice, celui qui vaut plus doit l'emporter sur celuiqui vaut moins, le capable sur l'incapable." Platon, Gorgias "Le besoin du droit naturel est aussi manifeste aujourd'hui qu'il l'a été durant des siècles et même des millénaires.Rejeter le Droit naturel revient à dire que tout droit est positif, autrement dit que le Droit est déterminéexclusivement par les législateurs et les tribunaux des différents pays." Léo Strauss, Droit naturel et histoire "Les lois justes sont celles qui s'ingénient à faire que les hommes, les femmes, les enfants, les malades, les ignorantssoient tous égaux.

Ceux qui disent, contre le droit, que l'inégalité est dans la nature des choses, disent donc despauvretés" Alain "Après tout, les droits de l'homme avaient été définis comme "inaliénables" parce qu'ils étaient supposésindépendants de tout gouvernement; or il s'est révélé qu'au moment où les êtres humains se retrouvaient sansgouvernement propre et qu'ils devaient se rabattre sur leurs droits minimum, ils ne se trouvaient plus ni autorité pourles protéger, ni institutions prêtes à les garantir." H.

Arendt, L'impérialisme. Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes II La singularité comme inaliénable Le droit veut combler une lacune, ainsi la stricte égalité des hommes paraît être illusoire.

Tous les hommesont différents les uns des autres, naissant avec leurs défauts et leurs avantages.

La différence fait partie deshommes, le droit n'est alors présent que pour accommoder les différences en attribuant de façon aveugle uneégalité à chaque homme.

Peut on alors concevoir une autre égalité que celle du droit face à l'inéluctabilité de lanature? La loterie plaît, parce qu'elle tire l'inégalité de l'égalité; l'assurance déplait parce qu'elle fait justement le contraire . Propos Alain Dans une société d'égaux, l'individu agit contre l'égalité.

Dans une société d'inégaux, le plus grand nombre travaillecontre l'inégalité.

Regards sur le monde actuel Valéry, Paul L'égalité est donc à la fois la chose la plus naturelle et, en même temps, la plus chimérique.

Voltaire, Dictionnaire philosophique "Le droit naturel est déconcertant.

Il est indispensable pour asseoir l'Ordre...

mais il semble renfermer un principedestructeur de tout Ordre...

C'est lui qui nous incite à discuter la loi." G.

Renard, Le droit, l'ordre et la raison. Les hommes naissent bien dans l'égalité mais ils n'y sauraient demeurer.

Montesquieu III Égalité comme concept culturel Avant d'être des êtres sociaux les hommes sont des êtres naturels, ainsi nous ne pouvons parler d'égalitédans la nature, elle est impossible face à la singularité propre à chaque homme.

Ainsi il n'y a d'égalité que culturelleplus précisément que dans le droit.

Le terme d'égalité n'apparaît donc que dans la culture et c'est donc uniquementdans le droit que les hommes peuvent accéder à une égalité. La première et la plus vive des passions que l'égalité des conditions fait naître, ...

c'est l'amour de cette mêmeégalité.

[ De la démocratie en Amérique II ] Tocqueville, Alexis de « La justice, c'est l'égalité.

» Alain, Éléments de philosophie. (Le véritable esprit d'égalité) ne cherche pas à n'avoir point de maître, mais à n'avoir que ses égaux pour maîtres.De l'esprit des lois Montesquieu, Il est faux que l'égalité soit une loi de la nature.

Vauvenargues Se dessaisir de son droit sur une chose, c'est se dépouiller de la liberté d'empêcher autrui de profiter de son propredroit sur la même chose...

La transmission mutuelle du droit est ce qu'on nomme contrat." Hobbes, Léviathan.. »