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L'égalité ? Foutaises. Cent concierges ne vaudront jamais un Shakespeare

Publié le 29/03/2005

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shakespeare
Par une concurrence, une comparaison, dans le travail, les loisirs, la famille, chacun vit, littéralement, l'inégalité. ·         L'égalité appartient à la pensée de la République ; pour autant, elle n'est pas, semble t-il, possible. « L'égalité est donc à la fois la chose la plus naturelle et, en même temps, la plus chimérique. » Voltaire, Dictionnaire philosophique. ·         Selon Voltaire, l'égalité est une chimère. Nous n'en faisons en  réalité aucune expérience, seule l'inégalité se fait jour dans la vie de chacun. ·         Mais pourtant, comme le souligne aussi le philosophe, l'égalité est naturelle : c'est-à-dire que nous pensons toujours l'égalité comme possible. Voir même comme ce que nous voulons, ou désirons.   2.      Dans ce cas, pourquoi sommes-nous encore à la recherche d'une impossible égalité ?

 

L’égalité est inscrite au frontispice des mairies et bâtiments publiques français. Elle est une devise républicaine. Pour autan, il est très rare, aujourd’hui comme avant, d’avoir le sentiment d’être l’égal des autres. Chaque jour, nous constatons des différences, en termes de valeur essentiellement, entre les hommes, entre les citoyens. Alors, devons nous considérer que l’égalité n’est qu’une foutaise, parce que cent concierges ne vaudront jamais un Shakespeare ? Mais dans ce cas, pourquoi sommes-nous sans cesses dans un désir d’égalité ? Enfin, ne peut penser rationnellement une égalité entre les hommes ?

 

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« · L'égalité est donc non expérimentée chaque jour, mais reste cependant une visée, une idée possible.

Selon Montesquieu, toujours, nous naissons bel et bien libre égaux.

C'est la vie qui créefatalement l'inégalité. 3.

L'égalité ne peut-elle exister sous une forme ou une autre ? · Nous avons donc pu voir que l'égalité est une utopie possible, à savoir une réalité instantanée, au moment de la naissance.

Pourtant, nous pouvons aussi voir l'égalité entre les hommes sur un pointdifférent d'un point de vue portant sur les valeurs. « En ce qui concerne la force du corps, le plus faible a assez de force pour tuer le plus fort, soit par unemanoeuvre secrète, soit en s'alliant à d'autres qui sont avec lui confrontés au même danger.

» Hobbes,Léviathan . · Hobbes pose ici un principe, celui d'égalité par nature entre les hommes.

Il s'agit d'une égalité de droit.

Nous voyons que nous sommes à coté de la comparaison donnée au début, que l'on pourraitcontredire ainsi : Cent concierges ne vaudront certes jamais un Shakespeare ; cependant, un seuld'entre eux aurait pu le tuer. · Il y a donc, comme nous le présentions dans la partie précédente, une égalité de naissance.

Mais cette égalité se situe aussi ailleurs, et cette fois c'est Descartes qui nous la propose. « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : carchacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont lesplus difficiles à contenter en toute chose', n'ont point coutumed'en désirer plus qu'ils n'en n'ont.

» Descartes, Discours de la méthode . · L'égalité réside ici dans notre capacité à tous de porter un jugement, et de s'estimer suffisamment pourvu de bon sens pourpouvoir le porter.

En d'autres termes, il s'agit ici de comprendreque chacun de nous, y compris les concierges, y comprisShakespeare lui-même, sont en mesure de porter le jugementdonné par notre sujet. C'est par cet énoncé fracassant ( "Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée") que Descartes ouvre le « Discours de la méthode, pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences ». Ce texte est le premier livre de philosophie en langue vulgaire, cad en français.

Ecrireen français un ouvrage de philosophie et de science, que « même les femmes pourraient comprendre », manifeste une volonté de démocratisation du savoir ; c'est vouloir que le plus grand nombre de lecteurs possible soit touché par la véritablerévolution qu'il prépare. Nous oublions souvent que le « Discours » n'est qu'une petite préface à trois gros essais scientifiques qui intéressaient les contemporains beaucoup plus que le « Discours ». Cet ouvrage paraît en 1637, à peine quatre ans après le procès de Galilée .

Galilée fut traduit devant un tribunal de l' Inquisition pour avoir confirmé l'hypothèse de Copernic selon laquelle « ce n'est pas le Soleil qui tourne autour de la Terre, mais la Terre qui tourne autour du Soleil, et sur elle-même ». Or, cette révolution scientifique, qui signe une révolution dans la façon de voir le monde et d'y définir la place de l'homme.

Descartes en est partie prenante.

Il pratique la physique comme Galilée et aboutit à des thèses aussi « dangereuses ».

Les résultats scientifiques et philosophiques auxquels il est parvenu, Descartes veut les livrer au public, en français. Le « bon sens » est synonyme de « raison », cela veut dire que « la raison est naturellement égale en tout homme », que chacun possède « la puissance de bien juger et de distinguer le vrai d'avec le faux ».

Car cela signifie, après tout, que si ma mémoire ou mon imagination sont moins étendues que celles de Descartes ou d' Einstein , ils n'ont pas plus de raison que moi ! Cependant, un lecteur scrupuleux du « Discours » est assez vite désarçonné par la justification que Descartes donne de sa thèse : la preuve que la raison est égale en tout homme, c'est que si l'on désire être plus riche, ou avoir plus de mémoire, personne ne désire avoir plus de raison.

C'estnotre orgueil qui fournit la preuve. En fait, ce qui intéresse Descartes , n'est pas cette égalité de la raison.

Ce thème est déjà à l'époque un lieu commun.

Ce n'est pas avec cette thèse que commence le cartésianisme, mais avec le problème suivant : « La diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres » ; ou encore, si la raison est égale en chacun, comment se fait-il que « autant de têtes autant d'avis », que certains se trompent et d'autres pas ? La vraie question est là, la véritable thèse de Descartes suit : « Ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien. » L'essentiel réside donc dans la méthode.

« Méthode » est un mot qui vient du grec et qui signifie à l'origine « chemin » : c'est la voie qu'on emprunte pour mener sa pensée, pour ne pas s'égarer.

Si tous les hommes ont une raison égale, savent également marcher, il semble clair à Descartes que certains s'égarent, se perdent, dissipent leurs forces.

Il y a une sorte d'obsession cartésienne à ne pas se perdre.

Pour un savant ou un philosophe qui,. »

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