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L'égalité est-elle un leurre ?

Publié le 18/04/2013

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Dissertation : l'Egalité est-elle un leurre ? Deuxième terme de la devise de la République Française (« liberté, égalité, fraternité «), l'Egalité est également affirmée comme idéal dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de 1789 : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit «. La citoyenneté confère ainsi aux individus les mêmes droits et les mêmes devoirs, quelle que soit leur situation de départ (à la naissance) et leur groupe social d'appartenance. Mais il s'agit ici essentiellement de l'égalité au sens politique et juridique. L'idéal d'égalité se rencontre également dans d'autres domaines : égalité d'accès à l'enseignement, au travail, égalité des chances face à la réussite scolaire ou dans le domaine social (favorisée par la mobilité sociale), égalité hommes/femmes. Il convient donc d'interroger tous ces aspects du concept d'égalité pour déterminer si l'égalité est véritablement un leurre. L'égalité est-elle une illusion ? Est-ce un concept mis en avant afin de tromper ou d'abuser les individus ou les groupes sociaux ? En tant qu'idéal, a-t-elle pour fonction d'apaiser les conflits sociaux ou de masquer les dysfonctionnements des démocraties modernes ? L'Egalité des citoyens face au droit et dans le domaine politique constitue pourtant un des principes fondateurs des démocraties modernes et de l'Etat de droit. Peut-on alors affirmer qu'il s'agit d'un idéal vain et d'un concept creux ? L'idéal d'égalité - loin de n'être qu'une illusion - est le principe moteur sur lequel s'est appuyée la construction historique des démocraties modernes. Mais la persistance des inégalités réelles au sein des sociétés contemporaines le vident d'une partie de son sens. Pourtant l'idéal d'égalité reste au coeur des politiques visant à corriger les dysfonctionnements des sociétés modernes. Le processus historique de construction des sociétés modernes s'est appuyé sur l'idéal d'égalité de manière constante, que ce soit dans le domaine politique, le champs social, ou pour promouvoir l'égalité hommes/femmes. L'Egalité politique est un des piliers de la démocratie. L'idéal démocratique repose sur la participation de tous à l'exercice du pouvoir politique et à la vie politique. Il suppose l'abolition de la distance entre gouvernants et gouvernés, chaque citoyen étant susceptible de faire partie des décideurs en se faisant élire comme représentant du peuple lors des élections. La citoyenneté confère à tous les citoyens les mêmes droits (liberté d'expression, d'opinion, droit de propriété...) et les mêmes devoirs (participer à l'impôt en fonction de ses capacités, siéger à la Cour d'Assises, effectuer son service militaire ou civique, respecter les lois) quelle que soit leur situation personnelle. Cette affirmation contraste avec la situation de l'Ancien Régime en France caractérisée par l'existence de privilèges (vis-à-vis du paiement de l'impôt ou des lois), ou par la situation des minorités dans les régimes totalitaires ou autoritaires (les droits civiques les plus élémentaires leur sont refusés). L'Egalité politique s'est renforcée au cours du processus d'évolution des démocraties depuis le XIXe siècle. La citoyenneté politique était réservée au départ aux seuls individus auxquels étaient reconnus une « compétence politique « (capacité...

« L’égalité en tant qu’idéal a également investi le champs social, grâce au rôle de l’école et de l’Etat- Providence.

Les lois de Jules Ferry dans les années 1880, ont m is en place en France un enseignement public obligatoire et gratuit pour tous.

Elles traduisent une volonté d’unifier le pays à travers l’Ecole au- delà des différences linguistiques, religieuses ou régionales.

L’objectif était également de transmettre les valeurs républicaines dans toutes l es couches de la société, dont bien sûr l’idéal d’égalité.

Ces lois ont permis un accès beaucoup pl us égalitaire à l’enseignement en le rendant obligatoire et gratuit : les enfants issus des clas ses populaires ont ainsi pu échapper au travail précoce aux champs ou à l’usine.

Elles ont favorisé la mobilité sociale en permettant à certains enfants d’échapper à leur condition.

S’affirme auss i à cette époque la notion de « méritocratie » à la française.

La réussite à l’école est possible pour tous, à mesure des efforts consentis.

Elle est sanctionnée par un diplôme, censé ne récompenser qu e le mérite de chacun et ne pas dépendre de l’appartenance sociale ou culturelle de départ.

Cet idéal d’égalité se poursuit après la seconde gu erre mondiale avec la démocratisation et la massification de l’enseignement.

L’accès à l’enseig nement secondaire se banalise : alors que seulement 17% d’une classe d’âge accédait au niveau bac au début des années 70, la proportion s’élève à 69% aujourd’hui.

Par ailleurs, on constat e une ouverture croissante de l’accès à l’université.

En investissant le champs du social, l’Etat-Provide nce joue également un rôle dans ce processus de réduction des inégalités.

Après la seconde guerre m ondiale, la protection sociale se développe en France : création de la sécurité sociale en 1945 (a ssurance maladie, vieillesse, allocations familiales) et en 1958 de l’assurance chômage.

Elle repose sur le principe de l’assurance (les prestations sont accessibles à tous quelque soit le ur niveau de revenu), donc sur un principe d’égalité strict.

L’Etat joue également un rôle de régulation sociale par la redistribution.

Celle-ci vise à corriger les inégalités de revenus de départ , grâce aux prestations sociales (aides sociales, allocations chômage) et à la fiscalité (les impôts progressifs comme l’impôt sur le revenu pèsent davantage sur les classes sociales les plus aisées) .

L’Etat-Providence, par son intervention dans le champs social, réussit à réduire les inégalités : d ans les années 1970, la pauvreté recule, particulièrement celle des ménages retraités.

L’égalité hommes/femmes progresse également au XXe siècle.

C’est d’abord dans le domaine juridique (égalité de droits civils) que la conditi on féminine progresse.

Dans le code Napoléonien de 1804, la femme est traitée comme une incapable – au même titre que les fous ou les enfants : elle ne peut rien posséder en propre.

Des droits lui sont p etit à petit octroyés ; en 1965 elle peut enfin exercer la profession de son choix, sans autorisati on de son mari ; dans les années 70 l’autorité parentale lui est reconnue, à égalité avec son conj oint.

Les femmes obtiennent le droit de vote – donc l’égalité politique – au cours du XIXe ou du X Xe siècle (en 1944 seulement en France).

Elles entrent enfin en masse sur le marché du trava il : elles représentent actuellement 45% de la population active en France.

Mais c’est principalement grâce à la maîtrise de la fécondité (contraception, lois sur l’IVG) que la condition féminine s’améliore.

L’âge de plus en plu s tardif de la 1 ère grossesse favorise l’accès aux études supérieures, l’entrée sur le marché du trava il et la promotion professionnelle des femmes.

Idéal à l’œuvre dans la construction historique des démocraties, l’égalité semble un but impossible à atteindre – par conséquent illusoire – si on fait l e constat des inégalités réelles persistant dans le s sociétés contemporaines.. »

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