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Émigration et intelligence: Les émigrés sont-ils intelligents ?

Publié le 22/02/2012

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Il est désormais acquis que les résultats obtenus aux tests d'intelligence ne sont pas identiques selon les régions du monde, ou encore à l'intérieur d'un même pays. Mais les interprétations de cet état de fait peuvent être très variables. Le facteur discriminatoire le plus évident est que les tests ne sont pas [la]équitables sur le plan culturel. Prenons un exemple. Un étudiant français en physique, à qui on a demandé de retenir l'essentiel des suites, fonctions et interprétations de courbes, sera certainement plus en mesure de réussir des tests de logique comportant des chiffres, qu'une nomade du Sahel qui n'a jamais fréquenté une école de sa vie. Cette femme est-elle pour autant moins intelligente ? Elle fait peut-être preuve de davantage d'intelligence en s'occupant, dans des conditions difficiles, de sa famille et du groupe dont elle fait partie. Cet argument a toutefois une faiblesse : si le manque d'[ka]égalité culturelle[ke], qui explique les différences d'instruction et d'éducation, était le seul facteur déterminant dans les variations de QI entre les individus, cela signifierait que l'intelligence ne dépend que de l'environnement et n'a aucune composante génétique. Certains scientifiques s'intéressent donc au cas d'individus d'une culture déterminée, dont l'intelligence se modifie lorsqu'ils changent d'environnement culturel, et ce moins dans le but d'établir une domination quelconque de la race blanche que dans celui d'analyser ce qui influence l'évolution de l'intelligence. Les racistes s'emparent avec joie du résultat superficiel de ce type d'étude : "les émigrants d'Afrique ou d'Asie qui s'installent en Europe ou en Amérique ont en moyenne un QI moins élevé." Mais ce n'est guère étonnant, si l'on considère l'exemple suivant : un putsch militaire se produit dans un pays européen, et un habitant de ce pays doit fuir en laissant tout derrière lui. Il se retrouve finalement dans les bidonvilles de New Delhi et commence à apprendre l'hindi. Sera-t-il alors capable d'obtenir de meilleurs résultats que l'Indien moyen à un test d'intelligence rédigé en hindi ? Ce phénomène se vérifie partout dans le monde. Les émigrés obtiennent des résultats dont la moyenne est inférieure à celle du pays. Le développement de l'intelligence est donc beaucoup plus révélateur que le résultat brut obtenu au test. L'environnement joue un rôle certain : on constate que chez les travailleurs émigrés, c'est-à-dire ceux qui ont quitté leur pays en raison de la pauvreté et qui bénéficient d'une meilleure situation matérielle dans le pays d'accueil, le QI s'élève systématiquement à mesure que la durée du séjour dans le pays d'accueil augmente.

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