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L'Empereur Maurice (HISTOIRE)

Publié le 22/02/2012

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régna de 582 à 602 L'Empereur Justinien Ier (527-565) léguait à ses successeurs le grand rêve d'un Empire universel restauré dans les frontières de la romanité, mais aussi la preuve que ce rêve ne pouvait plus devenir réalité et qu'à trop s'y laisser séduire, Constantinople s'épuisait. Ambitions intactes, conscience d'une faiblesse endémique : telle est désormais — et pour longtemps — l'ambivalence fondamentale de l'État byzantin ; Maurice est le premier souverain à en avoir tiré une politique. Et cet héritage équivoque, qui se soldait par des conquêtes mal assurées dans l'Occident lointain et par de graves incertitudes à la frontière perse, s'était trouvé aggravé par le règne d'un fou (Justin II, 565-578) ; Tibère II, qui lui succède, a juste le temps et le mérite de transmettre l'Empire, sans crise, à un ancien "notaire" devenu brillant général, comte des "excubiteurs" (gardes du Palais) et commandant en chef de l'armée d'Orient : Maurice. C'est ce dernier, en fait, qui reçoit l'Empire du grand Justinien et qui, par-delà huit années d'anarchie, le transmet à Héraclius, en assez bonne voie de rénovation pour ne pas succomber à la conquête arabe.
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« L'Occident n'est pas négligé.

Maurice est même l'un des derniers empereurs qui aient eu une politique occidentalecohérente.

Mais sans moyens suffisants.

Il ne peut guère engager de troupes ; pas même en Italie où les Lombardsont fait irruption en 568, menaçant désormais Rome et les possessions byzantines.

L'idée est de mobiliser les Francsmérovingiens contre ces envahisseurs non assimilables.

On donne 50 000 solidi à Childebert II d'Austrasie pour qu'ilse mette en campagne contre les Lombards de Pavie ; on tente aussi de rallier les Francs désunis à un bâtard deClotaire réfugié à Constantinople : c'est relancer la politique"théodoricienne", c'est mettre au point un sauvetage del'Italie que réaliseront Pépin et Charlemagne — sans Byzance.

Mais le coup de génie de Maurice fut de trouver pouradministrer les territoires occidentaux une formule correspondant au nouvel état des choses : les exarchats deRavenne pour l'Italie et de Carthage pour l'Afrique rompent avec le découpage en provinces"romaines"et avec leprincipe de la division des pouvoirs civils et militaires.

C'est une administration d'état de siège : centralisée,autonome, efficace.

Elle ne peut sauver Carthage de la tempête arabe en 698 et ne conserve Ravenne à l'Empireque jusqu'en 751, mais elle préfigure en Occident la grande réforme qui donnera son vrai visage à l'Empire byzantinen Orient sous Héraclius, celle des"thèmes". La dernière tâche reste inachevée : le rétablissement de la paix dans les Balkans où s'accomplit alors une véritablemutation.

La frontière danubienne a cédé une fois encore et les redoutables Avars ont pris Sirmium, assiégéThessalonique, menacé Constantinople ; mais leurs alliés slaves, eux, s'installent de façon durable sur les terresenvahies et jusqu'en Grèce.

Les campagnes militaires restent indécises, les traités sans lendemain.

La lutte vas'intensifier quand l'armée se révolte, en 602, sur un ordre malencontreux de Maurice lui enjoignant de prendre sesquartiers d'hiver au-delà du Danube. Les soldats élisent "exarque", avant d'en faire un empereur, le centurion Phocas et marchent sur la capitale.

Mauriceespère résister grâce aux "dèmes"qu'il a armés pour défendre la ville contre les Avars, et cette fois contrel'usurpateur.

Commence alors dans les sources un long récit, riche mais souvent confus, sur l'action et l'organisationde ces factions du Cirque devenues partis populaires, qui ne furent jamais aussi puissantes qu'alors : les verts et lesbleus.

On ne sait, dans ce jeu subtil, sur lesquels s'appuyait Maurice ; mais on sait qu'il doit sa chute à la collusiondes deux groupes rivaux.

La foule se soulève : violences, scènes publiques de dérision, vociférations et injuresrythmées à la manière byzantine.

Maurice n'est déjà plus empereur ; il est peu à peu désacralisé par cette révoltede Constantinople, dans laquelle les contemporains voient l'instrument aveugle de la volonté divine.

Maurice lacomprend ainsi, ce qui lui donne le droit de fuir humblement et de mourir noblement.

Déguisé, il passe en Asie.Phocas le fait ramener à Chalcédoine, où, le 27 novembre 602, il voit ses fils suppliciés et meurt décapité.. »

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