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De l'Empire Romain A l'Empire Byzantin (Histoire)

Publié le 22/02/2012

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Après la mort de l'empereur Constantin (337) ou du moins celle de son neveu Julien (363), l'unité de l'Empire romain est définitivement compromise : vivent désormais côte à côte une Pars Orientis et une Pars Occidentis, entre lesquelles les liens sont de plus en plus lâches. Celleci, livrée à ellemême, s'est effondrée assez vite ; la première, au contraire, a connu une longue histoire, souvent glorieuse : l'Empire byzantin, inauguré en somme par Constantin, durera, on le sait, jusqu'au XVe siècle. Longévité qui tient du prodige, quand on considère les avatars successifs de l'Occident au cours de la même époque ! Même en ne nous attachant qu'à une première période, qu'on peut appeler "protobyzantine", du IVe au VIIe siècle, il est remarquable d'assister à la survie de l'Empire romain d'Orient, au moment précis où la pars Occidentis n'a pu résister aux courants de déclin et de désintégration qui inaugurent le Moyen Âge occidental. Pourquoi l'Orient atil survécu ? Estce l'oeuvre des hommes ? des institutions ? ou simplement des circonstances ? C'est ce qu'on voudrait examiner ici.
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« suprême de l'armée et premier ministre toutpuissant (ce fut successivement Stilicon, Constance, Aétius, Ricimer,Oreste), en Orient un équilibre se maintient entre les cinq ou six "maîtres des milices" répartis dans l'Empire et toussoumis à l'autorité impériale.

C'est sous Justinien seulement, pour les nécessités de la conquête en Afrique et enItalie, qu'apparaîtront des personnages revêtus de pouvoirs à la fois civils et militaires (ducs ou exarques). Et puis cette armée échappe à la barbarisation qui a gagné de bonne heure celle de la pars Occidentis.

Dès 395, ondiscerne en Orient un courant "antigermanique" qui élimine les chefs militaires, méprisés ou soupçonnés.

La mêmetendance s'est fait jour à Ravenne, et le loyal Stilicon en est la victime ; mais à Constantinople ce racismepassionnel n'a pas eu d'effets désastreux : en 400, on renverse le Goth Gaïnas, en 401, le Goth Fravitas, en 471,l'Alain Aspar, et chaque fois leurs congénères et leurs partisans, serviteurs jugés incommodes et dangereux, sontcopieusement massacrés ; mais le gouvernement byzantin a eu la chance de trouver dans ses provinces deséléments militaires sains et vigoureux, capables de prendre la place de ces Barbares mal assimilés : au Ve siècle, desIsauriens, dont l'un, Zénon, est parvenu à l'Empire ; au VIe siècle des Arméniens, comme Narsès, bon général deJustinien.

Une armée "nationale", des généraux loyaux et soumis au pouvoir civil : à la différence de l'Occident,l'Orient byzantin a bénéficié de ces conditions, qui ont assurément contribué à assurer sa survie. Les circonstances enfin lui ont été favorables.

La cour de Constantinople, dont les structures ont éliminé lesBarbares de l'intérieur, s'est également débarrassée de ceux qui se trouvaient sur son territoire.

Au début pourtant,c'est l'Orient qui paraissait le plus menacé : l'invasion gothique de 376 s'est produite chez l'empereur Valens, lequela trouvé la mort sur le champ de bataille d'Andrinople en 378 ; c'est pour sauver Constantinople que Théodose estappelé au commandement des troupes et porté à l'Empire ; et les mesures qu'il a prises ont colmaté la brèche,assuré pour un temps la sécurité de l'Empire.

Cependant, au lendemain de sa mort en 395, c'est sur des provincesnouvellement rattachées à l'Orient, la Macédoine et la Grèce, que s'exercent les ravages des "fédérés" wisigothscommandés par Alaric ; dans les années 440, c'est cet Illyricum oriental et la Thrace qui sont menacés aussi par lesHuns d'Attila ; de 479 à 483, c'est dans les mêmes provinces que l'Ostrogoth Théodoric se livre à des marches etdévastations désastreuses.

Mais à ces trois reprises le gouvernement byzantin a pu se délivrer de ces graves périlsen les refoulant vers l'Occident.

Attila s'est jeté sur la Gaule et même l'Italie, d'ailleurs sans s'y attarder, et sa morta suffi à dissiper la menace hunnique.

Mais en 407 Alaric a installé durablement les Wisigoths en terre occidentale,et en 488 Théodoric fonde un véritable État ostrogoth en Italie à l'instigation et avec la connivence de l'empereurd'Orient.

On est loin de la solidarité fraternelle qui aurait dû associer les deux Empires contre un ennemi commun ! Un adversaire barbare a néanmoins été combattu un moment par les deux Empires associés : le royaume vandale deGenséric, maître de l'Afrique romaine.

En 431, en 440, en 468 surtout, des expéditions navales ont été montées pourtâcher d'extirper ce foyer de barbarie et de piraterie installé à proximité de la Sicile romaine et de l'Hellade byzantine; mais, chaque fois, l'effort fut insuffisant ou mal conduit, et l'on renonce jusqu'à Justinien à éliminer ce faroucheennemi de la romanité.

Aux yeux de certains, c'est au prix de ces abandons que la pars Orientis a évité d'êtreentraînée dans la catastrophe de l'Occident : l'égoïsme sacré dont elle a fait preuve est peutêtre de cescirconstances qui ont fait pencher la balance du destin. Autre circonstance favorable en tout cas : les frontières orientales n'ont pendant longtemps pas vu se lever undanger majeur.

Sans doute l'Empire perse des Sassanides étaitil depuis le IIIe siècle un adversaire redoutable, et lesempereurs romains l'ont combattu fréquemment, de Sévère Alexandre à julien, en passant par Valérien, qui subit unehonteuse captivité, par Carus, qui meurt au cours de la campagne, et par Dioclétien, qui prend une revancheéclatante.

Le traité de 363, qui après la mort de Julien consacre des abandons de territoires, est remis en questionpar Valens, mais Théodose conclut en 387 une paix durable sur le dos de l'Arménie, qui perd son indépendance et sevoit partagée entre les deux protagonistes.

Les conflits qui se renouvellent au Ve siècle en 420 et en 441 n'ont pasété bien graves ni persistants, parce que les princes sassanides sont faibles et menacés par des invasions venuesd'Asie centrale.

C'est au VIe siècle seulement que le péril se fait plus sérieux sur la frontière orientale : dessouverains vigoureux comme Kavadh, Chosroès Ier et II, reprennent l'initiative et se lancent plusieurs fois à laconquête des provinces romaines : en 502, en 526, en 540, en 572, en 606 enfin, l'Empire se voit envahiprofondément ; plusieurs fois des trêves sont conclues, en 533 même une "Paix éternelle" (qui n'a duré que sept ans!), et Justinien a dû mener des luttes sévères sur ce front en même temps qu'il lançait ses offensives en Occident.Finalement, l'empereur Maurice croit avoir triomphé définitivement du "Grand Roi" de Ctésiphon, à qui il arrache toutel'Arménie en 591.

Mais après sa chute les Perses prennent leur revanche en lançant leurs armées en Asie Mineure,en Syrie, jusqu'en Égypte : Jérusalem tombe entre leurs mains (614), alors que Constantinople va être assiégée parles Avars (619 et 626).

L'Empire est sauvé in extremis par l'empereur Héraclius qui achète la retraite des Avars etrefoule victorieusement les Perses en Asie (627).

L'anarchie s'installe alors dans l'Empire sassanide, au moment oùva se lever un autre péril, plus redoutable encore, celui des Arabes musulmans. Un facteur avait contribué à aggraver cette lutte des deux adversaires, c'est le facteur religieux.

Contre lesSassanides païens, c'est une véritable croisade qu'ont menée les empereurs byzantins, avant et après la prise deJérusalem où ont été profanées les reliques de la Vraie Croix.

Les luttes d'influence qui se sont éternisées autour desÉtats tampons Arménie, Ibérie, Lazique, Tzanie avaient pour objet principal la diffusion ou le maintien de la foichrétienne en ces terres lointaines.

L'Empire romain d'Orient s'est fait le bras séculier et le défenseur ardent del'Église à l'extérieur, comme il l'était déjà à l'intérieur.

Nous rejoignons là un des aspects les plus importants del'histoire byzantine : le caractère éminemment religieux de la royauté, l'importance tenue par les affairesecclésiastiques dans la politique impériale. Depuis les Constantiniens et surtout depuis les Théodosiens, chaque souverain a été préoccupé et occupé des. »

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