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Qu'est-ce que l'empirisme ?

Publié le 17/11/2009

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L'empirisme est d'abord une confiance aveugle dans les perceptions, ans l'expérience, mais ce fut surtout ne réaction contre le rationalisme.

L'Histoire de la philosophie montre en effet qu'il y eut toujours une recrudescence de l'empirisme après des périodes où régna un rationalisme, comme si l'appel exclusif à la Raison et à la Logique provoquait une réaction qui aboutit à revenir à l'expérience vécue, lux données immédiates de la conscience, à une anti-Raison. Il est symbolique que l'ouvrage du plus pur scepticisme intitulé a Contre es dogmatiques « ait eu pour auteur au IIe siècle de notre ère, Sextus Empiricus. Le surnom de ce médecin, partisan de la seule « expérience « contre l'autorité de la logique, son appartenance à la secte de Pyrrhon, montre que la réaction empiriste de l'époque aboutissait déjà au scepticisme. Or, elle se produisait contre un rationalisme ; celui de Platon. Nous verrons de même, après le Thomisme, l'éclosion du nominalisme, après le cartésianisme le développement du phénoménisme, et contre Kant celui de l'évolutionnisme positiviste.

 

« confiance aveugle en la vie et en cette force universelle qui associe les idées (force de l'habitude ou Raison), quiattire les planètes (force de gravitation), qui lie les êtres et fonde la morale (force de la sympathie). — IV — Des formes plus subtiles de l'empirisme naquirent au XIXe siècle : le positivisme, l'évolutionnismeet le sociologisme. 1 — Le positivisme d'Auguste Comte.

Il consiste, comme on l'a vu, à renoncer à la métaphysique dogmatiqueclassique et à construire l'âge positif sur l'avènement de l'esprit scientifique.

Certes l'esprit scientifique se définit parl' « usage bien combiné de l'expérience et de la Raison », mais il se définit surtout par une nouvelle définition de laLoi physique.

Elle cesse de faire partie du réseau intelligible, ontologique et causal ; elle cesse d'être une « essence» ou une « nature », pour devenir une fonction, c'est-à-dire un rapport invariable que l'observation établit entredeux phénomènes.

Le positivisme refuse de « chercher les causes » ; il ne cherche que les relations entre lesdonnées de l'observation extérieure, c'est-à-dire entre les perceptions.

Ces lois-fonctions, il les prend comme desfaits ; il ne cherche pas à les justifier.Dans le positivisme, la Science classique abandonne la métaphysique rationaliste pour retrouver la primauté del'expérience.

Nous verrons plus loin que la Science moderne est à la fois empiriste et rationaliste, expérimentale etmathématique, tout raisonnement scientifique ne se prouvant que par une expérience, et toute expérience ne secomprenant que par un raisonnement.C'est surtout à propos de cette restauration de l'expérience que nous voyons ici le positivisme.

Il est cependantd'abord une philosophie de l'Histoire et nous la retrouverons ci-dessous avec les autres philosophies de l'Histoire. 2 — L'évolutionnisme de Spencer.

Utilisant les notions principales du transformisme, l'évolutionnisme de Spencer sedéveloppe à partir d'un empirisme strict.

« La conscience, dit-il, dans « Les premiers principes », se développe àmesure que les données de l'expérience sont arrangées en groupe, à mesure que les sensations les plusfréquemment répétées et leurs rapports entre elles deviennent assez familiers pour être reconnus lorsqu'ils sereprésentent ».

La « Connaissance » est une « re-connaissance ».

La science, cette nouvelle idole, renonce àcomprendre le réel, ou à l'expliquer, et ne cherche qu'à constater.

Spencer le dit aussi dans « Les premiers principes»« La Science n'a pas fait autre chose que systématiser nos expériences et n'a pas étendu leurs limites d'un seuldegré...

Tout ce qui est possible pour nous, c'est d'interpréter l'arrangement des choses tel qu'il se présente à notreconscience limitée ; mais comment l'arrangement que nous percevons est-il en rapport avec l'arrangement réel,c'est ce que nous sommes incapables de concevoir, et encore moins de savoir », 3 - Le sociologisme de Durkheim.

Durkheim se situe lui-même comme « intermédiaire entre l'empirisme et l'apriorismeclassique » ; il fait « sortir » toute la vie psychologique et morale de l'expérience de la vie collective.

Nous avons vuen Psychologie (idées générales selon Durkheim, Volonté et Raison selon Ch.

Blondel) et en Morale (Lévy-Bruhl etDurkheim) que l'expérience de la conscience collective a pu sembler aux sociologues la source de tout jugement, detoute pensée logique et même de toute morale,— Nous voyons ainsi concrètement par le panorama schématique des diverses réactions empiristes aux « poussées »de rationalisme, que l'empirisme met en doute conjointement l'existence d'un ordre causal nécessaire et la foi en lavaleur métaphysique de la Raison, pour s'en tenir à une « expérience » pure, en s'accordant la légitimité d'une «réduction » de toute la Réalité à ce qui est seulement objet d'observation.

Or, la connaissance sensible ne peutéchapper à une critique de sa valeur de connaissance.

Pour l'empiriste, il n'y a que des phénomènes ; on ne doit, onne peut inférer aucun être au-delà du phénomène.

La négation du principe de causalité (qui est seulement «succession » pour la conscience) et du principe de substance (qui est seulement de l'abstrait), ôte tout « contenureprésentatif » à la perception.

Il n'y a donc plus qu'à assister, désespérément comme Pyrrhon ou avec uneconfiance aveugle comme Hume, au « train d'idées », à la succession gratuite en soi, réglée pour nous, des imagessur notre scène intérieure,...

pas même « nôtre » d'ailleurs car l'unité de l'individu est une inférence de la raisond'après Hume.. »

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