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L'Enfance D'Un Chef De Sartre

Publié le 11/09/2006

Extrait du document

sartre

§ L'enfance d'un chef

 

L’enfance d’un chef fait partie d’un recueil de 5 nouvelles publiées dans Le Mur en 1939. Les nouvelles lui ont valu une réputation d’obscène et de répugnant. L’enfance est selon ses mots une biographie psychanalytique intentionnellement caricaturale. Sartre a 34 ans en publiant, il est déjà l’auteur de la Nausée (1938) qui lui valut la célébrité. Il était agrégé en philo et avait déjà rencontré Simone de Beauvoir, sa compagne durant le reste de sa vie.

 

Existentialisme :

 

Théorie de la contingence : tout arrive par hasard sans justification. Notre présence sur terre n’a pas de raison, nous sommes de trop. Ceci implique une liberté totale qui n’est pas une idée confortable à cause du néant : il n’y a aucune ligne de conduite, aucun devoir.

L’homme est défini uniquement par ses actions et doit les assumer pleinement, il en est responsable. Les objets par contre sont définis, ils ont été crées dans un but précis. Il ont une essence et sont déterminés, ils peuvent « être «. L’homme n’est défini que face à la mort. Le malheur fondamental de l’homme est d’être libre, il est condamné à « exister «. Face aux objets, l’homme éprouve donc un malaise et un désir fort.

Pour échapper au malaise, les hommes font preuve de mauvaise foi et cherchent des rôles, à travers des métiers par exemple.

La pensée de Sartre est imprégnée par le marxisme. Il pense que l’individu n’est pas déterminé par la naissance mais par des influences, du milieu social notamment. Les théories de Freud ont aussi fortement inspiré l’enfance d’un chef en tout ce qui concerne la formation de l’enfant.

 

Résumé et pistes d’analyse:

 

Le récit s’ouvre sur un Lucien qui est dans son costume d’ange (asexué) ; il prend conscience de l’indétermination sexuelle, qui provoque en lui de la peur et de l’inconfort. Il a une féminité cachée (boucles blondes, fleurs). Cet inconfort est ressenti comme quelque chose de doux et écœurant (orangeade)

⋄ Piste de lecture : non-détermination (sexuelle), inconfort par rapport à celle-ci. Il aime être défini par le regard des autres.

Lucien est aussi très attiré par sa mère mais pleure au contact de son père. Maman le serre contre lui, elle est douce, parfumée. Le père instaure la réalité et la loi (cet enfant est surexcité, ou en le grondant lorsqu’il ne mange pas), il est le principe d’autorité

⋄ Complexe d’Œdipe : l’enfant désire sa mère et ressent son père comme un rival

Lucien a envie de se faire laver dans sa baignoire avec une éponge

⋄ Tentation d’être un objet

Durant la nuit, les parents de Lucien couchent ensemble. Lucien est pris d’amnésie, il ne se souvient pas de la nuit, mais il entre dans un nouvelle phase : il est traumatisé parce qu’il se rend compte que sa mère ne lui appartient pas. La mère devient un élément ambigu, elle est habillée en bleu (mais avec une fleur rouge), pendant la nuit les parents sont en blanc (comme les anges asexués). Lucien décide qu’il ne dormirait plus dans la chambre de ses parents

⋄ Décision de fuite plutôt que d’affronter. Ce choix le forge : quand il est libre, il choisit de fuir. Il fuit la réflexion.

C’est pour Lucien la découverte du mensonge, des rôles aussi. Il se méfie de l’amour maternel vu que celui-ci est partagé avec le père.

⋄ Découverte du mensonge universel et des rôles : il veut être déterminé et que les autres décident de ses actions (il n’en a pas la responsabilité)

Lucien alterne entre des moments d’amour (il couvre les doigts de sa mère de bisous) et de haine (il a envie de lui cracher dessus). Il essaie différents rôles, de l’orphelin (reflet de son problème avec sa mère) au voleur ; son indétermination le rend confus, il a même l’impression que les carafes jouent un rôle. Le doute le fait souffrir.

Lucien a la scarlatine : il aime que l’on s’occupe de lui, ne pas avoir à réfléchir mais que les autres décident de ce qu’il fait.

Des amis de la mère viennent les visiter. Lucien aime les femmes en deuil (qui ont perdu leur mari, donc pas de père dans la famille) et qui sont très habillées (chastes en apparence) et en noir (au contraire de l’habit d’ange). Le fait d’être habillé rassure car les habits définissent, ne serais-ce que par rapport à sa classe sociale ; la nudité est gênante. Il aime se faire traiter en personnage (défini) plutôt qu’en personne. Mme Besse lui plait : elle ressemble à sa mère. Lucien aime les femmes viriles et prendre le rôle féminin. Mais surtout elle traite Lucien en objet (poupée), il peut rire avec elle car il n’a pas l’angoisse de l’indétermination.

Les références religieuses de Lucien ne sont pas innocente : il ne veut pas de mise en question mais quelque chose en lequel on peut croire.

Le curé rend visite à la famille et met Lucien mal à l’aise en lui posant une question sur son amour pour sa mère et Dieu. Lucien sort avec sa canne (attribut viril) et détruit avec colère des plantes. Il prend alors conscience qu’il n’aime pas sa mère (réaction au fait qu’elle aime son père), il intègre le mensonge universel, mais redouble d’effort pour plaire à sa mère. La guerre a commencé et en l’absence de son père il peut dire « ma maman à moi «. Il joue à l’enfant modèle, il est en âge d’entrer dans l’âge de raison, lorsqu’il n’est pas rationnel il choisit de fuir. Il masque ses sentiments pour ne pas les assumer.

Lucien découvre dans le jardin (la nature est souvent ressentie comme trop pleine ou trop vide) le pouvoir d’indifférence des objets. Il les déteste (jalousie) mais commence à s’intéresser à leur structure. Il est déçu de ne pas avoir de pouvoir sur les objets, il aime être défini par le regard des autres mais les objets sont indifférents. Lucien découvre en même temps le pouvoir qu’il a et entre dans un phase de test de ce pouvoir

⋄ Découverte du pouvoir sur les choses et les objets, notamment à travers la violence

Sa prise de conscience de la différence entre l’animé et l’inanimé s’accompagne d’une phase d’expérimentation. Il taille les bras (humain) du fauteuil de son père (le rival) et casse les objets. Il entre en période sadique : il utilise son pouvoir sur sa mère (au pot, il est en phase sadico-anal) et sur les êtres (il est sadique avec une sauterelle). Sa perversité est basé sur une curiosité raisonnable.

M. Fleurier rentre du front parce que c’est un patron (critique de l’injustice sociale). Lucien est entré dans une phase d’apathie, il continue à utiliser son pouvoir sur les gens en boudant. Le brouillard qu’il a dans la tête est la confusion de son indétermination, qui réapparaît dès qu’il quitte un rôle.

⋄ Lucien n’est plus satisfait de jouer un rôle

Lucien convainc Riri, son cousin, qu’il est somnambule, et par la même occasion se convainc lui-même. Il est toujours très influencé par les opinions des autres, il est défini par eux. Il suffit qu’on lui répète quelque chose pour qu’il y croie.

Durant une promenade avec son père, Lucien prend conscience de ce qu’est un chef. Il apprécie le fait d’avoir du pouvoir sur les autres, d’être défini par le rôle et d’avoir droit au respect. Lucien semble toujours inverser les mots respectueux et respectable ; il donne les mauvaises raisons pour ses actions (ne pas aimer quelqu’un parce qu’il est laid). Il est en même temps pris dans le système : un fils d’ouvrier devient ouvrier, lui fils de chef deviendra chef, on ne peut pas sortir du système. Le faux ton paternel que prend le père de Lucien en parlant aux ouvriers est un signe des rapports entre ouvrier et patron à l’époque et que Sartre dénonce : le patron ne se soucie en réalité pas de ses ouvriers.

Lucien semble vivre à l’extérieur de tout, il ne vit pas la guerre, l’école est de la même façon un évènement extérieur. A l’école, la prise de conscience qu’il est grand provoque un malaise important à cause du regard des autres mais aussi parce qu’il est le signe d’un nouveau changement :

⋄ La prise de conscience du corps provoque un malaise, ce corps « existe «. L’endormissement de Lucien le rend inerte comme un objet, il « est «.

Lucien continue sa scolarité en dormant mais avec de très bons résultats, il est premier ou deuxième dans toutes les branches. Ses parents déménagent à Paris avec lui, il se réveille pendant un moment, mais le sommeil revient. Grâce à ses connaissances en anatomie féminine (il avait lu les informations dans un dictionnaire), il a des rapports de puissance à puissance avec le groupe des déssalés (comportement viril). Un jour on lui dit qu’il se gobe ; il commence à réfléchir et revoir en pensée une scène très proche de celle de ses parents faisant l’amour. C’est le déclic et Lucien sort de son sommeil. C’est la phrase « moi je suis… « qui provoque ce réveil.

⋄ Prise de conscience de l’indétermination, retour de l’angoisse. « Je n’existe pas «

Lucien se questionne sur son existence, il cherche à effacer l’illusion de vivre. Il veut rédiger un Traité du Néant mais il est découragé lorsque son professeur de philo lui dit que le doute était la preuve de son existence.

En même temps la situation de M. Fleurier se détériore. Les revendications ouvrières d’après la guerre fait son apparition avec les bouleversements sociaux, les ouvriers commencent à pouvoir accéder à des biens, au grand effarement des bourgeois. Les ouvriers perdent leur attitude respectueuse avec Lucien et ne le saluent plus qu’à peine ; Lucien n’arrive pas à se déterminer dans le rôle de chef. C’est alors que Lucien envisage le suicide pour fuir son dilemme existentialiste. Il s’agit à nouveau d’une attitude de fuite. Il choisit comme arme un petit revolver qui est plus comme un bijou, offert à madame par monsieur (comme lui), ce n’est pas un objet menaçant et il appartient à sa mère. Lucien est tenté par le rôle du martyre dans la dimension romantique, il joue Werther. Il ne peut pas être chef (celui qui fait souffrir, qui a le pouvoir), il sera donc le martyre qui souffre.

Lorsque Lucien intègre le lycée, il aime la logique d’orgueil, le sentiment de supériorité cultivé, la discrimination des autres qu’il ressent comme un force, l’appartenance nette à un groupe et la détermination qu’elle comporte. Il est galvanisé par cette force.

⋄ La détermination au sein d’un groupe est ressentie comme une force

Pourtant cela ne l’empêche pas de dire que ses camarades, individuellement, ne sont pas sympathiques : ils n’appartiennent pas à la même classe sociale que lui. Un nouvel élève, Berliac, se fait remarquer par ses notes médiocres, le fait qu’il ne travaille pas, qu’il s’habille à la mode, qu’il se fasse aimer en distribuant des cigarettes. Lucien devient ami avec lui, il entretient un relation très ambiguë, il se soumet à Berliac. La relation est sado-masochiste. Berliac incarne les valeurs peu recommandables de l’époque, la révolte estudiantine, la mode zazou. Il se fait isoler en quarantaine et Lucien quitte les valeurs de sa classe pour être son ami. Lorsque Lucien se rend chez Berliac, celui-ci lui parle de psychanalyse ; Lucien de comprend pas mais acquiesce.

⋄ Il jongle entre des phases de passivité (masochiste) et quelques moments actifs (sadique)

Cette mésinterprétation de la psychanalyse conduit Lucien avant tout à avoir peur de lui-même ; les deux disent des bêtises et n’y comprennent rien (Lucien regarde la mère de Berliac alors qu’il devrait regarder la sienne pour tester). Lucien veut se débarrasser de ses complexes alors que Berliac semble s’y morfondre. Il voudrait en parler à une connaissance de Berliac qu’il n’a jamais rencontré, Bergère.

Berliac commence à sécher le lycée et un après-midi que Lucien le rejoint au café, Bergère entre. Lucien a une réaction passionnée, il rougit et le trouve beau ; Bergère a un chaud regard tendre pour Lucien. Il lui explique qu’il souffre de Désarroi ; le mot est associé au brouillard, au blanc que Lucien voit souvent ; il arrive ainsi à l’extérioriser. Lucien est fasciné par sa dent en or, il se laisse hypnotiser par cet objet. Il commence à fréquenter régulièrement Bergère en s’éloignant de Berliac, visiblement jaloux ; il découvre le milieu surréaliste (Sartre détestait André Breton). Bergère est la caricature du pédéraste (manipulateur), il séduit Lucien, il est comme une image maternelle (eau de Cologne, familiarité) pour Lucien, une forme de régression, celui-ci devient totalement passif. Il le pénètre du regard, il lui parle de pal, de Rimbaud (homosexuel), sans que celui-ci se rende compte qu’il se fait draguer. Bergère ne fait que singer bêtement les surréalistes : même s’il possède des objets inquiétants (en trop grand nombre, rompant leur valeur), c’est le confort bourgeois qui domine ; il est en outre misogyne (objets humiliants pour les femmes) et antisémite. Le dérèglement des sens dont bergère lui parle constamment effraie Lucien. Bergère lui fait découvrir la beauté de son corps, il efface ses problèmes précédents et apprend à jouir de son corps comme d’un bel objet.

⋄ L’acceptation du corps passe en le considérant un objet déterminant

Lucien refuse de prendre du haschich lorsqu’il rencontre Berliac chez Bergère et les deux amis rompent définitivement. Lucien présente son ami Bergère à sa famille et part avec lui à Rouen où ils partagent une chambre. Dans la salle de bain, Lucien enfile les pantoufles de sa mère ; dès qu’il se retrouve nu, son malaise lui revient, il a honte. Lucien provoque Bergère et se laisse faire mais celui-ci n’arrive pas à l’exciter. Lucien fuit pour cacher sa honte ; lorsqu’il revient Bergère l’embrasse, ce qui le fait penser à Mme Besse et à lorsqu’il était une poupée. Lucien devient alors actif, il ôte lui-même son pyjama.

Lucien est vite ennuyé et il est perturbé d’être déterminé en tant que pédéraste. Il se rend compte qu’il ne l’est pas réellement et oublie son aventure, n’en gardant que l’odeur de l’eau de Cologne et l’ennui (comme en son enfance, en rapport avec sa mère). Il rencontre son professeur de philosophie qui lui confirme que les théories de Freud sont fausses ; Lucien se convainc qu’il n’a été qu’une victime. Il reprend pied en réintégrant son rôle de futur chef, se basant sur sa santé morale et la responsabilité comme valeur. Lucien regrette le poids de ses complexes, la légèreté de la liberté lui paraît difficile, un peu écoeurante mais rançon de la pureté. Il redécouvre les valeurs traditionnelles et simples à la campagne et vit une période de guérison. Certains jours la nature se fait trop discrète, trop vide et le néant le hante. Une fois son rôle perdu, l’indétermination revient le hanter.

Germaine va s’occuper de son frère malade et est remplacée par une fille d’ouvrier de l’usine qui a un faible pour Lucien. Il ne couche pas avec elle par principe moral, dans sa logique de devenir un chef.

De retour à l’école un nouvel élève fait son apparition, Lemordant. Il est médiocre mais il a l’air d’un roc (objet) tranquille ; Lucien envie cette imperméabilité (après son expérience avec Bérengère) ; c’est un carré, sans prénom (pas d’intimité angoissante). Lemordant sort de son apathie seulement en rapport avec l’antisémitisme : il utilise la violence injustifié contre Loewy, le Juif, qui accepte (critique de l’attitude des opprimés).

⋄ Des idéaux absolus sont un moyen de fuite de la réflexion et d’imperméabilité, permettant aussi la détermination au sein d’un groupe

Grâce à son ami Guigard, il se trouve une petite amie, Maud. Peu après Lemordant l’approche pour lui faire signer une pétition politique qui est publiée dans l’Action Française ; voir son nom habillé (la nudité est gênante) des deux noms qui l’entourent, il éprouve l’envie d’être déterminé par des opinions quasi dogmatiques, sans les remettre en question. Lemordant l’incite à s’engager, lui conseille Barrès (militant de droite) et le diagnostique : il est un déraciné. Il est séduit par les concepts de santé morale, la campagne, le patriotisme, la santé et la jeunesse. La simplicité de la vie, la famille, le rattachement à un idéologie patriotique l’occupent pour ne pas qu’il réfléchisse, il choisit la force à la place.

⋄ Le nouveau Lucien sera défini par le pouvoir qu’il aura sur les autres.

Lucien entre dans la logique de culture de la force, rejetant les pédérastes, la psychanalyse (Freud est Juif), préférant les mots opaques (impénétrable), ayant des obligations (qui restreignent sa liberté). Il aime la force et l’air adulte des participants : ce sont des hommes faits, ils n’errent plus, il se coule dans un moule déjà fait. Il se ferme à la discussion, oublie les sentiments et entre dans la logique étroite, sainte ou religieuse dans son absolutisme. Il se sent un homme mais met continuellement en évidence les gamineries, le manque de réflexion, les traits de son enfance qui réapparaissent sans s’en rendre compte. Un jour le groupe attaque un homme lisant l’Humanité, ils le traitent comme Lucien traitait la sauterelle enfant (sadisme infantile). Les conditions pour la violence semblent être en position de force, le fait de quitter toute raison (la tête en feu). Après l’attaque, ce sont de nouveau les mauvaises raisons qu’il utilise pour se justifier, il dit s’être battu avec un voyou (projection de culpabilité sur un autre, pour ne pas assumer) alors que c’est eux qui l’attaquaient ; il n’y réfléchit plus, la qualifiant d’aventure (fuite par les mots).

⋄ Le Lucien déterminé régresse à un stade infantile et devient actif

C’est Lucien qui donne le dernier coup grave à l’homme, il passe au stade actif (même s’il est victime, c’est plus fort que lui). Il décide de s’engager et prend une canne (attribut sexuel, viril, de force, instrument de violence sans se salir les mains, parallèle avec la canne lorsqu’il était enfant). Après son engagement, il rejoint Maud ; la pauvreté (pas bourgeois) de sa chambre le gêne. Maud prend une attitude maternelle, elle joue à des jeux d’enfant, il doit être sage, il se sent lourd et mou, il la suce (stade anal), la traite comme une poupée. Elle profite de son rang social, lui cache sa pédérastie ; le jeu de pouvoir est aussi sado-masochiste, Lucien se soumet ou est actif tour à tour. En réalité c’est Maud qui commande même si elle joue k’enfant. Il reste imprégné d’une odeur maternelle et écoeurante (orangeade) et frustré : il aimait Maud pour son impénétrabilité, c’est Lemordant qu’il désire réellement depuis le début, il a tout de suite été séduit par lui. Il trouve l’intimité écoeurante et se sent souillé, nu (malaise), comme un prêtre (déterminé par sa position + moment où il a décidé qu’il n’aimait pas sa mère) devant deux dames mûres (scène d’enfance). Il éprouve le besoin de répéter, comme enfant, pour croire qu’il a une maîtresse, essayer de se convaincre qu’il n’est pas réellement pédéraste,

Un soir il va à une fête de son ami Guigard et refuse de serrer la main d’un Juif. Il commence à douter de ses convictions et se réfugie chez Maud (=sa mère) ; il a envie de pleurer, il se sent pervers et enfantin. Mais Guigard reconnaît qu’il avait raison de suivre ses convictions ; la reconnaissance extérieure convainc Lucien à nouveau. La reconnaissance de son pouvoir fait disparaître ses derniers doutes : il est un homme fait, de l’acier au milieu des corps flasques et indéterminés. Il est déterminé, il n’a plus besoin des yeux des autres, il est déterminé par son pouvoir.

⋄ C’est son pouvoir sur les autres qui le détermine, il devient un chef

Il est déterminé par ses responsabilités (but à la vie) et ses droits, par son pouvoir de commander aux autres en chef : il existe parce qu’il a le droit d’exister. Il rêve de la possession, du droit et pouvoir absolu sur une femme pure (comme sa mère était à lui avant). Malgré cela, sa réflexion dans la glace n’a pas cet air d’imperméabilité qu’à Lemordant.

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