Devoir de Philosophie

Engagement et liberté ?

Publié le 15/04/2004

Extrait du document

C'est précisément parce que l'homme n'est d'abord rien qu'il se distingue de toute autre réalité et que son existence est liberté, ne peut qu'être liberté. La chose qui est ceci ou cela, qui n'est que ce queue est, ne saurait être libre. Un arbre ne peut jamais être que l'arbre qu'il est. Un objet n'a pas à être : un coupe-papier, par exemple, est. Tout objet matériel est. L'homme n'est pas. Il n'est pas d'avance ceci ou cela, ce qu'il va devenir n'est pas décidé d'avance. L'homme est ce qu'il se fait:« Ainsi il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir L'homme est seulement, non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se veut après cet élan vers l'existence; l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait. «Et si l'homme n'est d'abord rien et doit librement choisir son essence, cela signifie qu'il est pure subjectivité, projet :« C'est aussi ce qu'on appelle la subjectivité. et que l'on nous reproche sous ce nom même.

• Selon quelle(s) appréhension(s) de « la liberté « l'engagement apparaît-il comme lié à la notion même de liberté? — Cf. la position sartrienne (consulter à ce sujet L'Être et le Néant notamment la fin du livre). L'homme est libre parce qu'en lui l'existence précède l'essence. Le poids du passé et de la situation ne détermine pas l'homme, il lui permet au contraire de s'affirmer comme libre en assumant la situation : la liberté, c'est l'acte par lequel je choisis ma situation, je m'engage en elle. Je suis responsable de tout ce qui m'arrive parce que cela arrive à moi. Je suis responsable de tout, puisqu'il est en mon pouvoir de tout refuser, (au besoin par le suicide) sauf de ma responsabilité même. L'homme est condamné à la liberté. Il porte le poids du inonde tout entier sur les épaules. — Cf. la position marxiste qui relève d'une toute autre appréhension de « la liberté « que celle de Sartre. • Prendre garde que même si « engagement « et « liberté « ne sont pas (ou n'apparaissent pas) comme liés, cela ne signifie pas pour autant qu'ils sont en opposition. • Peut-il exister des appréhensions de « la liberté « telles qu'elles puissent être en opposition à « l'engagement «? Si oui, laquelle ( lesquelles)? En quoi? • Ne convient-il pas également de réfléchir sur la notion d'engagement ? — Engagement à quoi? — Engagement de quel type? Valéry disait « Il n'y a que les éponges qui adhèrent «. Ce à quoi Marcel Duhamel répond « Il convient de distinguer entre adhésion et adhérence «.

« les clercs aux laïcs, attachés à défendre des causes temporelles.

Or, ainsi que l'écrit Alain dans ses Propos, «laliberté n'est pas un bien extérieur.

Il faut que chacun la conquière en lui-même et pour lui-même; c'est ainsiqu'il travaillera le mieux pour les autres». Une oeuvre d'art ne peut pas être engagéePour Kant, « La beauté est la forme de la finalité d'un objet en tant qu'elle y est perçue sans la représentationd'une fin ». Ce qui est beau a l'apparence de la finalité.

Chaque élément semble concourir à l'effet d'ensemble, qu'il s'agissed'un paysage, d'un tableau, d'une musique.

Cette finalité ne se ramène pas au critère classique de laperfection puisque celle-ci suppose Inadéquation de ce qui est à l'idée ou concept.

Or, nous venons de le voir,le jugement de goût est toujours particulier et ne procède pas par concepts.

Cette finalité est sans fin.

On nepeut lui assigner une fonction.

La forme finale de l'objet a l'apparence de la gratuité.

Les êtres vivants ontaussi la forme de la finalité mais cette finalité n'est pas sans fin puisque les parties concourent à une fin, lasurvie.

Cette troisième définition montre que Kant ne définit pas la beauté à partir de la seule qualité del'émotion.

La beauté n'est pas que dans le sujet.

Tout n'est pas beau, tout n'est pas susceptible de produire leplaisir esthétique, cela ne dépend pas de la seule disposition intérieure.

D'où vient le plaisir?• d'un objet dont la forme finale peut paraître gratuite, ce qui nous prédispose au désintéressement.

Ainsi unemachine à café dont toutes les parties sans exception sont subordonnées à sa fonction de faire le café nepeut être jugée belle et notre rapport à elle ne sera qu'utilitaire.

Par contre la nature est telle que nouspouvons soit la contempler soit l'utiliser.• d'un objet qui a une forme finale.

Pourquoi la juxtaposition d'éléments ne se prête-t-elle pas au plaisiresthétique? Parce qu'il est impossible de lui assigner un sens.

Kant ne veut absolument pas dire que la bellenature ou œuvre d'art ont un sens.

Elles n'ont pas un sens mais elles sont belles dans la mesure où il estpossible de leur donner du sens c'est à dire un sens qui ne s'épuisera jamais, qui suscitera toujours denouvelles interprétations (cf.

votre pratique de l'analyse littéraire: le texte n'est pas l'objet d'une connaissancemais d'une interprétation qui peut indéfiniment s'enrichir).

Un plaisir esthétique a sa source « dans le libre jeude l'imagination et de l'entendement ».

Libre jeu car l'imagination n'est pas subordonnée à l'entendementcomme dans la connaissance où elle doit se plier à ses règles : si elle ne s'y plie pas elle divague, elle rêve, elleentrave la connaissance.

Face au beau qui n'est pas l'objet d'un jugement de connaissance (en langagekantien déterminant ) l'accord entre l'imagination et l'entendement ne suit aucune règle.

Par exemple lorsquenous écoutons une œuvre musicale, nous associons aux sons des images, ces images s'organisent et prennentun sens mais d'autres associations seraient possibles, un autre sens pourrait jaillir et c'est pour cette raisonque le désir d'écouter l'œuvre ne s'épuise pas.

Le plaisir naît de ce libre accord et finalement pour Kant del'expérience intérieure de la liberté de nos facultés.

Ce qui plaît est la liberté.

L'expérience esthétique est uneexpérience de la liberté comme absence de contraintes, intellectuelles (règles de l'accord des facultés en vued'une connaissance), morales (le beau n'est pas le bien), sensibles (le beau n'est pas l'agréable), utilitaires (lebeau n'est pas l'utile).Il n'y a pas de grandes oeuvres d'art sans totale liberté de création.

La belle œuvre d'art est une fin en soi.Kant justifie la thèse de l'art pour l'art.

Il n'est pas vrai, moral, agréable, il n'a pas d'autre fin que lui-même.Plus l'art est engagé, moins grande est sa liberté créatrice. [La liberté n'est jamais un bien définitivement acquis.

Il faut toujours s'engager pour la conserver ou la reconquérir.

Une liberté qui n'est qu'intérieure, qui n'est qu'une idée, n'a pas grande valeur.] Il faut être prêt, au nom de la liberté, à s'engagerUn véritable engagement est en soi un acte libre, explique Sartre dans Qu'est-ce que la Littérature? L'hommeest « condamné à être libre », mais il n'est pas seul au monde ; il ne peut être libre qu'avec ou contre lesautres.

Si l'existence est absurde, si les valeurs ne sont qu'illusion ou mystification pour qui ou pour quoi agir ? L'expérience de la guerre et de ses atrocités, la découverte du totalitarisme, la présence dans le monde dit «libre » de formes ouvertes ou dissimulées d'exploitation de l'homme — du prolétaire aussi bien que du colonisé—, révèlent la présence massive et incontournable du mal.

La bonne conscience, la fuite dans l'anonymat du «on » n'est plus possible à moins de se ranger dans la catégorie des « salauds », ces « gros pleins d'être » quifeignent de trouver l'existence naturelle et qui continuent à vaquer à leurs affaires et à leurs amours.

Certainschoisissent — à titre individuel — de faire le bien : accomplir scrupuleusement leur devoir de père, de citoyen,voire secourir un voisin dans la détresse, mais cela n'empêche aucunement la mauvaise foi.

Les hommes nesont pas placés côte à côte comme des petits pois dans une boîte : ils entretiennent entre eux des relationsétroites, même si elles sont masquées par l'idéologie individualiste, même si elles sont exposées à uneréification.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles