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ENGELS: «Comme l'État est né du besoin de réfréner des oppositions de classes, mais comme il est né, en même temps, au milieu du conflit de ces classes, il est, dans la règle, l'État de la classe la plus puissante.»

Publié le 12/01/2004

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ENGELS: «Comme l'État est né du besoin de réfréner des oppositions de classes, mais comme il est né, en même temps, au milieu du conflit de ces classes, il est, dans la règle, l'État de la classe la plus puissante.»
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« On devine la thèse de ses adversaires : en aucun cas aujourd'hui une société ne pourrait fonctionner sans Etat,donc il est impossible que demain une telle société puisse exister.

Donc l'Etat doit exister pour l'éternité. Engels , en se référant aux faits dont témoigne l'ethnologie, science nouvelle à l'époque, ruine scientifiquement les positions qui lui sont hostiles. Si l'Etat n'existe pas de toute éternité, il n'a aucune chance d'exister pour l'éternité, dans le futur. 2) Reste à expliquer le rapport entre société & Etat, puisque aujourd'hui, au contraire, la société semble bien ne pouvoir se passer de l'Etat et deson pouvoir.

Idée tellement forte que l'Etat est vu comme quelque chose d'éternel, et son pouvoir comme totalement légitime. C'est ce rapport historique qui est pensé par Engels , selon la démarche classique du matérialisme historique.

C'est une situation historique nouvelle qui explique l'apparition de l'Etat.

L'histoire des sociétés est scandée par desstades de développement économique.

Autrement dit il y a des étapes repérables (des stades, des situationsrelativement stables) dans un processus continu (qu'il soit régulier ou irrégulier) de « développement » de l'économie. A chacun de ces stades correspond une division de la société en classes (antagonistes), sans que soit élucidée icila question de la primauté éventuelle de l'économie sur le politique.

Engels se contente de repérer une correspondance, un lien « nécessaire ».

Ce qui suggère que la société sas Etat dont témoignent les ethnologues est une société sans classes. Mais la nécessité de l'Etat, à distinguer de son éternité –dans une société divisée en classes- est fortementaffirmée par Engels : # cette division fit de l'Etat une nécessité ».

Mais en même temps, dans la mesure où l'existence de l'Etat est rapportée à la division en classes, il suffirait que cette division vienne à disparaître pour quel'Etat vienne à disparaître.

Autrement dit cette nécessité (à un moment donné) est relative (à la situationhistorique).. 3) Engels considère son temps comme l'époque imminente (« nous nous rapprochons maintenant à pas rapides ») d'un nouveau stade de développement économique.

Ce stade lui paraît nécessaire, il semble d'ailleurs déjà inscrit, puisque nous nous en « rapprochons ».

C'est comme s'il existait déjà. L'histoire ne se répète pas.

Elle est marquée par le développement économique.

Et, si dans un temps historique, quiappartient aujourd'hui plutôt au passé, les classes sociales antagonistes étaient nécessaires, aujourd'hui, cesclasses sociales ne le sont plus.

Leur nécessité est relative (comme l'était tout à l'heure la nécessité de l'Etat).

Onpeut donc, à partir de ce texte, imaginer deux fonctions successivement contraires des classes sociales.

Toutd'abord, une fonction d'accélération du développement historique.

Ensuite une fonction de frein : elles deviennent« un obstacle positif à la production ».

C'est donc l'auto-dépassement de la production elle-même qui fera « sauter » l'obstacle.

Toute naissance (les classes « ont surgi autrefois ») implique une mort (« les classes tomberont »). Et le sort de l'Etat est lié à l'existence même des classes.

Pas de classes, pas encore d'Etat (les sociétésprimitives), plus de classes, plus d'Etat (les sociétés sans classes, hautement développées économiquement). 4) C'est d'une société imminente, mais encore à venir qu' Engels nous parle, au futur : « réorganisera ».

Pourtant, Engels en prédit le fonctionnement. Jusqu'à maintenant, ce sont les classes sociales qui sont organisatrices de la production –sans doute en rapportavec la fonction politique qu'assure à leur compte l'Etat.

La disparition des classes sociales implique donc,explicitement, une « réorganisation ».

Elle se fera sans la médiation de l'Etat, mais directement par l' « association libre et égalitaire des producteurs ».

Mais cette vision d' Engels suggère implicitement ce qu'il en est aujourd'hui de l'Etat.

Pas d'association, mais un conflit ; pas de liberté, mais l'oppression ; pas d'égalité, mais l'inégalité, maisl'inégalité.

autant de termes qui qualifient L'Etat qui, selon la thèse de Engels , représente les intérêts particuliers d'une des deux classes qui interviennent dans la production : celle qui est propriétaire des moyens de la production,contre les intérêts de ceux qui mettent en œuvre la production. L'Etat est donc une machine, comme on parle de machine dans l'économie.

Mais c'est une machine politique.

En tantque telle, elle n'est qu'un outil, un outil complexe certes, mais un moyen, un intermédiaire dont la société a besoin àun moment donné, devenu inutile à un autre moment.

Une machine liée à un stade de développement économique,comme le suggère la métaphorique et ironique référence au musée. Les sociétés anciennes –celles-là même qui n'avaient pas encore besoin d'Etat- nous ont légué comme témoignagela hache de bronze.

Les sociétés féodales, plus récentes, où l'Etat est déjà constitué, nous ont légué commetémoignage le rouet.

Les sociétés d'aujourd'hui, mais dont le règne est finissant, nous légueront, à titre detémoignage, l'Etat. Qui ne reconnaît rétrospectivement l'importance extrême de la hache de bronze, ou du rouet ? Qui ne reconnaîtrait. »

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