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Entrent Fortinbras, les ambassadeurs d'Angleterre et autres.

Publié le 17/10/2012

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angleterre
Entrent Fortinbras, les ambassadeurs d'Angleterre et autres. FORTINBRAS. - Où est ce spectacle ? HORATIO. - Qu'est-ce que vous voulez voir ? Si c'est un malheur ou un prodige, ne cherchez pas plus loin. FORTINBRAS. - Ce monceau crie : Carnage !... O fière mort ! quel festin prépares-tu dans ton antre éternel, que tu as, d'un seul coup, abattu dans le sang tant de princes ? PREMIER AMBASSADEUR. - Ce spectacle est effrayant ; et nos dépêches arrivent trop tard d'Angleterre. Il a l'oreille insensible celui qui devait nous écouter, à qui nous devions dire que ses ordres sont remplis, que Rosencrantz et Guildenstern sont morts. D'où recevrons-nous nos remerciements ? HORATIO. - Pas de sa bouche, lors même qu'il aurait le vivant pouvoir de vous remercier : il n'a jamais commandé leur mort. Mais puisque vous êtes venus si brusquement au milieu de cette crise sanglante, vous, de la guerre de Pologne, et vous, d'Angleterre, donnez ordre que ces corps soient placés sur une haute estrade à la vue de tous, et laissez-moi dire au monde qui l'ignore encore, comment ceci est arrivé. Alors vous entendrez parler d'actes charnels, sanglants, contre nature ; d'accidents expiatoires ; de meurtres involontaires ; de morts causées par la perfidie ou par une force majeure ; et, pour dénouement, de complots retombés par méprise sur la tête des auteurs. Voilà tout ce que je puis vous raconter sans mentir. FORTINBRAS. - Hâtons-nous de l'entendre, et convoquons les plus nobles à l'auditoire. Pour moi, c'est avec douleur que j'accepte ma fortune : j'ai sur ce royaume des droits non oubliés, que mon intérêt m'invite à revendiquer. HORATIO. - J'ai mission de parler sur ce point, au nom de quelqu'un dont la voix en entraînera bien d'autres. Mais agissons immédiatement, tandis que les esprits sont encore étonnés, de peur qu'un complot ou une méprise ne cause de nouveaux malheurs. FORTINBRAS. - Que quatre capitaines portent Hamlet, comme un combattant, sur l'estrade ; car, probablement, s'il eût été mis à l'épreuve, c'eût été un grand roi ! et que, sur son passage, la musique militaire et les salves guerriè-

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