EPICTETE: Morale et Sagesse
Publié le 01/08/2011
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Les Entretiens d'Épictète et les Pensées de Marc Aurèle sont deux livres que l'on ne voit pas souvent aux vitrines, peut-être parce que le public les rafle aussitôt. Livres des temps nouveaux, jeunes aujourd'hui et dans tous les siècles, ils furent et seront toujours les bréviaires des esprits indociles. « Je suis du monde «, disait Épictète.
Livres révolutionnaires, dans le sens le plus profond... Jamais la résistance d'esprit ne fut plus dépouillée de moyens étrangers ; et, par une conséquence immédiate, jamais César ne fut mis plus nu.
...Avant d'apprendre à dire non, il faut apprendre à penser non. Si donc vous apercevez parmi les livres nouveaux ce rare Épictète à couverture bleue, faites comme j'ai fait hier; rachetez l'esclave.
«
jusqu'à sa mort (vers 130) un enseignement qui eut la plus
large audience.
En 124 ou 125, lors de son passage à
Nicopolis, l'empereur Hadrien ne manqua pas de rendre
visite au philosophe.
Épictète vivait très simplement, dans une maison dont le
mobilier se composait essentiellement d'une table et d'un
lit, s'occupant de faire sa cuisine et son ménage — et
d'enseigner la philosophie.
Certains historiens ajoutent
que, sur le tard, il prit avec lui une femme pour élever un
enfant abandonné qu'il avait recueilli.
On dit aussi qu'il
possédait une lampe de fer, qu'un voleur lui déroba : il se
procura alors une lampe de terre, très modeste, en disant :
« Mon voleur sera bien attrapé, s'il revient
! » Mais, à la
mort d'Épictète, cette lampe fut payée trois mille drachmes
par
un amateur, qui croyait en recevoir la même lumière qui
avait éclairé le philosophe !
Les
Entretiens et le Maître de riches jeunes gens qui se
Manuel destinaient aux plus hautes charges,
Épictète eut parmi ses élèves Arrien
(Flavianus Arrianus), qui entra dans l'armée, fit carrière
dans l'administration romaine, devint légat de Cappadoce
et fut l'historien d'Alexandre le Grand : on a de lui,
notamment, un
Périple du Pont-Euxin, une Expédition
d'Alexandre
et un Écrit sur l'Inde. Épictète, comparable en
cela à Socrate pour qui il avait la plus grande admiration,
n'a rien écrit.
Mais Arrien avait
tachygraphié, selon une
technique déjà en usage (on dirait aujourd'hui : sténogra-
phié) les propos de son maître, en respectant
fidèlement son
franc-parler.
Il en avait composé huit
Diatribaï (Diatribes
ou
Entretiens) — il nous en reste quatre — et une sorte de
petit catéchisme
: YEncheïridion (ou Manuel). Arrien n'avait
pas l'intention de publier ses notes, mais, les ayant prêtées
à des amis, ceux-ci en firent bientôt circuler des copies.
Arrien se résolut alors à écrire une sorte de préface pour
une édition officielle, sous la forme d'une lettre « A Lucius
Gellus », qui est désormais placée en tête des
Entretiens.
L'authenticité des Entretiens est en quelque sorte attestée
par la différence de style entre : d'une part, les notes prises
par le disciple et dans lesquelles on trouve des formes
dialectales, des expressions populaires, des phrases inache-
vées, bref, toutes les marques d'un propos saisi sur le
vif ;
et, d'autre part, les œuvres personnelles d'Arrien, écrites
dans le meilleur style attique.
L'unique manuscrit que nous possédons des textes d'Arrien
date de la
fin du xi® ou du début du xn e siècle : il se trouve
actuellement à Oxford, à la Bodleian Library.
C'est de ce
document inestimable que procèdent les innombrables tra-.
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