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L'éradication des maladies

Publié le 24/08/2013

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LA LUTTE CONTRE LE MAL

 

Au sens étymologique, éradication signifie élimination totale. L'éradication des maladies est un vieux rêve de l'homme : vivre dans un monde débarrassé de toute maladie Force est de constater que cet objectif est encore loin d'être atteint. Il ne le sera peut-être jamais car de nouvelles maladies apparaissent sans cesse et les microbes ne sont pas de nature à se rendre sans combattre.

INVASION ET DISSEMINATION DES MICROBES

ou virales sont apparues au cours du temps en des points bien spécifiques du globe Elles ont alors naturellement infecté les hommes se trouvant dans leur environnement immédiat ou relativement proche géographiquement du fait des processus de contagion. Au tout début des temps préhistoriques et même historiques, les déplacements humains étaient peu importants ou relativement circonscrits. Nombre de maladies étaient alors des sortes de « spécialités locales >. Mais avec le temps et le développement des échanges entre sociétés humaines, les microbes ont peu à peu gagné de nouveaux terrains de nuisance. L'exploration des continents, les conquêtes de territoires, les échanges commerciaux ont été autant d'événements propices à une dissémination toujours plus grande des germes pathogènes et de leurs maladies.

 

La découverte du continent américain est particulièrement illustrative à cet égard. Les conquistadors ont apporté sur ces terres inexplorées des Européens nombre de maladies mortelles comme la variole, la rougeole ou la scarlatine ;

 

des maladies jusqu'alors inconnues des Indiens.

 

Ces maladies ont provoqué de tels ravages que la conquête en a été largement facilitée, et la tâche des conquistadors s'est parfois

Cette circulation humaine est bien plus importante encore de nos jours. Elle est même une des principales caractéristiques de notre monde moderne. Ceci constitue malheureusement un facteur extrêmement favorable à la dissémination rapide des germes et des maladies. Une épidémie qui se déclare dans une région isolée peut, en quelques jours ou en quelques semaines, se retrouver à l'extrémité d'un autre continent Pour cette raison, les épidémies qui autrefois progressaient lentement au travers des territoires, peuvent aujourd'hui se transformer en véritables pandémies. Si la mondialisation est à l'ordre du jour en économie et en politique, elle l'est aussi indubitablement pour les maladies et les germes pathogènes.

« LA GRIPPE CHU L'ENFANT L'.enfant est le plus grand disséminateur de la grippe.

Contaminé à la crèche ou, surtout , à l' école entre six et dix ans, il ramène le virus à la maison et le transmet à toute la famille avant l'apparition des premiers symptômes.

Plus il y a d 'enfants dans la famille , plus le risque est grand en période d'épidémie .

Chez le grand enfant la grippe ressemble à celle de l 'adulte, avec un pic d 'intensité des symptômes vers le deuxième jour , suivi d 'une guérison rapide .

Les nourrissons et les jeunes enfants développent plus volontiers des formes .,_ __ ..., _______ .__..., ____ .._ __ __ _.

__ """"' respiratoires avec bronchiolite , laryngite la première cellule hôte qui l'accepte, de préférence des voies respiratoires , et il détourne le matériel génétique de cette cellule à son profit.

Le virus commence par adhérer à la paroi de la cellule grâce à ses protéines de surface , puis il pénètre dans la cellule sous la forme d'une vésicule : c'est !'endocytose .

Il lait recopier son ADN , ses enzymes et ses protéines par la machinerie cellulaire en parasitant la cellule hôte : c'est la réplic ation proprement dite.

Il regagne ensuite la membrane pour sortir de la cellule : c'est !'exocytose.

La cellule meurt et éclate , libérant des virions prêts à aller contaminer d 'autres cellules .

La mort cellulaire libère des substances , les cytokines , responsables des symptômes de la grippe.

!:INFESTATION C HU L'HOMME Les virus grippaux , présents dans les gouttelettes projetées par un sujet contaminé qui tousse , pénètrent chez l'homme par le nez, la bouche ou les yeux .

Ils gagnent rapidement l'arbre respiratoire : gorge, trachée , grosses bronches et bronchioles, mais aussi les sinus et l'oreille moyenne .

Quatre à six heures après l'infestation , les virus pénètrent dans des cellules et se répliquent à plusieurs dizaines d 'exemplaires, qui sont libérés dans l'organisme.

Le virus peut continuer à envahir les organes respiratoires voisins ou bien gagner les muscles, les nerfs, le cerveau , le péricarde.

Une réplication survient toutes les huit à dix heures : chaque virus donne une centaine de copies une dizaine d'heures après sa pénétration initiale dans l'organisme (H+ 10), un million à H+ 30.

Comme une particule contaminée émise par un malade contient déjà un nombre élevé de virus , il suffit d'une gouttelette porteuse pour que l'individu contaminé produise des dizaines de millions de virus agressifs en une journée , après avoir côtoyé des centaines de personnes .

LA GRIPPE HUMAINE Les signes de la grippe varient d 'un individu à l'autre, et peuvent être confondus avec ceux d'autres infections virales saisonnières .

L A FORME TYPIQUE • L'.incubation est courte : les premiers signes apparaissent vingt-quatre à quarante -huit heures après le contact avec une personne malade .

• Le début brutal, est marqué par des douleurs dans les membres et le dos.

La fièvre dépasse d'emblée 38 °C et atteint une fois sur deux 39 à 40 •c.

Elle associe des frissons intenses et des maux de tête.

•La période d'état (phase d 'apparition des symptômes caractéristiques) s'installe en quelques heures.

La fièvre élevée persiste trois à cinq jours.

Les courbatures et les douleurs articulaires s'accompagnent d'une grande sensation de fatigue, de prostration et de maux de tête : le grippé est cloué au lit incapable de bouger .

Les signes pulmonaires sont dominés par une toux sèche et douloureuse, ramenant quelques mucosités claires , et par des sifflements respirato ires.

La gorge est fortement irritée et la langue peut présenter un enduit blanchâtre.

Le nez coule en permanence, malgré un mouchage incessant.

Les yeux sont rouges et gonflés , avec un larmoiement souvent important.

• L'.évolution est brève : vers le cinquième jour , la fièvre tombe ; L ES FORMES ATYP IQUES les autres signes disparaissent en une à deux semaines; seule la fatigue peut persister plusieurs semaines .

La grippe peut apparaître sur un mode atténué , avec des manifestations bénignes, ce qui peut favoriser la dissémination du virus si le grippé pour suit ses activité s sans se méfier .

Chez une personne affaiblie ou âgée , les signes pulmonaires peuvent prendre la forme d 'une pneumonie ou d'une pleurésie.

Plus rarement la grippe peut être dominée par des troubles digestifs (diarrhée , vomissements , douleurs abdominales), comme prendre la forme d 'une méningite; elle peut se déclarer par une éruption cutanée semblable à celle de la rougeole ou de la scarlatine ou encore provoquer un problème cardiaque , telle une péricardite.

aiguë ou pneumonie .

Les complications possibles sont la crise d 'asthme chez l'enfant prédisposé , les convulsions en cas de fièvre élevée.

La diarrhée et l'otite moyenne aiguë sont également plus fréquentes chez les petits .

Paradoxalement , un nourr isson grippé sur deux ne développe presque pas de symptômes, car il est encore protégé par les anticorp s que lui a transmis sa mère.

LES COMP LICATIO N S G RAVES Les épidémies ordinaires de grippe peuvent être dangereuses dans certains cas : chez les personnes âgées, les insuffisants respiratoires , les asthmatiques, en cas de dénutrition ou de déficit immunitaire (SIDA, prise de médicaments anti-rejet de greffe , maladie génétique).

À l'inverse , les grande s pandémie s fauchent autant -voire plus - d ' adultes sains en pleine force de l'âge.

Lorsqu 'un virus mutant sévit , nul n'est protégé, et les personnes qui ont beaucoup de contacts (au travail , par exemple) sont plus facilement contaminé e s que les autres.

• La grippe maligne .

On l'appelle également syndrome d'Apollinaire, car le poèt e est mort de cette forme fulgurante de gripp e le 9 novembre 1918.

Elle se présente comme une détresse respiratoire asphyxiante , avec inflammation des deux poumons , du cœur et du péricarde .

Le foie, les reins et les méninges sont également touchés .

Le taux de mortalité est très élevé , même avec les progrès de la réanimation .

• Les surinfections broncho­ pulmonaires .

L'.inflammation des bronches et des poumons favorise ------------ ~ le développement de bactéries , GRIPPE ET SYNDROME GRIPPAL De nombreux germes peuve n t donner un état grippal qu'il est difficile de distinguer d'une vraie grippe en dehors d'une notion d'épidémie.

C'est le cas d u virus para-influenza et du virus respiratoire syncytial (VRS), très fréquent en hiver et principal responsable des bronchio l~es du nourrisson.

staphylocoques ou pneumocoques le plus souvent.

Ce risque d 'évolution vers une surinfection bactérienne explique que les médecins prescrivent parfois des antibiotiques .

• Les trachéites purulentes .

Cette complication rarissime touche surtout les enfants de moins de cinq ans.

Le pronostic vital dépend de la rapidité de l'hospitalisation.

• Le syndrome de Reye.

Cette maladie, dont on ignore l'origine exacte, se rencontre surtout dans les pays anglo­ saxons et touche les jeunes enfants.

Elle survient au cours d'une grippe (de type B notamment), mais aussi après d'autres infections virales , comme la varicelle .

Dans presque tous les cas, on constate que les parents avaient donné auparavant de l'aspirine à leur enfant pour lutter contre la fièvre (les chercheurs pensent que l 'aspirine aurait des effets secondaires toxiques dans certaines situations) .

Depuis 2003 , il est interdit de donner de l 'aspirine à un jeune enfant en cas de lièvre d'origine virale .

LES TRAITEMENTS DE LA GRIPPE LES TRAITEMENTS MODERNES Il n 'existe pas de traitement spécifique de la grippe .

Une forme banale , d'intensité moyenne, ne nécessite que des médicaments symptomatiques contre la lièvre et les douleurs musculaires (paracétamol , ibuprofène , kétoprofène ou aspirine chez le grand enfant et l'adulte uniquement ), une désinfection locale du nez et de la gorge , un antitussif pendant la période de toux sèche .

Les antibiotiques ne sont justifiés que chez les personnes à risque ou en cas de surinfection pulmonaire .

D ' autres médicaments, mis au point récemment , suivent une autre logique .

Ils agissent en amont en inhibant l'action de la neuramidinase, ce qui a pour effet de gêner la multiplication et la dissémination du virus .

Pris dès les premiers symptômes (sous forme de spray ou de comprimés ), ils ramènent à deux jours la durée moyenne d'évolution de la grippe et diminuent d'un tiers la fréquence des complications .

LES Mt DECIN ES DOUCES La grippe est si répandue que chaque culture possède ses remèdes traditionnels à base de plantes , sous forme d 'inhalations ou d'infusions .

La simple inhalation de vapeur d'eau chaude , aromatisée ou non aux essences de plantes , est excellente pour le nez et la gorge .

L'.homéopathie propose divers traitements à base de Getsemium, de Rhus toxicodendron, de Bryona, d'Eupatorium perfoliatum, de Baptista ou du très connu Oscil/ococcinum .

LA VACC INATION Le premier vaccin contre la grippe date de 1940 , mais il fallut attendre les années 1960 pour disposer en abondance de vaccins bien tolérés et efficaces.

En France , les premiers vaccins gratuits ont été proposés aux plus de soixante-quinze ans à partir de 1982 .

Devant la réussite de l'expérience (diminution des complications , de la mortalité et du coût de traitement) , le programme de vaccination gratuite a été étendu aux plus de soixante-cinq ans, ainsi qu'aux enfants et adultes porteurs de certaines maladies de lo ngue durée .

Chacun peut néanmoins se faire vacciner par son médecin, pour un coût modique.

Le vaccin antigrippal est fabriqué chaque année en fonction des trois principales souches circulant au début de l'automne : deux souches A et une souche B.

L'.immunité est acquise deux à trois semaines plus tard et dure en moyenne six mois .

li faut donc se faire vacciner sans attendre l'annonce d'une épidémie et renouveler le vaccin chaque année, surtout si les souches ont changé.

L'.efficacité individuelle est d'environ 70 % .

Il faut y ajouter une efficacité collective, due à la diminution de la dissémination du virus .

Ainsi, la mortalité globale de la grippe, qui était de 15 pour 100000 habitants entre 1950 et 1982, a brusquement chuté et stagne à moins de 1 pour 100 000 depuis les premières campagnes de vaccination.

Le vacc in préventif reste aujourd'hui le meilleur traitement de la grippe .

LA SURVE ILLAN CE MOND IALE li e xiste 112 centre s nationaux de surveillance , répartis dans 82 pays du monde, avec des médecins et des laboratoires sentinelles qui observent la grippe en permanence.

Ces centres ont pour mission de détecter les vagues épidémiques et de recueillir des prélèvements, qui sont envoyés tout au long de l'année à deux des quatre centres mondiaux de la grippe (Londres et Atlanta) , afin de repérer d 'éventuelles mutations et d'orienter à temps la fabrication des vaccins .

Les pays développés possèdent en outre leur propre plan national de surveillance et de lutte.

Deux systèmes regroupant respectivement 27 et 9 pays sont également en veille permanente .

LA LEÇON D E LA G RIPPE DU POULET En 1997, à Hongkong, un virus mutant de type H5N 1 provoqua le décès de 6 personnes sur 18 malades contaminés .

Le réservoir animal lut vite repéré : il s 'agissait de volailles vivantes , très abondantes sur les marchés de la ville .

L'.abattage systématique de millions de poulets a cantonné l'épidémie au territoire de la ville et ainsi probablement évité une pandémie dramatique .

Partant les autorités sanitaires mondiales ont décidé de financer la surveillance constante des marchés de volailles en Asie et des autres lieux où un risque de mutation virale existe .

Elles essaient aussi de mettre au point des mesures pour que les volailles domestiques ne soient pas en contact avec les oiseaux aquatique s sauvages (clôtures , notamment).

DAN S LE FUTUR • Les vaccins du futur pourraient être administrés par inhalation ou pulvérisation nasale , surtout chez les enfants .

Le génie génétique travaille à la production de vaccins plus rapides à fabriquer et agissant sur un plus grand nombre de souches .

• De nouveaux antiviraux capables de stériliser le virus et d 'inhiber sa dissémination seront bientôt disponibles .

lis permettront de réduire la durée et la gravité d'une grippe déclarée .. »

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