ESPIÈGLE, adjectif.

ESPIÈGLE, adjectif.  

A.—  [En parlant d'une personne et en particulier d'un enfant]  Qui est vif et malicieux mais sans méchanceté. Espiègle avec candeur, il faisait des moustaches d'encre aux poupées de ma soeur (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Putois,  1904, page 74) : 

Ø 1. Il désespéra d'être jamais mieux qu'un enfant plaintif et méconnu, un enfant pareil d'âme à quelque fillette rougissante, écervelée, espiègle et jalouse.

PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz,  1902, page 298. 

—  Emploi comme substantif.  Personne malicieuse avec gentillesse. À table dans une fête, Cette espiègle me tient tête Pour les propos libertins (PIERRE-JEAN DE BÉRANGER, Chansons, tome 1, 1829, page 221 ). Hé! bon! c'est une plaisanterie. L'espiègle veut me piquer au jeu par ce joyeux tour de malice (ALFRED DE MUSSET, La Quenouille Barberine,  1840, II, 5, page 316 ). 

B.—  Par extension. 

1. [En parlant du comportement d'une personne]  Qui témoigne de malice inoffensive. Un air espiègle. Caractère, humeur espiègle (Dictionnaire de l'Académie française.  1932).  Ils m'accueillaient avec des mines espiègles et bonnes, fronçant le nez, rapetissant les yeux, pinçant le bec (LÉON FRAPIÉ, La Maternelle,  1904, page 293) : 

Ø 2. À l'extrémité opposée, cette exubérance espiègle et primesautière est presque entièrement absorbée, en tout cas disciplinée par une tendance complémentaire...

Jeux et sports (sous la direction de Roger Caillois)  1967, page 157. 

2. [En parlant de choses abstraites]  Qui est dit ou rapporté de manière malicieuse. Elle a, de temps en temps, sous sa plume de petites anecdotes espiègles et malicieuses (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 4, 1859, page 171 ). 

Remarque : On rencontre dans la documentation l'adverbe espièglement.  D'une manière espiègle. Toute la soirée elle avait pu, pelotonnée espièglement en boule sur mon lit, jouer avec moi comme une grosse chatte (MARCEL PROUST, La Prisonnière, 1922, page 77). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 11