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L'esprit est-il supérieur à la matière ?

Publié le 24/02/2004

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esprit

Une lésion du cerveau entraîne un déficit de la mémoire, du langage ou de la pensée. Plus simplement, un choc sur mon corps produit une douleur dans ma conscience. Au rebours, l'âme agit sur le corps. Ma volonté est capable de mouvoir mon corps à tout instant. Plus curieusement mes préoccupations, mes chagrins psychiques peuvent provoquer de véritables maladies organiques (ulcère à l'estomac par exemple) que la médecine psycho-somatique a bien étudiées au XXe siècle.

II. L'interaction de deux « substances « aussi différentes, comme disait Descartes, a toujours paru mystérieuse aux philosophes. Comment mon esprit, étranger à l'espace, indivisible, peut-il être étroitement lié à mon corps, ce fragment d'étendue géométrique indéfiniment divisible ? Comment ce qui est conscience, intériorité pure, peut-il être en rapport avec l'extériorité, la dispersion ? D'où le DUALISME: Théorie philosophique qui distingue deux plans de réalité distincts.

  • I) Pour dominer la matière, il suffit de la penser.

a) L'homme, ce roseau pensant. b) L'esprit est hétérogène à la matière. c) Le monde est celui de l'esprit.

  • II) L'esprit est soumis à la matière.

a) C'est le corps qui pense. b) C'est la matière qui devient esprit. c) L'esprit n'a pas d'existence indépendante.

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« Les processus de l'esprit sont des processus mécaniquesCette thèse énonce un point de vue matérialiste sur le vivant et se réfère aux recherches actuelles en ce domaine(Changeux ). Changeux: « L'identité entre états mentaux et états physiologiques ou physico-chimiques s'impose entoute légitimité.

» Jean-Pierre Changeux est neurobiologiste, il étudie les processus chimiques et endocrinologiques qui permettent decomprendre le fonctionnement du système nerveux central.

Son objectif est de montrer que le dualisme traditionnelentre l'activité mentale et l'activité neuronale n'a pas de pertinence.

A bien des égards, le titre de l'ouvrage d'où lacitation est extraite est révélateur de la position qu'il défend, mais aussi des problèmes philosophiques qu'elle induit.Parler de « l'homme neuronal » revient explicitement à considérer que toute activité intellectuelle se ramèneessentiellement au corps et, plus précisément ici, aux mécanismes physico-chimiques à l'œuvre dans et entre lescellules nerveuses.

La pensée n'est donc rien d'autre qu'une sorte de sécrétion du cerveau et toute tentative visantà lui attribuer une nature autonome est absurde.

Changeux revendique donc la réduction de l'esprit à des conditionsstrictement matérielles en estimant qu'une telle identification s'impose.

Ne pas le reconnaître revient à construire unobstacle épistémologique à la connaissance de l'homme.

Pourtant, sa thèse repose sur des arguments contestableset présente même un parti pris idéologique, bien qu'il s'en défende.

S'il est évident que sans le cerveau la pensée nepeut exister, est-ce à dire pour autant qu'elle n'est qu'une émanation de la matière cérébrale ? Ne suppose-t-ellepas d'autres conditions ? L'homme n'est pas seulement la somme de ses gènes ou le simple effet des échanges entreses neurones.

Si c'était le cas, alors il faudrait totalement exclure l'hypothèse de la liberté et revendiquer undéterminisme généralisé.

A cet égard, la neurobiologie pourrait remplacer l'anthropologie, mais que deviendraientalors ces autres conditions de la pensée que sont la culture, l'éducation, le langage, les sentiments et les affects ?Par ailleurs, comment continuer à faire sa place à la morale si notre esprit se réduit à nos cellules nerveuses et àleurs combinaisons ? Faut-il estimer que l'adhésion à des principes éthiques ne s'explique que par les courantsélectriques qui parcourent les neurones ou les effets de la chimie ? On ne saurait trouver le fondement del'engagement moral dans ce type de causalité mécanique, ni l'explication du génie de Beethoven, ni de l'amour dedeux êtres sans ruiner la dignité et la spécificité de l'esprit humain. La notion d'esprit ne renvoie pas ici à l' "âme" – notion spiritualiste de la vie – mais seulement à l'intelligence au sensgénéral de faculté de former des idées, des représentations mentales.

C'est là ramener les objets mentaux à leurcause matérielle : le cerveau.

La vie consiste en la disposition mécanique des neurones, et la connaissance duvivant en une topologie des cellules nerveuses, en la description physico-chimique des liaisons neuronales.

Ce pointde vue exclut ainsi tout vitalisme, tout finalisme.

L'activité mentale est conditionnée par l'activité du corps toutentière.

La pensée consciente est une fonction de la matière vivante lorsqu'elle atteint un certain degré decomplexité.

D'ailleurs, les sensibilités conscientes disparaissent les unes après les autres selon que telle ou tellerégion précise de l'écorce cérébrale est endommagée ou détruite par une lésion. La pensée est une propriété du corps organisé. «Je crois la pensée si peu incompatible avec la matière organisée qu'elle semble en être une propriété, telle quel'électricité, la faculté motrice, l'impénétrabilité, l'étendue, etc.

» La Mettrie, L'Homme-machine (1748). L'homme-machine dérive de l'animal-machine de Descartes mais La Mettrie entend pousser le mécanisme cartésienjusqu'au maximum de ses conséquences logiques: tout ce que la métaphysique cartésienne attribuait à l'âme(pensées, ides innées) peut être expliqué matériellement.

Tout en l'homme n'est que mécanisme et il revient à lascience d'en rendre compte. • La solution cartésienne laisse posé le problème de fond: comment l'immatériel peut-il agir sur la matière (etréciproquement)? La Mettrie utilise Descartes pour le critiquer: il prolonge la théorie de Descartes des «animaux-machines» avec sa théorie de «l'homme-machine»: l'homme, dit-il, n'a pas plus une âme que les animaux, il estseulement une machine beaucoup plus complexe. La cinquième partie du "Discours de la Méthode" expose la physique cartésienne, forme résumée du Traité du monde; c'est une déduction rationnelle des principales lois de la nature à partir d'un chaos initial fictif.

« Démontrant leseffets par les causes » (V), il s'appuie sur le principe mécaniste d'une nature explicable par figure et mouvement, etfait ainsi l'économie du recours à la notion d'âme (il développe l'exemple de ses travaux sur les fonctionscardiaques).

C'est particulièrement dans l'étude du vivant qu'un tel geste se trouve mis en relief.

De là, le modèle de. »

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