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l'esprit est-il tranquille ?

Publié le 15/11/2005

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esprit
  -La conscience constitue le mouvement par lequel le pour-soi se dépasse chaque fois lui-même pour accéder à sa propre essence, enrichie par l'intégration de l'altérité. Ce mouvement dialectique empêche toute tranquillité de la conscience, qui ne deviendra telle que lorsqu'elle se sera abolie comme telle et qu'elle aura réalisé son essence d'Esprit absolu. -La conscience pure, c'est le pour-soi, c'est-à-dire l'arrachement à ce qui n'est pas elle, la pure négation ; c'est pourquoi, dans un premier temps, toute conscience est "malheureuse" d'être séparée de ce qui n'est pas elle et qui, pourtant, est elle-même mais selon la seule modalité de l'en-soi, encore. Le mouvement de la conscience consiste à faire de l'en-soi un pour-soi, ou plus précisément un en-soi-pour-soi.     III. La conscience est arrachement angoissé à l'être (Sartre).   -Le pour soi est négatisation de l'en soi, il est pure puissance de néantisation. C'est pourquoi le  pour soi "est ce qu'il n'est pas et n'est pas ce qu'il est". La conscience se saisit dans ce mouvement de retrait par rapport à l'être en soi des choses. -Mais la conscience se fuit elle-même lorsqu'elle se saisit dans l'élement originel de la liberté absolue.

-L'esprit, c'est le principe à partir duquel est rendu possible la connaissance et la sensation, en un mot la conscience. -La tranquillité constitue un état de stabilité qui ne tolère pas de changement brusque ni de conflits internes. -L'homme est le seul animal doué d'un esprit développé, c'est-à-dire d'une conscience de soi, à partir de laquelle est rendue possible la connaissance et la maîtrise du monde environnant. -La conscience se constitue-t-elle dans l'élément de la stabilité, c'est-à-dire dans le rapport d'identité serein à soi ? Ou bien la rupture est-elle définitoire de la notion même de conscience ? Un esprit tranquille est-il encore un esprit ?

esprit

« L'existentialiste déclare volontiers que l'homme est angoisse.

Celasignifie ceci : l'homme qui s'engage et qui se rend compte qu'il est nonseulement celui qu'il choisit d'être, mais encore un législateurchoisissant en même temps que soi l'humanité entière, ne sauraitéchapper au sentiment de sa totale et profonde responsabilité.

Certes,beaucoup de gens ne sont pas anxieux ; mais nous prétendons qu'ils semasquent leur angoisse, qu'ils la fuient ; certainement, beaucoup degens croient en agissant n'engager qu'eux-mêmes et, lorsqu'on leur dit: mais si tout le monde faisait comme ça ? il haussent les épaules etrépondent : tout le monde ne fait pas comme ça.

Mais en vérité on doittoujours se demander : qu'arriverait-il si tout le monde en faisaitautant ? et on n'échappe à cette pensée inquiétante que par une sortede mauvaise foi.

Celui qui ment et qui s'excuse en déclarant : tout lemonde ne fait pas comme ça, est quelqu'un qui est mal à l'aise avec saconscience, car le fait de mentir implique une valeur universelleattribuée au mensonge.

Même lorsqu'elle se masque, l'angoisseapparaît.[...] Il ne s'agit pas là d'une angoisse qui conduirait au quiétisme, àl'inaction.

Il s'agit d'une angoisse simple, que tous ceux qui ont eu desresponsabilités connaissent.

Lorsque, par exemple, un chef militaireprend la responsabilité d'une attaque et envoie un certain nombred'hommes à la mort, il choisit de le faire et, au fond, il choisit seul.

Sansdoute il y a des ordres qui viennent d'en haut, mais ils sont trop larges et une interprétation s'impose, quivient de lui, et de cette interprétation dépend la vie de dix ou quatorze ou vingt hommes.

Il ne peut pas nepas avoir, dans la décision qu'il prend, une certaine angoisse.

Tous les chefs connaissent cette angoisse.Cela ne les empêche pas d'agir, au contraire, c'est la condition même de leur action.

SARTRE Sartre définit ici l'un des concepts principaux de l'existentialisme, à savoir l'angoisse (lignes 1-12).

L'angoisse estliée, dans le premier paragraphe, à ce que Sartre a dit de la responsabilité totale de l'homme : si chaque individuchoisit non seulement l'homme qu'il est mais « l'image de l'homme tel que nous estimons qu'il doit être » (p.

32),alors il ne peut éviter l'angoisse face à cette responsabilité écrasante — celle d'être au fondement de ses propresactes, et d'engager par là l'humanité entière.

Ou plutôt il peut l'éviter en tant qu'il est de mauvaise foi et qu'ilaffirme n'engager que soi en s'engageant.

Qu'est-ce donc que la mauvaise foi ? Elle est une attitude existentielle quia la structure du mensonge ; cependant, « ce qui change tout [sous-entendu : par rapport au mensonge], c'estque dans la mauvaise foi, c'est à moi-même que je masque la vérité.

Ainsi, la dualité du trompeur et du trompén'existe pas ici » (L'Être et le Néant, p.

84).

La mauvaise foi est donc mensonge à soi, qui suppose l'unité d'uneconscience : c'est cette mauvaise foi qui caractérise celui qui fuit l'angoisse en refusant sa responsabilité totale,par exemple celui qui justifie son mensonge en disant que « tout le monde ne fait pas comme ça » (lignes 10-11).Mais en fait, cette forme de dénégation révèle l'angoisse qu'elle cherche à dissimuler, car si je mens, c'estprécisément que j'attribue implicitement une valeur universelle au mensonge.L'angoisse est donc inévitable, même pour celui qui cherche à se cacher qu'il est totalement responsable de ce qu'ilfait et qu'il en est responsable aux yeux de l'humanité : c'est pourquoi l'angoisse ne mène pas au quiétisme, c'est-à-dire au primat de la contemplation sur l'action.

En effet, l'angoisse caractérise la structure du Pour-soi en tantmême qu'il agit : il s'agit de ce que Heidegger appelle un « existential », c'est-à-dire un mode d'être nécessaire duPour-soi, — nécessaire, car le Pour-soi ne peut pas ne pas être responsable de ce qu'il fait.

Sartre, pour l'expliquer,' prend l'exemple du chef militaire : celui-ci choisit toujours seul car, même s'il reçoit des ordres, c'est toujours à luide décider du sens à donner à ces ordres.

L'angoisse est donc liée ici au fait que parmi les possibles, je n'enchoisisse qu'un et que j'en assume totalement la responsabilité, étant donné que même l'ordre ne le contenait pas :l'angoisse n'est pas alors la peur qui me paralyse et interdit toute praxis, elle est le vertige de l'homme d'actiondevant l'infinité des possibles qui s'ouvrent à lui et qui n'ont de valeur qu'en ce qu'ils sont ses possibles.

Conclusion -L'esprit est "tranquille", lorsqu'il est en harmonie avec lui-même, c'est-à-dire quand les facultés appétitives sontgouvernées par la puissance rationnelle.-Or, l'esprit ce n'est pas que la raison, c'est aussi la conscience, ce par quoi un esprit peut se saisir lui-mêmecomme tel ; cette saisie ne peut se saisir que dans l'élément de la rupture perpétuelle, et se fuir hors d'elle-même àtravers l'expérience de l'angoisse.-C'est pourquoi l'esprit ne saurait jamais être tranquille s'il se saisit dans son activité propre ; la tranquillité n'estjamais qu'une fuite, elle ne reflète jamais qu'une attitude de mauvaise foi.

La tranquillité de l'esprit, c'est le luxeinauthentique de se sentir désengagé vis-à-vis de tout ce qui échoit à la conscience, à commencer par la chargeirréductible de sa propre existence.. »

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