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Faut-il être seul pour être soi-même ?

Publié le 24/02/2004

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Tout être humain éprouve le besoin de connaître son entourage mais aussi de faire face à lui-même. Sans personne autour de lui, chacun a sa propre personnalité, ses propres rêves, ses propres désirs. Le bonheur des uns fait le malheur des autres, certes, étant donné que personne n’a la même vie, tout le monde est unique. L’intérieur de chacun n’est pas celui des autres. Nous avons tous besoin de faire face à soi-même, nous savons ce que nous sommes mais comment en arriver là ? Faut-il être seul pour être soi-même ? Tel est le sujet que nous allons traiter dans cette dissertation, en se posant des questions telles que… L’être humain peut-il se connaître sans personne autour de lui ? A-t-on besoin des autres pour forger son propre intérieur ? Une personne, seule, peut-elle faire face à sa propre réalité, ses propres pensées, son propre caractère ? Enfin de compte, a-t-on vraiment besoin des autres pour se rendre compte de ce que l’on est ?

La seule façon d'être soi-même est de renoncer aux relations avec autrui. Sa présence, ses jugements me forcent à jouer un rôle social, à porter un masque. Ce n'est que recueilli et seul que je suis pleinement moi-même. MAIS, pour être moi-même, j'ai aussi besoin du concours des autres qui me jugent et m'évaluent. Le regard qu'ils portent sur moi m'aide à prendre conscience de ce que je suis et à me distinguer des autres hommes.

« qui » se perd et se dilue.

« C'est dans cette non-imposition et cette imperceptibilité que le On déploie savéritable dictature.

»Vivre sous le règne du On, c'est d'abord se réfugier dans la médiocrité de l'anonymat, mais c'est par suite,bien plus, se refuser à toute responsabilité :« Comme le On prédonne tout jugement et toute décision, il ôte à chaque fois au Dasein toute laresponsabilité.

Le On ne court pour ainsi dire aucun risque à ce qu'on l'évoque constamment [...] C'étaittoujours le On et pourtant on peut dire que « nul » n'était là.

»Ce nivellement, cette médiocrité et cette façon d'éviter toute originalité (« Tout ce qui est original estaussitôt aplati en passant pour du bien connu, tout ce qui a été conquis de haute lutte devient objetd'échange ») se révèlent au mieux dans les bavardages sur la mort.En effet, dans la mort, il en va du tout de mon existence : la mort est ce qui est absolument propre et mien.Aussi l'angoisse devant la mort est-elle en quelque sorte l'angoisse devant la liberté, devant notre être aumonde.

Et s' « il est exclu de confondre l'angoisse de la mort avec la peur de décéder », c'est précisémentque « l'angoisse de la mort est angoisse « devant » le pouvoir-être le plus propre, absolu, indépassable ».La capacité d'assumer la possibilité de la mort propre, et par suite de se découvrir comme être au monde ,comme jeté, librement, dans le monde, a donc partie liée avec la capacité du Dasein d'être soi.Or, précisément les bavardages du On à propos de la mort, là encore sombrent dans l'inauthenticité et lerecouvrement.

Il s'agit de camoufler cette mort qui est la mienne en événement, en bien connu.« Si jamais l'équivoque caractérise en propre le bavardage, c'est bien lorsqu'il prend la forme de ce parler surla mort.

Le mourir, qui est essentiellement et irreprésentablement mien, est perverti en événementpubliquement survenant.

»Le discours du On transforme la mort en accident : « le On meurt, propage l'opinion que la mort frapperaitpour ainsi dire le On ».

Là encore il s'agit de se démettre de ses responsabilités et même de soi-même.Ces bavardages interdissent à l'angoisse de la mort de se faire jour : en ce sens, ils privent l'individu de lapossibilité de l'accès à son être propre.

« Dans l'angoisse de la mort, le Dasein est transporté devant lui-même[...] Or le On prend soin d'inverser cette angoisse en une peur d'un événement qui arrive.

»En faisant miennes ces ratiocinations, sans doute gagnerais-je d'être rassuré, d'être indifférent à ce qui m'estle plus propre, mais au prix de l'aliénation, de la perte de soi.Mais si les analyses d'Heidegger ne se donnaient que comme une dénonciation de la pression des bavardagesde la masse, de la dictature anonyme qui régit les rapports humains et interdit à chacun l'accès à lui-même etau monde, elles perdraient de leur pertinence.Le On n'est pas extérieur au Dasein, à l'individu, il est au contraire l'un de ses modes d'être premier etoriginaire.

IL n'y a pas à faire le départage entre individus authentiques ou inauthentiques.« Le Dasein est de prime abord Un et le plus souvent il demeure tel.

Lorsque le Dasein découvre et s'approcheproprement du monde, lorsqu'il s'ouvre à lui-même son être authentique, alors cette découverte du « monde »et cette ouverture du Dasein s'accomplissent toujours en tant qu'évacuation des recouvrements et desobscurcissements, et que rupture des dissimulations par lesquelles le Dasein se verrouille l'accès à lui-même.

»Il n'y a pas d'accès véritable au monde et à soi-même, de façon authentique d'être qui ne se fasse jour àpartir de ce fond originaire d'inauthenticité.

Le « On » n'est personne, mais il est un mode d'être de chacun.La dictature du « on » dont parle Heidegger est d'abord la façon commune de se préoccuper d'autrui.

C'estaussi ce que Heidegger nomme « déchéance », c'est-à-dire la façon de ne pas être soi.

L'inauthenticité estun accès barré à notre être propre, une aliénation de soi, au profit de l'anonyme. Les us et coutumes m'obligent à porter un masqueEn groupe, il faut toujours plaire, être conforme à une certaine image sociale.

Le jeu social m'empêche d'êtremoi-même.

Je suis toujours tenu de masquer ce qui fait de moi un individu unique et spécifique.

Que l'onsonge par exemple au mimétisme de la mode.

La vie en société me prive de la liberté de dévoiler messentiments et mes pensées les plus sincères.

Si tous les hommes se disaient toujours la vérité, le mondedégénérerait dans le chaos le plus total. La vie sociale n'est qu'un jeu de rôlesDénonçant la comédie humaine, Pascal distinguera les grandeurs d'établissement et les grandeurs naturelles.. »

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