L'Esthétique du Laid, Karl ROSENKRANZ

« Le laid émane d'une erreur de la représentation du beau et du laid transparaît le comique. Le comique étant le fruit du laid, le rire est une forme de révulsion du laid. Rosenkranz définit le laid à partir du beau, le laid est en effet la négation du beau, le non-être du beau, il n'est passon opposé car fait partie intégrante du beau.

Alors si la beauté est la forme du sublime, de laquelle émane la vérité à partir de la liberté ; le laid n'est pas pourétant producteur de mensonge, car le laid est le non-beau et non son contraire.

C'est le « beau négatif ». Pour Rosenkranz, « le laid est inséparable du concept du beau « , en effet il y a une gradation dans le beau qui faitque le laid peut en émaner sans même être représenté, ainsi « le laid étant la non-idée esthétique, comme partieintégrante de l'esthétique et [...] le laid change le beau en comique.

» Rosenkranz tente dans son oeuvre de donner une légitimité au laid qui doit être considéré comme une partieintégrante du beau, et par là-même de l'esthétique.

Avec Baumgarten en 1750 est née l'esthétique et donc lascience du beau, ici Rosenkranz, un siècle plus tard, explique la place du laid dans l'art par le comique.

Le comique est la transformation de la laideur du beau, en effet le laid est la négation du beau et le comique émanedu laid. Rosenkranz insiste sur le caractère absolu du beau et relatif du laid : « le laid est comme le bien, un absolu, et lelaid comme le mal n'est qu'un relatif ». En effet, l'auteur met en avant le fait qu'il y a une évolution dans le beau et donc du laid.

Le beau évolue selon lamode, dans le temps et l'espace, il est lié aux coutumes, aux hommes et leur évolution.

Ainsi, ce qui est beauaujourd'hui pourra être matière à rire demain et donc devient laid.

C'est bien la relativité du laid, alors que le beau sedétermine en lui-même, le laid est mesuré à travers le beau, est qualifié ce qui est laid aujourd'hui en parallèle de cequi est beau simultanément. Ainsi, le comique est engendré par le laid « qui fait apparaître sa relativité et sa passivité face au beau ».

Rosenkranz dans son Esthétique du Laid fait apparaître les différentes déterminations du beau dans l'art.

Le laid est un accident dans la représentation du beau mais quand un artiste le représente sciemment, cela ressort sous laforme du comique comme un dramaturge met en scène les travers de la société.

Le rire permettant alors derepousser cette laideur des hommes.

Comme nous l'évoquions dans l'introduction, l'auteur prend appui sur la nature pour exemplifier le caractère debeauté et de laideur en chacun de nous.

Dans la nature on peut trouver du beau comme du laid, dans l'aspectextérieur des plantes et des animaux comme dans leur manière d'évoluer.

La beauté dans la nature peut être le fruitdu hasard tout comme le laid qui répond à certaines nécessités ; aussi un animal laid le sera en vertu de sonenvironnement ou pour se protéger de ses prédateurs.

La laideur pour l'animal ne sera alors qu'un moyen. Pour l'homme cela est différent, en effet l'homme a le choix entre le vice et la vertu, le bien ou le mal, ainsi c'est luiqui choisit la voix de la beauté ou de la laideur.

Ce n'est pas alors une question de laideur physique mais plutôt unrapport à l'Esprit.

Dans la littérature est souvent représenté ce chemin de l'homme vers le vice et Rosenkranzs'appuie essentiellement sur la littérature pour démontrer que le laid se transforme en comique dans l'art. Rosenkranz en appelle à la religion pour la représentation du laid, en effet c'est la religion, avec sa vision dualiste etsa lutte contre le mal qui impose la représentation du laid ; souvent en peinture le laid est représenté en opposition. »