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L'Etat a-t-il encore un rôle à jouer dans l'économie ?

Publié le 18/08/2012

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On assiste depuis quelques années à un retour mondial des politiques  publiques. Etats-Unis. Post-11 septembre: réintroduction et réhabilitation  des contrôles administratifs (contrôle de la mobilité des hommes, amorces  de contrôles des entrées et sorties de capitaux) en infraction à la logique de la  mondialisation libérale. Avec la crise économique, ce retour est d’autant plus  important, voire essentiel: amortissement traditionnel par la relance de  la dépense publique, interventions fortes et rapides de la Fed (banque  centrale américaine), choix budgétaires forts (baisse massive des impôts).  Volonté de créer durablement un contrôle public des “contrôles”  privés. Périphérie de la globalisation. Banque mondiale en 1997:  reconnaissance du rôle décisif de l’Etat dans le développement. L’Etat  doit faire respecter le droit, la propriété, les respect des contrats, l’impartialité  des décisions de justice et leur effectivité. Le marché n’est pas la condition  suffisante du développement, et il faut des politiques publiques pour le  faire apparaître et respecter.

« providence avec la crise de l'Etat providence des années 70: les couchessupérieures ne ressentent plus d'intérêt au maintien de la solidarité nationale,alors que la couche inférieure possède un faible poids politique et social.De plus, les possibilités mêmes de redistributions sont remises encause: le profit des entreprises ne se traduit plus nécessairement par del'investissement sur le territoire où il a été dégagé, le capital et les salariés lesplus performants sont en mobilité constante et il y a une réduction de lapossibilité de taxer les éléments les plus mobiles.La concurrence entre Etats peut alors prendre la forme du “moinsdisantfiscal”, pour attirer les facteurs les plus mobiles: il y alorsréduction des dépenses publiques, concentration des impôts sur les facteurspeu mobiles, et ainsi une perte de la liberté d'effectuer une redistributionsatisfaisante.On assiste également à la remise en cause par les firmesmultinationales de la dichotomie entre activités marchandes et secteurnon-marchand organisé par l'Etat (avec des activités comme l'éducation, lasanté, la culture, l'assurance chômage, l'assurance retraite), qui découlentdirectement de l'Etat providence.

Ces firmes expriment le désir de rendremarchands les secteurs potentiellement rentables que gérait l'Etat providence(par exemple: assurance santé des plus riches, enseignement supérieurprofessionnel, retraite par capitalisation).

Cela entraîne le risque évident decréer une société à deux vitesses, avec des services privés pour les plusriches et des services publics de mauvaise qualité pour les plus pauvres.B) La diminution des prérogatives de l'Etat dans la régulationmacro-économiqueJusqu'aux années 70, le plein emploi se maintient car les Etatsacceptent des poussées limitées d'inflation (qui appauvrissent lescréanciers mais rétablissent financièrement les entreprises).

La mondialisationet la globalisation financière ont entraîné un abandon de cette stratégie,pour la remplacer par la garantie d'une inflation faible et d'une rémunérationsuffisante des créanciers et des entreprises.

Les banques centrales sontdevenues indépendantes, des normes contraignantes de déficit publicet d'inflation sont mises en place: les marges de manoeuvre de l'Etat enmatière économique se trouvent très fortement réduites.Aucun organisme n'a pris le relais pour assurer à l'échelon mondial larégulation de l'activité économique que prenait en charge l'Etat au niveaunational.Depuis une trentaine d'années (depuis les difficultés de la politiqueéconomique keynésienne), la vision du courant du libéralisme radicals'affirme de plus en plus.

Ses représentants principaux sont Ludwig vonMises, Friedrich Hayek (l'école autrichienne).

Pour eux, tout Etat représentevirtuellement un empiétement sur les libertés personnelles, et sesprélèvement nuisent forcément à l'efficacité économique.

L'Etat ne doitdonc pas avoir la possibilité de réguler l'économie, il faut le cantonner aussiétroitement que possible dans ses fonctions régaliennes, et l'exclure de touteresponsabilité économique ou sociale.Les défaillances propres à l'action publiques sont soulignées,notamment les obstacles informationnels, les engrenages del'interventionnisme d'Hayek (toute intervention publique entraînelogiquement une autre intervention).Le seul rôle économique de l'Etat crédité d'un impact sur la croissanceconsiste à veiller au bon fonctionnement concurrentiel des marchés.

Sesautres fonctions sont suspectées d'effets négatifs sur la vigueur de l'activité(fonctions de redistribution: réduisent l'incitation au travail).

Fonction destabilisation qui tend à s'effacer devant l'impératif de neutralité des politiquesmacroéconomiques.Transition:Malgré l'émergence du libéralisme et d'une économie de plus en plus détachéede l'Etat, il n'y pas de réelle concrétisation du libéralisme radical: RonaldReagan, Margaret Thatcher, George W.

Bush = amaigrissement de l'Etat socialet de l'Etat interventionniste, mais pas élimination.II) Un Etat fort ayant un rôle à jouer dans l'économiereste néanmoins une nécessité dont le capitalismeactuel ne saurait se départirA) La nécessité d'un Etat régulateur pour pallier lesinsuffisances et les défaillances du marchéPour de nombreux économistes, l'Etat garde néanmoins un rôleimportant à jouer dans l'économie, en tant que régulateur, pour pallier lesinsuffisances et les défaillances du marché.Même pour Adam Smith il y a une nécessité “d'élever etd'entretenir ces ouvrages et ces établissements publics dont unegrande société retire d'immenses avantages, mais qui sont néanmoinsde nature à ne pouvoir être entrepris ou entretenus par un ou parquelques particuliers” (La richesse des nations, 1776): il appelle donc à une. »

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