Devoir de Philosophie

L'état de nature et la société ?

Publié le 08/08/2004

Extrait du document

Les recherches poursuivies ces dernières décennies montrent, dit Lévi-Strauss que « dans certaines limites le chimpanzé peut utiliser des outils élémentaires et éventuellement en improviser «, que « des relations temporaires de solidarité et de subordination peuvent apparaître et se défaire au sein d'un groupe donné « et enfin qu'« on peut se plaire à reconnaître dans certaines attitudes singulières l'esquisse de formes désintéressées d'activité ou de contemplation «. Mais, ajoute Lévi-Strauss, « si tous ces phénomènes plaident par leur présence, ils sont plus éloquents encore - et dans un tout autre sens, par leur pauvreté «. De plus, et c'est là sans doute la caractéristique la plus importante, « la vie sociale des singes ne se prête à la formulation d'aucune norme «.A partir de cette constatation, Lévi-Strauss indique ce qui lui semble être le critère de la culture : « Partout où la règle se manifeste, nous savons avec certitude être à l'étage de la culture. « Mais les règles institutionnelles qui fondent la culture sont particulières et varient d'une société à l'autre. On peut donc affirmer que l'universel, ce qui est commun à tous les hommes, est la marque de leur nature. C'est donc ce double critère de la norme (règle) et de l'universalité qui permet - dans certains cas - de séparer les éléments naturels des éléments culturels chez l'homme : « Posons donc que tout ce qui est universel chez l'homme relève de la nature et se caractérise par la spontanéité, que tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture et présente les attributs du relatif et du particulier. « Mais ce double critère posé, nous nous trouvons, dit Lévi-Strauss confrontés avec un fait unique en son genre : la prohibition de l'inceste. Celle-ci, en tant qu'institution relève de la règle et donc de la culture. Mais, en même temps, elle est un phénomène universel et semble donc relever de la nature.

« savoir l'aliénation totale de chaque associé avec tous ses droits à toute la communauté ».

L'individu n'a rien àperdre en renonçant à ses droits naturels.

Au contraire, par le contrat qui est l'aliénation de la liberté naturelle à latotalité sociale, l'individu s'arrache à la précarité et à la fragilité du règne de la nature et actualise la perfectibilitéqui est en lui.

De plus, le contrat garantit l'égalité et la réciprocité des conditions : « Chacun se donnanttout entier, la condition est égale pour tous, et la condition étant égale pour tous, nul n'a intérêt à la rendreonéreuse aux autres.

» Enfin, l'égalité et la réciprocité suppriment toute dépendance personnelle : « Chacun sedonnant à tous ne se donne à personne.

» Ainsi se trouvent réalisées la souveraineté du corps public et lapromotion morale et politique de chaque individu au rang de citoyen.

Chaque membre est partie indivisible du tout etc'est la liaison de tous les membres qui forment la société civile et l'État. D.

Problème du passage de l'état de nature à l'état de société (ou état de culture) Où finit la nature ? Où commence la culture !Dans Les structures élémentaires de la parenté, Claude Lévi-Strauss a tenté de répondre à cette double question.La première méthode, dit-il, et la plus simple pour repérer ce qui est naturel en l'homme, consisterait à isoler unenfant nouveau-né, et à l'observer pendant les premiers jours qui suivent sa naissance.

Mais une telle approches'avère peu certaine parce qu'un enfant né est déjà un enfant conditionné.

Une partie du biologique à la naissanceest déjà fortement socialisé.

En particulier les conditions de vie de la mère pendant la période précédantl'accouchement constituent des conditions sociales pouvant influer sur le développement de l'enfant.

On ne peutdonc espérer trouver chez l'homme l'illustration de comportement préculturel.La deuxième méthode, dit Lévi-Strauss, consisterait à repérer ce qui est préculturel en l'animal.

Observons lesinsectes.

Que constatons-nous ? Que les conduites essentielles à la survivance de l'individu et de l'espèce sonttransmises héréditairement.

Les instincts, l'équipement anatomique sont tout.

Nulle trace de ce qu'on pourraitappeler « le modèle culturel universel » (langage, outil, institutions sociales, et système de valeurs esthétiques,morales ou religieuses).Tournons-nous alors vers les mammifères supérieurs.

Nous constatons qu'il n'existe, au niveau du langage, desoutils, des institutions, des valeurs que de pauvres esquisses, de simples ébauches.

Même les grands singes, ditLévi-Strauss, sont décourageants à cet égard : «Aucun obstacle anatomique n'interdit au singe d'articuler les sonsdu langage, et même des ensembles syllabiques, on ne peut qu'être frappé davantage par sa totale incapacitéd'attribuer aux sons émis ou entendus le caractère de signes.

» Les recherches poursuivies ces dernières décenniesmontrent, dit Lévi-Strauss que « dans certaines limites le chimpanzé peut utiliser des outils élémentaires etéventuellement en improviser », que « des relations temporaires de solidarité et de subordination peuvent apparaîtreet se défaire au sein d'un groupe donné » et enfin qu'« on peut se plaire à reconnaître dans certaines attitudessingulières l'esquisse de formes désintéressées d'activité ou de contemplation ».

Mais, ajoute Lévi-Strauss, « si tousces phénomènes plaident par leur présence, ils sont plus éloquents encore — et dans un tout autre sens, par leurpauvreté ».

De plus, et c'est là sans doute la caractéristique la plus importante, « la vie sociale des singes ne seprête à la formulation d'aucune norme ».A partir de cette constatation, Lévi-Strauss indique ce qui lui semble être le critère de la culture : « Partout où larègle se manifeste, nous savons avec certitude être à l'étage de la culture.

» Mais les règles institutionnelles quifondent la culture sont particulières et varient d'une société à l'autre.

On peut donc affirmer que l'universel, ce quiest commun à tous les hommes, est la marque de leur nature.

C'est donc ce double critère de la norme (règle) et del'universalité qui permet — dans certains cas — de séparer les éléments naturels des éléments culturels chezl'homme : « Posons donc que tout ce qui est universel chez l'homme relève de la nature et se caractérise par laspontanéité, que tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture et présente les attributs du relatif etdu particulier.

» Mais ce double critère posé, nous nous trouvons, dit Lévi-Strauss confrontés avec un fait unique enson genre : la prohibition de l'inceste.

Celle-ci, en tant qu'institution relève de la règle et donc de la culture.

Mais,en même temps, elle est un phénomène universel et semble donc relever de la nature.

Une contradiction donc, unmystère redoutable : «La prohibition de l'inceste possède, à la fois, l'universalité des tendances et des instincts, etle caractère coercitif des lois et des institutions.

». »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles