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l'état est-il au service de la volonté populaire ?

Publié le 28/01/2005

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ÉTAT

Gén. L'État (É majuscule) doit d'abord être distingué de la société, puisqu'il existe des sociétés sans État. Il désigne une société organisée ayant une administration politique et juridique autonome, mais également, au sens strict, l'ensemble de ces administrations. Il est ainsi un pouvoir distinct, qui s'incarne dans des institutions et s'exerce sur l'ensemble de la société. Monopole de la législation et occupation permanente d'un territoire caractérisent par ailleurs l'État, qu'on peut définir avec Max Weber comme la communauté humaine qui, dans les limites d'un territoire déterminé, revendique avec succès, pour son propre compte, le monopole de la violence physique légitime. Phi. pol. C'est dans la raison d'être de l'État que réside son essence : l'homme a inventé l'État pour ne pas obéir à l'homme. L'État est l'artifice qui permet de détacher les rapports d'autorité des relations personnelles de chef à sujet. Ceux qui exercent le pouvoir n'en sont pas propriétaires mais dépositaires. L'État est le bien de tous (res publica) et les institutions qui l'incarnent l'expression de la volonté générale.

VOLONTÉ (lat. voluntas; dérivé de volo, je veux)

Gén. Forme de l'activité qui consiste à se représenter l'acte à produire (ce qui suppose conscience), à délibérer sur les fins de l'action, puis à décider d'agir pour exécuter enfin cette décision (ce qui semble impliquer liberté). Phi. En un sens classique, définie comme cause d'elle-même, la volonté est forcément volonté libre. Ainsi, pour Descartes, notre liberté réside en notre pouvoir de choisir qui s'exprime déjà dans nos actes les plus arbitraires, ceux qui procèdent du pur exercice de notre volonté sans être motivés par aucune raison déterminante ( liberté) : « La liberté de notre volonté se connaît sans preuve par la seule Expérience que nous en avons. » Le doute est l'Expérience même de cette volonté libre. Or, Spinoza a montré que précisément cette Expérience n'est pas une preuve : le sentiment de la liberté peut fort bien être l'effet d'une illusion de la conscience qui, ignorant les causes qui la déterminent à vouloir, croit vouloir librement. Si Kant, à son tour, reconnaît que l'existence d'une volonté libre ne peut être prouvée, il soutient néanmoins qu'elle doit être postulée. En effet, « sans une telle liberté aucune loi morale ni aucune imputation d'après elle n'est possible » : ainsi, l'existence d'une volonté libre est exigée par la moralité, elle est un postulat de la Raison pratique sans lequel il deviendrait impossible de condamner une action immorale. On ne peut blâmer un acte sans supposer qu'il n'aurait pas dû avoir lieu, ce qui serait impossible s'il était infailliblement déterminé et non pas l'effet d'une volonté libre.

VICE

: étymologiquement, ce mot signifie tare ou défaut. Mais il a aussi un sens morale qui désigne une dispositionacquise au mal et s'oppose à la vertu, disposition au bien.

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