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L'État et la violence ?

Publié le 13/02/2004

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C'est le peuple qui a sinon porté au pouvoir, du moins soutenu avec ferveur Mussolini, Staline et Hitler. Le totalitarisme est un système de,gouvernement caractérisé par la confusion entre le peuple et l'État (l'État prétend incarner le peuple) et l'abolition des distinctions propres à l'État de droit (État/société; privé/public; politique/économie, etc.). Et pourtant, aussi violent, aussi meurtrier soit-il, le totalitarisme n'est pas un État sans lois (ce qui est le cas du despotisme, où la volonté du despote tient lieu de loi). Dans un système totalitaire, le chef prétend en effet s'inspirer d'une loi infaillible (loi de la Nature, ou de l'Histoire) et c'est la raison pour laquelle l'illusion d'une légitimité du pouvoir totalitaire est si puissante. Cette légitimité est évidemment mensongère et les régimes totalitaires ne sont même plus des États, car leurs institutions n'ont pas la moindre consistance, et les droits des individus y sont abolis. L'État totalitaire est l'envers exact de l'État de droit. En ce sens, il est une caricature monstrueuse et inédite de l'État moderne tel que les philosophes l'avaient imaginé. CITATIONS: « Ce n'est pas la violence qui restaure, mais la violence qui ruine qu'il faut condamner. » Machiavel, Sur la première décade de Tite-Live, 1531 (posth.

« "Un État est l'unification d'une multiplicité d'hommes sous des lois juridiques."Kant, Métaphysique des moeurs, 1785. La charge de l'État est d'assurer le fonctionnement de la société.

En effet, leshommes ont des intérêts divergents qui leur font perdre de vue l'unité requiseà toute vie sociale.

En d'autres termes, l'État est plus qu'un simplerassemblement d'individus, il est un principe d'intégration.

Il fonde le passagedu singulier à l'universel.

Sans lui, les hommes ne pourraient passer decontrats, garantir leurs échanges, dépasser leurs oppositions.

En un sens, ilest la forme objective que prend leur désir de vivre ensemble. Démocratie et totalitarismeL'État n'est cependant pas toujours un moindre mal.

De fait, le XXe siècle aconstamment oscillé entre deux systèmes politiques qui en constituent lesdeux pôles: la démocratie et le totalitarisme.

Le totalitarisme selon HannahArendt n'est pas le despotisme.

Il n'est pas non plus l'envers ou le négatif dela démocratie: il est, très précisément, une déviation possible de ladémocratie, comme le soupçonnait déjà Tocqueville.

C'est le peuple qui asinon porté au pouvoir, du moins soutenu avec ferveur Mussolini, Staline etHitler.

Le totalitarisme est un système de,gouvernement caractérisé par laconfusion entre le peuple et l'État (l'État prétend incarner le peuple) etl'abolition des distinctions propres à l'État de droit (État/société; privé/public; politique/économie, etc.).

Et pourtant, aussi violent, aussi meurtrier soit-il, le totalitarisme n'est pas un État sanslois (ce qui est le cas du despotisme, où la volonté du despote tient lieu de loi).

Dans un système totalitaire, le chefprétend en effet s'inspirer d'une loi infaillible (loi de la Nature, ou de l'Histoire) et c'est la raison pour laquelle l'illusiond'une légitimité du pouvoir totalitaire est si puissante.

Cette légitimité est évidemment mensongère et les régimestotalitaires ne sont même plus des États, car leurs institutions n'ont pas la moindre consistance, et les droits desindividus y sont abolis.

L'État totalitaire est l'envers exact de l'État de droit.

En ce sens, il est une caricaturemonstrueuse et inédite de l'État moderne tel que les philosophes l'avaient imaginé. CITATIONS: « Ce n'est pas la violence qui restaure, mais la violence qui ruine qu'il faut condamner.

» Machiavel, Sur la première décade de Tite-Live, 1531 (posth.) « La violence se donne toujours pour une contre-violence, c'est-à-dire pour une riposte à la violence de l'Autre.

»Sartre, Critique de la raison dialectique, 1960. « Il faut concevoir l'État contemporain comme une communauté humaine qui, dans les limites d'un territoiredéterminé [...], revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime.

»Max Weber, Le Savant et le Politique, 1921 (posth.) « L'État, c'est le plus froid de tous les monstres froids.

Il ment froidement; et voici le mensonge qui s'échappe desa bouche : "Moi, l'État, je suis le Peuple." » Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1883-1885. « L'Etat ne poursuit jamais qu'un but : limiter, enchaîner, assujettir l'individu.

» Max Stirner, L'Unique et sa propriété, 1845. L'État signifie pour Stirner la négation même de l'individu, de la puissance individuelle, de la propriété individuelle.

Dans l'État, le moi se voit contraint de poursuivre des buts collectifs et de respecter desrègles qui sont conçues pour s'appliquer à tous.

L'État implique la « mutilation » du moi. « Ce gros Léviathan, qui est fait d'une masse d'hommes, fait voir des pensées d'enfant en bas âge; ou plutôt il nepense point.

» Alain, Propos, 1935. Alain reprend ici la métaphore inaugurée par Hobbes, qui comparait l'État détenteur du pouvoir absolu au Léviathan, monstre marin évoqué dans la Bible.. »

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