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L'étendue en philosophie

Publié le 13/06/2012

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1. Notion du continu. - Le continu, avons-nous dit, est la quantité dont les extrêmes ne font qu'un. Il se compose donc de parties réelles, mais seulement séparables et non actuellement séparées : on exprime cette propriété en disant que les parties du continu ne sont données qu'en puissance. La quantité continue, comme telle, c'est-à-dire la quantité absira:ite, est donc indéfiniment dirisible. Mais on ne peut dire cela du continu concret (ou corps) : le corps requiert, en effet, pour exister et pour agir, une quantité déterminée.

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« jugement spontané, naturel et nécessaire du sens commun, qui professe la réalité objective de l'étendue : si un tel jugement était faux, c'en serait fait de toute certitude.

- Quant à l'opinion de Descartes et de Male branche., qui font dépendre la croyance à la réalité de l'étendue, non pas de la perception que nous en avons, mais d'un raisonnement fondé sur la véra­ cité divine {DESCARTES) OU de la révélation {MALEBRANCHE), elle va également contre l'évidence immédiate du sens commun.

290 b) Les prétendues antinomies du continu.

D'autres objections contre la réalité de l'étendue {ou du continu) ont été proposés au nom d'une analyse de la notion d'etendue.

Ce sont les fameux arguments de ZÉNON n'ÉLÉE.

Zénon prétend que si l'étendue était réelle, elle rendrait impossible le mouvement.

L'étendue étant en effet composée de parties en nombre infini - par le fait que le continu est indéfiniment divisible - il serait impossible de franchir aucun espace, puisque chaque élément de cet espace serait lui-même composé d'éléments en nombre infini.

Comme on ne peut traverser l'infini, il serait impossible de se mouvoir.

ZÉNON illustre cette doctrine par l'exemple d'Achille et de la tortue : Achille aux pieds agiles a beau courir, jamais il ne pourra ratrapper la tortue.

En fait le mouçement est une illusion, si l'étendue existe, et si le mou­ vement existe, c'est l'étendue qui est illusoire.

Contre cette doctrine, il y a d'abord le fait évident de la réalité du mouvement.

Ensuite, l'erreur de ZÉNON est de sup- · poser que les parties de l'étendue sont discontinues et par là de réaliser en acte le nombre infini.

En fait, les parties de l'étendue sont, non pas divisées en acte, mais seulement divisibles, et elles composent un continu, qu'un mouvement, également continu, peut franchir 1 • (1) Cf.

ARISTOTE, Physiq11e, VI, c.

II.- BERGSON (Essai sur les données immédiates de la conscience, p.

84 sv.,) a longuement discu lé les arguments de ZÉNON n'ÉLÉE.

L'erreur de ZliNON, d'après lui, vient de ce qu'il identifie arbitrairement cette série d'actes indivisibles et sui generis que sont chacune des phases du mouvement avec l'espace homogène qui le sous-tend et qui est divisible à l'infini.

Il confond donc espace el mouvement, sans se rendre compte que si en effet on peut diviser l'espace, qui est quantitatif,· on ne peut diviser le mouvement, qui est une qualité, plus exactement un progrès continu et une durée, car, divisé et décomposé, le mouvement n'est plus du mouvement, mais de l'immobilité et de l'inertie.

- Toutefois, la question n'est pas de savoir si l'on peut diviser l'espace (ou l'étendue) et non le mou­ vement (le mouvement peut d'ailleurs être divisé comme l'espace), mais si l'espace, que l'on peut diviser, est ou ncn actuellement divisé, c'est-à-dire çomposé de parlieii en acte.. »

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