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L'étonnement est-il le point de départ de toute connaissance ?

Publié le 25/02/2004

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Si l'homme s'est posé tant de questions, a résolu tant de problèmes, c'est précisément parce qu'il s'est interrogé sur la nature des phénomènes. a l'origine de cette interrogation, il y a l'étonnement. MAIS, l'étonnement est un luxe. avant de pouvoir s'étonner, l'homme doit subvenir à ses besoins primaires. Pour cela, il a toujours fait usage de son intelligence. Par ailleurs, c'est le désir qui le pousse à conquérir le superflu.

« Þ D'une part, la philosophie n'est pas ici séparée de la science ; les exemples de recherchesphilosophiques sont des exemples qu'on qualifierait aujourd'hui d'astronomiques.

En fait laséparation de la science d'avec la philosophie est très tardive.

Elle date du XVIII ème siècle, ettous les grands noms de la philosophie furent aussi, jusqu'à cette époque au moins, des grandsnoms des sciences. Þ D'autre part, l'étonnement e s'exerce pas sur des choses extraordinaires, mais tout simplementdevant ce qui est, et dont la nature nous offre chaque jour le spectacle comme la course du Soleil,les marées, etc.

La philosophie essaie, tente, de rendre compte de ce qui est.

C'est-à-dire del'expliquer.

Soit simplement en en énonçant les mécanisme, soit en essayant d'en donner le sens.On en arrivera ainsi à des questions dites métaphysiques : « Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » ( Leibniz ). Enfin, si la philosophie, selon Platon , commence par l'aveu de l'ignorance, son but est de faire cesser celle-ci. Son but est la connaissance.

Aristote insiste sur ce point essentiel, sur l'image que la science et la philosophie se font d'elles-mêmes : « Il est évident qu'ils poursuivaient la science pour savoir, et non en vue de quelque autre utilité. » Les philosophes recherchent le savoir pour le savoir et non pour une quelconque utilité pratique immédiate.Cela ne veut en aucun cas dire que la philosophie n'a aucun intérêt.

Mais d'abord, qu'elle n'a pas pour but desatisfaire un besoin, qu'il soit vital ou de confort.

C'est la preuve que donne Aristote : « Presque tous les arts qui regardent les besoins et ceux qui s'appliquent au bien-être, étaient connus déjà quand on commença àchercher les explications de ce genre.

» C'est quand les problèmes urgents de la vie sont résolus, que l'on se lance dans les sciences ou la recherche.

La philosophie n'est donc pas une discipline asservie, liée auxnécessités vitales ou à la recherche d'un confort matériel.

Elle est une activité libre, qu'on exerce pour sonpropre plaisir, pour son intérêt intrinsèque.

En clair, c'est une activité libre parce que désintéressée. « Ainsi cette science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit une discipline libérale, puisque seule elleest à elle-même sa propre fin.

Aussi est-ce encore à bon droit qu'on peut qualifier de plus qu'humaine sapossession. » C'est une constante de la philosophie grecque, et de la façon dont elle s'interprète : la philosophie nousarrache à la condition simplement humaine , d'être périssable et obnubilé par sa survie, pour nous faireparticiper à un plaisir divin : la compréhension pure et désintéressée. Il se peut que cette vision paraisse naïve, après que Marx a assigné comme tache à la philosophie, non plus de connaître le monde mais de le transformer, et surtout que Descartes a fait comprendre que la science se doit de viser notre bien-être.

Mais elle est aussi le rappel que l'homme ne se réduit pas à un simple êtrenaturel mais qu'il a part à un autre type de plaisir, celui de la compréhension, voire de la compréhension. Aristote nous rappelle que la philosophie naît et se nourrit d'un étonnement devant ce qui est.

Ce spectacle du monde entraîne, pour le « naturel philosophe », le désir de comprendre l'ordre du monde, la nature des choses.

En ce sens la naissance de la philosophie est contemporaine des sciences sans pourtant s'y réduire.

Enfin Aristote note qu'il existe chez tout être humain un plaisir désintéressé de comprendre, qui se manifeste aussi dans l'art, mais qui atteint son sommet dans la philosophie, laquelle nous fait participer, autant qu'il estpossible, à une vie digne des dieux. De l'étonnement naît la curiosité"S'étonner : voilà un sentiment qui est tout à fait d'un philosophe.

La philosophie n'a pas d'autre origine."Platon, Théétète, 389-369.La philosophie es fille de l'étonnement (thaumazein).

Dans l'expérience de l'étonnement, il y a la découverteque si l'être humain se sait vivant, rien ne justifie en droit son existence.

La vie est donnée et il y a dans cedon l'origine de tous les pourquoi.

L'homme de Tautavel qui regardait la voûte étoilée était assurément toutaussi surpris que l'homme de la conquête spatiale.

L'étonnement dont l'homme est capable montre qu'iln'adhère pas nécessairement au réel tel qu'il se manifeste à lui à travers les apparences.

Il s'interroge.

Il estinquiet.

Il aspire à une vérité plus ample que sa vie.

Il est un être non de l'immédiat, comme l'animal, mais dela médiation.

[A l'origine de la connaissance, il y a le besoin. Vient ensuite le désir.

Ce n'est pas parce que l'hommes'étonne qu'il cherche à expliquer les phénomènes, mais c'est parce qu'il a peur de l'inconnu.]. »

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