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Être juste, est ce être neutre ?

Publié le 23/03/2005

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Dès lors, la loi morale de Kant peut nous aider. En effet, l'impératif catégorique qui prescrit d'agir de telle manière que la maxime de l'action soit universalisable, ne se base pas sur un assentiment subjectif avec les actes des autres personnes mais seulement sur le devoir qu'à tout être humain, sur une règle universelle, valable pour tous qui a pour fondement une action qui ne fasse tort à personne. Ainsi, laisser faire des actes barbares au nom d'une neutralité et du respect de chaque idée, c'est se rendre coupable de faits inhumains et injustes. De plus, être neutre, c'est refuser le débat et l'opposition. Or, c'est la confrontation avec autrui qui me permet d'accéder à l'humanité, à m'élever au-dessus de ma propre individualité et de mon égoïsme. Sans débat d'idées, sans engagement dans une direction, le monde n'évoluerait et s'enfermerait dans un immobilisme sans fond. Être juste demande en fait une véritable réflexion personnelle, une éthique construite par la raison de chacun. Pour être juste, il faut être capable de transgresser les lois, de sortir de son droit et d'agir parce que notre réflexion fonde notre action.     La neutralité peut sembler, au premier abord, coïncider avec la justice et son principe d'égalité. Quand je suis neutre, je suis objectif et ne privilégie pas un camp, je traite chacun de la même manière.

Le terme de justice désigne un idéal universel et en même temps une vertu personnelle- on parle de justice et aussi de justes. Le juste est celui qui observe ses devoirs sans défaillance. Être juste, c'est respecter rigoureusement les droits de chacun( justicia vient du latin jus "droit"), c'est le fait d'accorder à chacun son droit. La justice se fonde alors sur le principe d'égalité( traiter tous les hommes de la même manière) et sur le principe d'équité( donner à chacun ce qu'il lui revient). Or être neutre, c'est ne pas prendre parti et traiter les individus ou les partis de manière égale, objectivement. Donc la neutralité peut rejoindre la justice. Mais la justice se résume-t-elle à la neutralité? Si un des deux partis accomplit une action mauvaise, n'est-il pas juste d'intervenir pour soutenir justement la justice?

« Dès lors, la loi morale de Kant peut nous aider.

En effet, l'impératifcatégorique qui prescrit d'agir de telle manière que la maxime de l'action soituniversalisable, ne se base pas sur un assentiment subjectif avec les actesdes autres personnes mais seulement sur le devoir qu'à tout être humain, surune règle universelle, valable pour tous qui a pour fondement une action quine fasse tort à personne. «Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne quedans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin etjamais simplement comme un moyen.» Kant, Fondements de la métaphysiquedes moeurs (1785). • L'impératif catégorique de Kant est distinct du commandement christiquequant à son fondement.

En effet le commandement d'amour du Christ vient del'extérieur et est fondé sur un commandement antérieur qui prescritl'obéissance inconditionnelle au Christ.

L'impératif kantien vient, lui, de laraison.

C'est en nous-mêmes que nous le trouvons, comme une structure denotre propre esprit, qui fonde notre moralité.• Que ce soit un «impératif» ne signifie pas que nous soyons contraints ànous y plier, mais il est en nous comme une règle selon laquelle nous pouvonsmesurer si nos actions sont morales ou non (d'où la «mauvaise conscience»).• Il se distingue aussi par sa portée.

En effet, traiter les autres «comme une fin» ne signifie pas nécessairement les «aimer».

C'est à la fois moins exigeant, car il s'agit «seulement» de lesrespecter, en reconnaissant en eux la dignité humaine.

Mais c'est aussi plus exigeant, car il faut maintenir le respectmême quand on n'aime pas! C'est là que le «devoir» est ressenti comme tel. Ainsi, laisser faire des actes barbares au nom d'une neutralité et du respect de chaque idée, c'est se rendrecoupable de faits inhumains et injustes. De plus, être neutre, c'est refuser le débat et l'opposition.

Or, c'est la confrontation avec autrui qui me permetd'accéder à l'humanité, à m'élever au-dessus de ma propre individualité et de mon égoïsme.

Sans débat d'idées,sans engagement dans une direction, le monde n'évoluerait et s'enfermerait dans un immobilisme sans fond. Être juste demande en fait une véritable réflexion personnelle, une éthique construite par la raison de chacun.

Pourêtre juste, il faut être capable de transgresser les lois, de sortir de son droit et d'agir parce que notre réflexionfonde notre action. La neutralité peut sembler, au premier abord, coïncider avec la justice et son principe d'égalité.

Quand je suisneutre, je suis objectif et ne privilégie pas un camp, je traite chacun de la même manière.

Pourtant, rester toujoursdans la neutralité, c'est aussi affirmer que toutes les valeurs se valent et que mêmes les actions mauvaises ne meconcernent pas.

Or le respect de l'homme et de sa dignité doit prévaloir et fonder le principe de toute action et detoute réflexion.

Ne pas empêcher un crime contre l'humanité, c'est se rendre complice de ce crime et laisser agir demanière injuste.

La justice implique parfois que l'on se mêle de choses qui peut-être ne nous regarde pas, maisconcerne l'ensemble de l'humanité et du Bien.

La justice, ce n'est pas penser seulement à soi mais aussi agir en vuedu bien commun.. »

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