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Etre moral nous rend-il heureux ?

Publié le 26/01/2004

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1) La formulation même de Kant, au nom duquel parle le maître, suggère une pente (« le penchant »), un mouvement inéluctable de chute, quelque chose de plus fort que soi. C'est le penchant au bonheur. Cette formulation s'oppose à la version habituelle du bonheur qui est représenté comme quelque chose vers lequel on tend, qui implique une tension, voire une élévation, en tout cas qui intervient après coup. Comme un point ultime. Ici au contraire se joue, de manière implicite, une opposition entre ce qui tombe (« le penchant ») et ce qui, puisqu'elle restreint « le penchant », s'élève, à savoir la raison. Opposition qui renvoie à la double dimension de l'homme, d'un côté nature (tendance au bonheur), de l'autre culture (exercice de la raison).La démarche réaliste de Kant le conduit à ne mettre en action la raison que sur le fond du penchant. Ce n'est pas d'abord la raison qui intervient. Elle n'a qu'une fonction rectificatrice, dominatrice (« dominer son penchant »), voire régulatrice. Car le matériau premier de nos actions c'est le penchant au bonheur qui nous le fournit.

Comme l'a montré Kant, celui qui fait son devoir par intérêt, et non par pur respect pour ce que la morale commande, n'a que l'apparence de la moralité : c'est la distinction qu'il fait entre les actions accomplies véritablement par devoir, et les actions qui sont seulement accomplies conformément au devoir. L'homme véritablement moral doit « humilier « en lui la sensibilité et son penchant naturel à vouloir satisfaire ses désirs : si agir par intérêt est contraire à la moralité, la conduite véritablement morale doit aller à rencontre de tous nos intérêts sensibles, y compris la recherche du bonheur.

 

 

 

« volonté morale est autonome dans le sens où elle répond à la loi de raison qu'elle trouve en elle (et qui exige denous plier à l'universalité), et non à des exigences sensibles, naturelles et empiriques, qui nous rendent dépendants,hétéronomes : en ce cas, c'est l'expérience qui commande et non la volonté rationnelle. III) Se rendre digne du bonheur.

La morale prime sur le bonheur Dans la Critique de la raison pratique, Kant montre que le bonheur individuel, recherché par tout un chacun suivantses propres penchants, ne peut être une finalité morale.

La recherche du bonheur peut fournir des maximespersonnelles d'action, mais non des lois à la volonté, même si l'on prend pour finalité le bonheur de tous.

Ladéfinition générale du bonheur est subjective, donc variable et changeante.

On pourrait au mieux en tirer des règlesgénérales, mais jamais des règles universelles (valables toujours et nécessairement), car la base en est l'expérienceet ce que l'on en ressent.

La recherche du bonheur ne peut donc aboutir à une éthique comportant des règlespratiques communes à tout être raisonnable.A la différence de ces éthiques eudémonistes (eudaimonia : bonheur) qui s'en remettent à la subjectivité de chacunpour apprécier le bonheur, la loi morale doit être valable pour toute volonté raisonnable.

La morale repose sur deslois universelles et nécessaires (valables pour tous et que l'on ale devoir de respecter).

A la question que dois-jefaire ?, la morale répond : le devoir, et uniquement le devoir.

Le souverain bien n'est pas le bonheur, mais la bonnevolonté, c'est-à-dire la bonne intention, désintéressée, l'intention de faire le bien pour le bien, ou encore de faire lebien par devoir.

Elle repose sur un impératif catégorique ("tu dois parce que tu dois") et non hypothétique ("si tuveux obtenir tel résultat, fais ainsi").

Sans condition, il ne repose sur rien de sensible.

L'action n'est pas bonnesuivant ses résultats, mais bonne en soi quand elle est faite par devoir.

"Agis uniquement d'après la maxime qui faitque tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle." Par ailleurs, le devoir commande le respectde la personne, de l'être raisonnable en tant que valeur absolue : l'humanité, que ce soit la sienne ou celle d'autrui,doit toujours être respectée comme une fin absolue, et jamais traitée simplement comme moyen.

Seule cettevolonté morale est autonome dans le sens où elle répond à la loi de raison qu'elle trouve en elle (et qui exige denous plier à l'universalité), et non à des exigences sensibles, naturelles et empiriques, qui nous rendent dépendants,hétéronomes : en ce cas, c'est l'expérience qui commande et non la volonté rationnelle. « Le Maître : Ce qui tend au bonheur, c'est le penchant ; ce quirestreint ce penchant à la condition d'être préalablement digne dece bonheur, c'est ta raison, et que tu puisses limiter et dominerton penchant par ta raison, c'est là la liberté de ta volonté.

Afin desavoir comment tu dois t'y prendre pour participer au bonheur etaussi pour ne pas t'en rendre indigne, c'est dans ta raisonseulement que tu trouveras la règle et l'initiation ; ce qui signifiequ'il ne t'est pas nécessaire de dégager cette règle de ta conduitede l'expérience, ou de l'apprendre par l'enseignement des autres ;ta propre raison t'enseigne et t'ordonne exactement ce que tu asà faire.

Par exemple, si un cas survient en lequel tu peux teprocurer à toi ou à un de tes amis un grand avantage grâce à unmensonge finement médité, qui même ne t'oblige pas à faire tort àqui que ce soit, que te dit ta raison ?L'Élève : Je ne dois pas mentir, si grand que puisse être l'avantagequi peut être le mien ou celui de mon ami.

Mentir est avilissant etrend l'homme indigne d'être heureux.

» KANT.

Le bonheur, l'homme doit s'en rendre digne. 1) Il y a, en l'homme, une opposition entre le penchant (illimité qui tend au bonheur et la raison (qui limite le penchant).2) La raison est à elle-même sa propre règle, qui ne vient ni de l'expérience, ni de l'enseignement, et quiindique clairement la conduite à tenir.3) Comme on le voit à propos du mensonge qui est indigne de l'homme. 1) La formulation même de Kant, au nom duquel parle le maître, suggère une pente (« le penchant »), unmouvement inéluctable de chute, quelque chose de plus fort que soi.

C'est le penchant au bonheur.

Cetteformulation s'oppose à la version habituelle du bonheur qui est représenté comme quelque chose vers lequel ontend, qui implique une tension, voire une élévation, en tout cas qui intervient après coup.

Comme un pointultime.

Ici au contraire se joue, de manière implicite, une opposition entre ce qui tombe (« le penchant ») et cequi, puisqu'elle restreint « le penchant », s'élève, à savoir la raison.

Opposition qui renvoie à la doubledimension de l'homme, d'un côté nature (tendance au bonheur), de l'autre culture (exercice de la raison).La démarche réaliste de Kant le conduit à ne mettre en action la raison que sur le fond du penchant.

Ce n'estpas d'abord la raison qui intervient.

Elle n'a qu'une fonction rectificatrice, dominatrice (« dominer son penchant»), voire régulatrice.

Car le matériau premier de nos actions c'est le penchant au bonheur qui nous le fournit.Ce n'est qu'après coup que la raison intervient, sur le fond du plus grand désir humain qui est que « en tout ettoujours » tout se fasse selon le désir...

Cependant, cette intervention après coup de la raison n'est possibleque parce que la raison est déjà là en l'homme, comme la caractéristique a priori de l'humeur en l'homme, ce. »

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