Devoir de Philosophie

QU'EST-CE QU'ÊTRE RAISONNABLE ?

Publié le 15/03/2004

Extrait du document

1. Être raisonnable selon le sens commun n'est qu'illusoire dans la mesure où cela repose sur un conformisme résultant de la crainte ou de la paresse, et où «hurler avec les loups» peut paraître raisonnable. Cependant, s'il est possible de s'illusionner on en remarque pas moins un accord apparent, et si superficiel soit-il, il indique l'accord véritable que nous cherchons. 2. Cet accord repose sur un usage de la raison qui doit régler notre action de manière telle que nous puissions être contents (cf. Descartes). Il faut choisir l'accord avec le milieu dans lequel on vit en choisissant toujours l'accord de la mesure. D'une part, la raison nous pousse à considérer comme utile de nous régler sur ceux qui nous entourent dans la mesure où ce qu'ils font n'est pas contraire à notre raison ; d'autre part, elle nous fait préférer les intérêts du tout dont nous ne sommes qu'une partie à ceux de notre personne particulière. 3. L'attitude raisonnable est donc accord avec autrui car qui utilise sa raison ne peut que considérer l'homme dans tous les cas ; accord avec le monde puisque c'est savoir «changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde».

Si l'homme se définit par la raison, comment se fait-il que nous puissions déraisonner ? Être raisonnable est-ce être rationnel ?

■ Recherche des idées

• Raison vient du latin ratio : calcul, compte, plan, raison. • La raison se définit comme un ensemble de principes normatifs : les principes logiques d'identité, de non-contradiction et de tiers exclu ; le principe de raison suffisante, de finalité, de déterminisme. • Le sujet interroge sur l'identité possible (ou non) entre rationnel et raisonnable. • La raison nous aide à juger mais aussi à agir. L'action humaine doit être adaptée à la vie en société. • La raison doit nous conduire au bonheur.

« l'homme d'être raisonnable, chacun de nous, à tout instant, l'est fort peu.

Il nous arrive de déraisonner.Formulation du problème :Qu'est-ce donc qu'être raisonnable puisqu'à la fois nous pouvons l'être et ne l'être pas ? Quand, dans unecirconstance donnée j'affirme n'être pas raisonnable, suis-je pour autant en contradiction avec ma nature d'homme? Orientation de la recherche : Pour surmonter cette difficulté, il nous faudra saisir ce vers quoi nous tendons beaucoup plus que ce que nousfaisons, puisque nous ne sommes pas pleinement raisonnables.

Il nous faudra aussi chercher pourquoi et commentnous le sommes sans l'être et comment nous le devenons. B.

Plan : I.

Être raisonnable est-ce être doué de raison ou «se faire une raison» ? 1.

Des êtres seuls et de leurs projets on dira qu'ils sont raisonnables.

Par contre au niveau de la conscience pure onles considère comme rationnels (ex.

: la solution d'un problème mathématique est rationnelle, celle d'un problèmehumain est raisonnable).

Le double sens du mot raison se retrouve dans les expressions «âge de raison», «avoirraison», «raison suffisante».

Au niveau de la pensée, de la connaissance, la raison ordonne les objets, nous n'avonspas à être raisonnables car seul est en cause un jeu d'intelligence (cf.

ci-dessus : la raison est principe d'accord). 2.

Mais la raison n'est pas destinée uniquement à faire des sciences, elle doit servir dans la vie quotidienne.

Nous nenous contentons que rarement d'une action brute, nous donnons toujours des raisons à nos actions.

C'est dansl'existence qu'il s'agit d'être raisonnable et si nous ne le sommes pas vraiment il y a en nous des dispositions à l'être.Or au sens commun, est raisonnable celui qui ne veut pas ce qui ne peut s'obtenir, qui se contente de ce que lemonde lui offre, qui évite de faire surgir des obstacles, qui s'abstient de manifester envers les objets, lesévénements ou les êtres, un mécontentement que laissent éclater ceux qui «ne se font pas une raison». 3.

Par quoi il apparaît que c'est en face des obstacles rencontrés qu'il s'agit d'être raisonnable et que l'être consisteà retrouver malgré eux accord et contentement (cf.

la morale cartésienne).

La raison doit nous permettre de nousbien conduire en cette vie, de conquérir le contentement en adhérant à l'ordre du monde, en comprenant lanécessité qui régit l'univers de façon à supporter d'une âme égale ce qui lui est contraire (cf.

ci-dessus). Transition : Si la raison a une fonction de connaissance en même temps qu'elle nous permet d'être sage et de gouvernerl'action, ne permet-elle pas ainsi l'accord de l'homme avec l'univers et les autres hommes eux-mêmes doués deraison : II.

Être raisonnable consisterait alors à rechercher cet accord entre soi, le monde et les autres. 1.

Être raisonnable selon le sens commun n'est qu'illusoire dans la mesure où cela repose sur un conformismerésultant de la crainte ou de la paresse, et où «hurler avec les loups» peut paraître raisonnable.

Cependant, s'il estpossible de s'illusionner on en remarque pas moins un accord apparent, et si superficiel soit-il, il indique l'accordvéritable que nous cherchons. 2.

Cet accord repose sur un usage de la raison qui doit régler notre action de manière telle que nous puissions êtrecontents (cf.

Descartes).

Il faut choisir l'accord avec le milieu dans lequel on vit en choisissant toujours l'accord dela mesure.

D'une part, la raison nous pousse à considérer comme utile de nous régler sur ceux qui nous entourentdans la mesure où ce qu'ils font n'est pas contraire à notre raison ; d'autre part, elle nous fait préférer les intérêtsdu tout dont nous ne sommes qu'une partie à ceux de notre personne particulière. 3.

L'attitude raisonnable est donc accord avec autrui car qui utilise sa raison ne peut que considérer l'homme danstous les cas ; accord avec le monde puisque c'est savoir «changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde».

C'estl'être tout entier qui réalise un équilibre qui lui fait prendre conscience qu'il peut être content dans la mesure où il nemanque pas de volonté pour exécuter ce qu'il juge être le meilleur, étant donné qu'il a tout fait pour bien juger. Transition : ce que c'est qu'être Nous comprenons mieux dès lors raisonnable et comment le devenir. III.

C'est alors que l'on réalise que la raison fait notre liberté. 1.

De fait, s'il s'agit d'être content, comment l'homme peut-il l'être, lui qui se sait fini alors qu'il est animé d'uneexigence d'infini, source, de tout progrès.

En réalité, la conscience est non-coïncidence avec soi, pouvoir de refus ;se contenter alors c'est refuser de nous libérer.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles