Devoir de Philosophie

Etre un sujet, est-ce être autonome ?

Publié le 10/09/2005

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Poser la question de l'identité entre être sujet et être autonome, c'est donc poser la question de l'origine du devoir. La morale ne prend elle sa source qu'intérieurement dans la raison humaine ? Verticalement dans la relation avec Dieu ? Ou horizontalement dans la pression exercée par la société ? Nous verrons dans une 1ère partie comment le sujet s'affirme en tant que conscience, et notamment conscience morale. Puis dans un seconde partie nous verrons que la conscience morale est intérieure et implique l'autonomie. Enfin dans une troisième partie nous verrons que les fondements de la morale sont extérieurs et multiples.

« «Un homme qui se met à la fenêtre pourvoir les passants, si je passe par là,puis-je dire qu'il s'est mis là pour me voir? Non, car il ne pense pas à moi enparticulier.

Mais celui qui aime quelqu'un à cause de sa beauté, l'aime-t-il?Non, car la petite vérole qui tuera la beauté sans tuer la personne fera qu'il nel'aimera plus.

Et si on m'aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m'aime-t-on, moi? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même.

Oùest donc ce moi s'il n'est ni dans le corps ni dans l'âme? Et comment aimer lecorps ou l'âme sinon pour ces qualités qui ne sont point ce qui fait le moipuisqu'elles sont périssables? Car aimerait-on la substance de l'âme d'unepersonne abstraitement et quelques qualités qui y fussent? Cela ne se peut etserait injuste.

On n'aime donc jamais personne mais seulement des qualités.Qu'on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges etdes offices, car on n'aime personne que pour des qualités empruntées.

»Pascal, Pensées (1670, oeuvre posthume), 306. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Suis-je mon corps ?2 Aimer quelqu'un pour son âme plutôt que pour son corps, est-ce unegarantied'aimer réellement la personne ? 3 Quelle définition du moi implique ce texte ? Réponses: 1 - Non, je ne suis pas mon corps, puisque celui-ci change et que je reste moi-même.2 - Aimer l'âme n'est pas moins illusoire, puisqu'on aime là encore seulement des qualités de celle-ci, commel'intelligence ou la mémoire, qualités qui peuvent lui être retirées sans que son identité en soit changée.3 - Le moi serait ce qui, en une personne, ne change jamais ; ce qui subsiste malgré les modifications que le tempsapporte au corps comme à l'âme. 3.

Descartes et la philosophie du sujet : «Je pense donc je suis » Descartes est le philosophe par excellence qui a pensé l'autonomie du sujet, c'est-à-dire la liberté de l'homme, aussibien par rapport aux préjugés qui faussent son jugement que par rapport aux causes extérieures qui le poussent àagir contre sa volonté véritable. « [...] je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser, et qui pourêtre n'a besoin d'aucun lieu ni ne dépend d'aucune chose matérielle.

» Descartes, Discours de la méthode (1637),IV. 4.

Le sujet à l'épreuve de lui-même. Le sujet qui se croit libre, « maître et possesseur de la nature » (Descartes) découvre en lui-même des forces quiagissent sur lui et dont il est le jouet.

Descartes lui-même se pose la question, à partir du dédoublement de l'hommeen âme et corps, qui rend possibles les passions, dans lesquelles la volonté de l'homme ne coïncide pas toujoursavec ses actes, ni même avec ses désirs.

Avec la notion d'inconscient, Freud brise aussi, à sa manière, l'unité dusujet. « "Rentre en toi-même profondément et apprends d'abord à te connaître, alors tu comprendras pourquoi tu vastomber malade, et peut-être éviteras-tu de le devenir.

" C'est de cette manière que la psychanalyse voudraitinstruire le moi.

Mais les deux clartés qu'elle nous apporte : savoir, que la vie instinctive de la sexualité ne sauraitêtre complètement domptée en nous et que les processus psychiques sont en eux-mêmes inconscients, et nedeviennent accessibles et subordonnés au moi que par une perception incomplète et incertaine, équivalent àaffirmer que le moi n'est pas maître dans sa propre maison ».Freud, Une Difficulté de la psychanalyse (1917).. »

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