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Europhile-Eurosceptique

Publié le 03/10/2012

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François de Panisse-Passis 1èreES2 Paragraphe argumenté : Europhile ou Eurosceptique Mon arrière-grand père a été blessé à Verdun, et y a perdu deux de ses frères. Mes deux grands pères se sont battus pendant la 2ème guerre mondiale. Moi qui suis le 3ème garçon d'une famille de 4, je sais très bien que sans l'Europe construite à partir de 1951, et la mise en commun du charbon et de l'acier allemand et français par le Traité de la CECA, j'aurais sans doute du participer à une 3ème guerre mondiale.Pour ma génération, l'Europe c'est donc avant tout la paix entre les nations, et en particulier entre l'Allemagne et la France. Et pourtant, je suis un eurosceptique. Car l'Europe qui s'est construite notamment depuis la chute du mur de Berlin en 1989 n'est pas l'Europe qu'ont voulue ses fondateurs Jean Monnet et Robert Schuman : l'Europe politique assurant la solidarité entre ses membres face aux autres Etats du Monde ne s'est pas constituée, la guerre a fait des ravages jusqu'à nos portes(guerre des Balkans), et nous avons désormais devant nous une Europe de la concurrence sauvage entre ses membres, notamment fiscale et sociale, et dont le dernier résultat est la crise majeure que nous connaissons depuis 3 ans. Tout a commencé avec le Marché unique de 1986, et même en fait dès 1963 et la création de la CEE. Dès 1963, c'est la création d'institutions européennes, la Commission, le Conseil européen, et la Cour de justice, toutes institutions non démocratiquement élues, qui vont conduire à un abandon progressif par les Etats de pans entiers de leur souveraineté. Peu à peu, la bureaucratie bruxelloise va devenir de plus en plus importante, les coûts de fonctionnement de l'institution vont grever une part de plus en plus importante du budget des Etats (même si en % du PIB national cela reste limité à 1% environ). Puis à partir de 1986 et la construction de l'Acte unique européen signé en 1985, c'est, au motif de créer le marché unique, des centaines de directives européennes qui sont venues s'imposer aux lois nationales. En voulant créer un marché unique, l'Europe s'est éloignée progressivement de ses principes fondateurs. Alors qu'elle aurait du avoir comme principe de fonctionnement le principe de subsidiarité, qui conduit à confier à l'Europe uniquement les compétences qui ne pourraient pas être exercées au niveau national, c'est l'inverse qui s'est en réalité passé. Sur le plan industriel, ce seront les règles de libre concurrence qui interdiront aux Etats de sauver leur industrie avec des aides d'Etat (l'exemple le plus triste ayant été en France le démantèlement de Pechiney, fleuron de notre industrie ; même si fort heureusement, nous serons arrivés à sauver Alstom via des aides d'Etat indirectes). Cette règle de libre-concurrence entre Etats européens a conduit à une concurrence en Etats à l'intérieur de l'Europe. Mais en en faisant également une règle absolue vis-à-vis des pays tiers, elle a conduit à faire de l'Europe la zone économique la plus ouverte du monde, ouverte aux produits des pays tiers qui ont ruiné nos propres industries, quand ces pays tiers comme les Etats-Unis et la Chine mettaient quant à eux en place de r&...

« concurrence et de suprématie de la loi des marchés et du libre-échange, en est à mes yeux grandement responsable Mais les règles seront de plus en plus « tatillonnes » : sur les ascenseurs, sur les périmètres de protection, sur les normes industrielles, sur les hannetons dorés ; normes contraignantes remettant en cause l’identité d’un produit gastronomique : par exemple pour la France, intervention de l’Europe sur le foie gras(et le mode de gavage des oies), sur le roquefort, sur la pasteurisation du camembert, sur le vin rosé… Les exemples sont infinis, où l’Europe, par ses règlements, a conduit à gommer les identités nationales .

Encore un dernier exemple peut- être : la directive de 1979 sur les oiseaux migrateurs, qui dans un souci louable de protéger les espèces et la faune, a conduit en réalité à imposer des dates de chasse unique dans toute l’Europe et à interdire les modes de chasse traditionnels des Pyrénées ! Une fois ces milliers de règles édictées, il fallait qu’elles soient appliquées dans les Etats : et c’est ainsi que les Etats ont perdu un nouveau pan de leur souveraineté : les parlements nationaux votent des lois qui pour 60 % d’entre elles ne sont que la transcription des directives européennes, sans aucune marge de manœuvre ; les juridictions nationales, telles le Conseil d’ Etat en France, sont désormais tenues de faire prévaloir les directives européennes sur les lois et les décrets nationaux.

Où est dans cette nouvelle administration le rêve européen des pères fondateurs ? où est le respect de la subsidiarité ? Je constate d’ailleurs que je ne suis pas le seul avoir ce sentiment d’éloignement des réalités des peuples par la bureaucratie bruxelloise , si l’on en juge au taux d’abstention aux élections européennes, et aux référendums négatifs lorsqu’ils portent sur les questions européennes (Irlande, France, etc…).

Car le Parlement européen, élu au suffrage universel depuis 1979, ne remplit pas son rôle démocratique, notamment à cause de son mode d’élection, qui conduit à ce qu’ils restent de parfaits inconnus trop éloignés des électeurs (en France, 72 députés pour tout le territoire national !) Un autre raison pour laquelle je suis devenu eurosceptique : comme je l’indiquais en liminaire, la raison d’être de l’Europe, c’est la paix.

Et elle a réussi sa mission entre la France et l’Allemagne.

Mais depuis 1954 et l’échec de la CED(communauté européenne de Défense), ell e n’apparait pas aux yeux des autres puissances mondiales-USA-Russie-Chine, comme une puissance diplomatique indépendante, notamment parce qu’elle attachée au dispositif de l’OTAN mis en place par les Etats-Unis.

Elle ne se donne pas les moyens d’être une puissance militaire à part entière : l’armée européenne n’existe pas ; la diplomatie européenne existe peu (la chef de la diplomatie européenne, une anglaise, est inconnue du grand public) ; l’Europe n’a pas su préserver la paix dans les Balkans, pendant 10 ans, à nos portes ; lorsque la France te la Grande-Bretagne ont déclaré la guerre en Libye en janvier 2011, c’était hors des instances de l’Europe.

Mais mon euro-scepticisme s’amplifie encore plus avec le traité de Maastricht signé en 1992.

Après la réunification de l’Allemagne en 1990, le Président français, François Mitterrand, a souhaité la mise en place d’une union économique et monétaire.

C’est la négociation du Traité de Maastricht.

L’enjeu était de solidifier l’ancrage européen de l’Allemagne, devenue le 1 er pays européen par la taille et la population.

Les Français ont été consultés par référendum, et 2. »

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